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Astrologie et religion : savoir ou croire ?

Dans une fulgurante intuition, André Malraux avait prophétisé que “le XXIe siècle serait spirituel ou ne serait pas”. Malraux était agnostique, mais hanté par la métaphysique. Que voulait-il donc dire par là ? Il me semble qu’il avait compris que l’humanité, en dépit des fulgurantes percées techniques qu’elle a réalisées au XXe siècle et de l’extinction progressive du sentiment religieux en occident, n’en avait pas fini avec le problème du sacré et du sens profond de la vie. L’actualité internationale nous montre à quel point il avait raison. Plus encore que de savoir, l’Homme a besoin de croire. Mais en quoi ?

La plus vieille religion du monde

Qu’est-ce qu’une religion ? C’est, selon Jean Bottéro, “l’attraction irréfléchie et intime, d’autant plus forte qu’elle est instinctive et imprécise, qui nous oriente vers quelque chose, non pas d’accessible, mais qui nous dépasse totalement : la vague appréhension, l’obscur pressentiment qu’il existe, beaucoup plus haut, beaucoup plus grand que nous, un ordre de choses indéfini, absolument supérieur à nous et à tout ce que nous connaissons ici-bas, mais à quoi nous sommes en quelque sorte impulsivement enclins à nous soumettre, vers qui nous nous sentons poussés à nous tourner, si nous voulons nous accomplir nous-mêmes. Cet ‘ordre de choses’, c’est ce que, faute de mieux, on appelle le Surnaturel, mais aussi le Sacré, le Numineux, le Divin — objet premier de la religion, et sans quoi elle n’existerait pas, n’ayant aucune raison d’être.

Que cela plaise ou non aux rationalistes matérialistes, ce sentiment religieux est universel et ancré au plus profond de l’humanité et se décline selon les fantaisies des diverses cultures et civilisations : panthéisme, polythéisme ou monothéisme. Et même le plus indécrottable des athées sait bien que quelque chose d’infiniment mystérieux le dépasse : l’inconnu ; il refuse seulement de lui conférer une nature divine ou surnaturelle.

Les prêtres-astrologues de Babylone

La plus vieille religion dont nous ayons une connaissance authentique et explicite, grâce aux ruines exhumées et aux milliers de documents intelligibles et détaillés est celle de l’antique Mésopotamie, née vers le IVe millénaire avant J.-C. À titre de comparaison, la religion égyptienne date de −2000, les premiers cultes grecs de −1400, le judaïsme et l’hindouisme de −1200, le taoïsme, le confucianisme et le bouddhisme de −500. Le christianisme (2000 ans d’âge) et l’Islam (1350 ans) font figure de bambins dans cette vieille assemblée.

Les mathématiques, l’écriture, l’astrologie, l’astronomie et la médecine ont été imaginées, inventées ou découvertes par les très religieux Mésopotamiens. Tous nos savoirs essentiels étant les enfants du “croire”, l’opposition entre le savoir et le croire n’est pas aussi manichéenne que veulent le faire savoir et croire les intégristes scientistes ou religieux. Le sentiment religieux, lorsqu’il est authentique et réel, c’est-à-dire en mouvement, nous ouvre à l’inconnu et nous pousse, “peut-être plus que les autres, à la perplexité, à la rumination, à l’imagination”. Comme le disait Aristote, “C’est dans notre nature que de toujours chercher à savoir”… y compris ce qui se cache derrière nos croyances.

Aujourd’hui, les scientistes rationalistes mettent l’astrologie, la religion, le paranormal et le surnaturel dans le même sac fourre-tout : billevesées et superstitions. Quand ils font le procès de l’astrologie, ils lui reprochent volontiers ses origines religieuses mésopotamiennes… oubliant au passage que tous les savoirs dont ils sont les représentants sont nées en même temps et au même endroit qu’elle. Les scientistes rationalistes, oublieux et honteux de leurs lointains ancêtres, n’ont ni la reconnaissance du ventre, ni même celle du cerveau.

Ni religion, ni politique, ni philosophie

Existe-t-il une biologie bouddhiste, une physique islamique, une astronomie chrétienne ? Non, bien entendu. On peut être biologiste et hindouiste ou musulman, physicien et taoïste ou juif, astronome et mormon ou théosophe. On peut aussi (et même surtout : c’est recommandé par la confrérie) être scientifique et athée ou agnostique.

Il en est de même en ce qui concerne l’astrologie, dont la vocation n’est “ni vraiment religieuse, politique ou philosophique. Elle a été, de ce fait, tantôt rejetée, tantôt associée à chacune de ces trois attitudes et de leurs combinaisons. L’originalité de l’astrologie — qui reste à définir — explique ses vicissitudes. C’est la dépendance à un pouvoir (religieux, politique ou politico-religieux) qui rend l’astrologie et les astrologues particulièrement tributaires des édits, arbitraires, grâces et disgrâces. Lorsque les astrologues seront socialement assez adultes pour constituer un corps professionnel aux normes précises et avec une doctrine claire, ils n’auront plus besoin de ‘protecteurs’, d’engouements publics, de vassalité notoire et de prédictions fantaisistes pour leur sécurité matérielle.

Il y a donc des astrologues juifs, chrétiens, musulmans, bouddhistes, taoïstes, etc. Il existe aussi des astrologues astrolâtres : ceux-ci sont les adeptes d’une véritable “religion zodiacale”, sacralisent les astres et considèrent le système solaire comme l’émanation du Divin. Il en est même (dont je suis pour l’instant) de parfaitement agnostiques. Toutes les combinaisons sont possibles. Au sein de chaque Homme comme de chaque astrologue, savoir et croire cohabitent selon des proportions variables, avec des exclusions et des mariages multiples.

Spiritualisme, religion et spiritualité

Lénine, le père de la révolution bolchévique, disait que “le gauchisme est la maladie infantile du communisme”. En le paraphrasant d’une manière décoiffante, on pourrait dire que “le spiritualisme et la religiosité sont les maladies infantiles de la spiritualité”. Infernal paradoxe : en voulant sincèrement unir les Hommes derrière des mythes et croyances fédératrices, rassurantes et consolatrices, les diverses religions ont divisé l’humanité. On s’entretue au nom des dieux. Comparés aux massacres commis au nom de Jésus-Christ, de Yahvé, d’Allah ou de Vishnou, le diable lui-même semble bien inoffensif : on a commis très peu de boucheries en son nom.

Comment sortir de ce vertueux cercle vicieux ? Personnellement, je n’en sais rien. Le savoir ennemi du croire a causé la ruine spirituelle de l’Occident matérialiste. Le croire ennemi du savoir engendre les pires délires intégristes. En matière de spiritualité, l’Humanité est encore en couches-culottes dans son berceau. Il faut le savoir… et croire, espérer que nous saurons quitter l’enfance pour enfin ne plus avoir peur de la nuit de l’inconnu.

Quel rôle l’astrologie, si elle avait voix au chapitre, pourrait-elle jouer pour sortir de cette tragédie ? Peut-être de rappeler sans cesse que nous sommes tous, comme le disait le mystique Satprem, “fils du Ciel par le corps de la Terre” et que nous devrions cesser d’avoir peur du grand Inconnu, notre biotope cosmique. “Qu’il vienne, qu’il vienne, le temps dont on s’éprenne”, disait Arthur Rimbaud.

Texte paru dans Astrologos n° 8, décembre 2001.

Cet article vous a été proposé par Richard Pellard

Voir aussi :

▶ L’astrologie et le Bouddhisme
▶ Astrologie conditionaliste et spiritualité
▶ Histoire de l’astrologie arabe au Moyen-âge
▶ R.E.T. et théologie chrétienne
▶ L’anti-astrologisme chrétien
▶ Astrologie et connerie
▶ Astrologie & spiritualité


Les significations planétaires

par Richard Pellard

620 pages. Illustrations en couleur.

La décision de ne traiter dans ce livre que des significations planétaires ne repose pas sur une sous-estimation du rôle des Signes du zodiaque et des Maisons. Le traditionnel trio Planètes-Zodiaque-Maisons est en effet l’expression d’une structure qui classe ces trois plans selon leur ordre de préséance et dans ce triptyque hiérarchisé, les Planètes occupent le premier rang.

La première partie de ce livre rassemble donc, sous une forme abondamment illustrée de schémas pédagogiques et tableaux explicatifs, une édition originale revue, augmentée et actualisée des textes consacrés aux significations planétaires telles qu’elles ont été définies par l’astrologie conditionaliste et une présentation détaillée des méthodes de hiérarchisation planétaire et d’interprétation accompagnées de nombreux exemples concrets illustrés par des Thèmes de célébrités.

La deuxième partie est consacrée, d’une part à une présentation critique des fondements traditionnels des significations planétaires, d’autre part à une présentation des rapports entre signaux et symboles, astrologie et psychologie. Enfin, la troisième partie présente brièvement les racines astrométriques des significations planétaires… et propose une voie de sortie de l’astrologie pour accéder à une plus vaste dimension noologique et spirituelle qui la prolonge et la contient.

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Pluton planète naine : une erreur géante

par Richard Pellard

117 pages. Illustrations en couleur.

Pluton ne fait plus partie des planètes majeures de notre système solaire : telle est la décision prise par une infime minorité d’astronomes lors de l’Assemblée Générale de l’Union Astronomique Internationale qui s’est tenue à Prague en août 2006. Elle est reléguée au rang de “planète naine”, au même titre que les nombreux astres découverts au-delà de son orbite.

Ce livre récapitule et analyse en détail le pourquoi et le comment de cette incroyable et irrationnelle décision contestée par de très nombreux astronomes de premier plan. Quelles sont les effets de cette “nanification” de Pluton sur son statut astrologique ? Faut-il remettre en question son influence et ses significations astro-psychologiques qui semblaient avérées depuis sa découverte en 1930 ? Les “plutoniens” ont-ils cessé d’exister depuis cette décision charlatanesque ? Ce livre pose également le problème des astres transplutoniens nouvellement découverts. Quel statut astrologique et quelles influences et significations précises leur accorder ?

Enfin, cet ouvrage propose une vision unitaire du système solaire qui démontre, chiffes et arguments rationnels à l’appui, que Pluton en est toujours un élément essentiel, ce qui est loin d’être le cas pour les autres astres au-delà de son orbite. Après avoir lu ce livre, vous saurez quoi répondre à ceux qui pensent avoir trouvé, avec l’exclusion de Pluton du cortège planétaire traditionnel, un nouvel argument contre l’astrologie !

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