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en Astrologie Naturelle

Carré à l’Ascendant & point nonagésime

Par définition, le plan méridien, sur lequel est situé le MC, est perpendiculaire au plan de l’horizon, contenant l’AS. Donc un astre n’est au carré exact de l’AS que s’il est situé sur la pointe des maisons X et IV. Dans nos représentations latines de la carte du ciel, une planète peut aisément se trouver à 90° de l’AS sans être pour cela sur la pointe de la X ou de la IV. Quand une planète est-elle astronomiquement au carré de l’AS ? Lorsqu’elle forme un angle de 90° par rapport à l’AS ou lorsqu’elle se trouve sur la pointe de la X ou de la IV ?.

Définitions de la quadrature et de la domification

Le carré est un écart angulaire de ± 90° entre deux astres. Cet angle est mesuré en degrés d’écliptique, et appartient donc au référentiel géocentrique. Dans un référentiel spatial, cet écart angulaire mesure la distance qui sépare deux astres ; dans un référentiel temporel, cet écart angulaire indique que ces deux astres se trouvent au quart ou aux trois quarts de leur intercycle. Or on sait que l’astrologie privilégie le référentiel temps. Dans cette optique, un angle de 90° n’est pas une figure géométrique figée dans un espace statique, mais la représentation spatiale d’un phénomène temporel cinématique, dynamique.

La domification consiste à situer précisément la position des Angles et Maisons dans la sphère locale (sphère géo-topocentrique dont le centre est l’œil de l’observateur) : “En termes simples ‘domifier’, c’est calculer l’orientation exacte de la Terre pour un lieu et une heure donnés (1)”, ce grâce à la connaissance du temps sidéral de naissance.

Hauteur et point nonagésime

En l’absence de toute domification, la planète la plus haute d’un thème se trouve exactement perpendiculaire au centre du plan horizontal, sur un cercle de latitude passant par le zénith, et par conséquent situé à 90° d’écliptique de l’axe Ascendant-Descendant. Le point ayant la hauteur maxima au moment de la naissance, compte non tenu des coordonnées géographiques (latitudes, longitudes) du lieu d’observation s’appelle ainsi point nonagésime (2).

Cette définition de l’astre le plus haut de la sphère locale élimine également toute référence à sa position en Signe (il n’est donc pas tenu compte de la durée de passage de ce Signe, et donc de l’astre qu’il contient, sur l’un des points de la sphère locale (axes AS-DS et MC-FC et cuspides des Maisons), cette durée de passage étant induite par la latitude terrestre du lieu d’observation.

En ce sens, si l’on élimine toute domification hormis la division élémentaire de la sphère locale en hémisphères diurne et nocturne séparés par le plan horizontal (c’est la seule base commune à tous les systèmes), l’astre le plus haut d’un thème à l’instant précis de la naissance se situe donc au carré (90° d’écliptique) de l’AS. C’est le cas de Saturne (avec un orbe de 5° 12′) (voir Thème ci-contre) ; en domification Placidus et Régiomontanus, Saturne se trouve sur la pointe de IX, en orbe de carré à l’AS ; en domification Campanus, Saturne est toujours au carré de l’AS, mais cette fois en Maison VIII.

Culmination supérieure et point nonagésime

Deuxième exemple : pour le même jour et le même lieu, mais plus tard dans la journée (22 h 25), Saturne est cette fois exactement angulaire au méridien supérieur. Il est à cet instant situé sur un autre cercle de latitude, le cercle méridien. Ce cercle est par définition, comme le cercle nonagésime, parallèle au plan horizontal et donc à l’axe AS-DS. La position de Saturne au MC indique que cet astre a atteint sa hauteur maximale au cours du mouvement diurne.

Il faut donc préciser la différence entre point nonagésime et point MC. Rappelons les définitions : le point nonagésime définit le point de l’écliptique ayant la hauteur maxima à l’instant de la naissance, alors que le point MC définit le point qui atteint sa hauteur maxima au cours du mouvement diurne. Il s’agit donc de deux référentiels différents.

▶ Le point nonagésime est le point de l’écliptique situé au-dessus de l’horizon (arc diurne) à 90° des points AS et DS. C’est donc le point le plus haut de l’écliptique, et la planète qui se trouve sur ce point est la plus haute si elle a une latitude écliptique nulle ou positive (Nord). Le point anti-nonagésime lui est opposé (180°) et se trouve sous l’horizon à 90° des points AS et DS. La hauteur du point nonagésime ne doit donc pas être confondue avec celle du point MC, qui désigne l’intersection entre le plan méridien et le plan écliptique.

▶ Le point MC, intersection du plan écliptique et du plan méridien, définit au contraire une hauteur relative, concrète, cinématique, directement définie par la position de l’astre ou du point d’écliptique au cours de son parcours nycthéméral à un moment et en un lieu défini : le passage d’un astre au méridien supérieur du lieu, alors qu’il termine son premier semi-arc diurne, le désigne automatiquement comme l’astre le plue haut au cours du mouvement diurne, quel que soit le nombre de degrés d’écliptique qui le sépare du point AS. Le point MC est donc le point le plus haut de la sphère locale.

Cette distinction entre les deux référentiels est essentielle pour comprendre qu’une planète est au carré de l’AS à la fois lorsqu’elle est située sur le point nonagésime et lorsqu’elle est située sur le MC, mais dans deux systèmes de coordonnées différents. Elle permet également de comprendre que la planète la plus haute en coordonnées écliptiques (nonagésime) n’est pas nécessairement celle qui culmine : cette dernière peut même se trouver à la pointe de XI ou de IX. D’où les définitions suivantes :

▶ un astre situé au point nonagésime est au carré exact de l’AS en coordonnées purement écliptiques ;
▶ un astre situé au MC est au carré exact de l’AS dans le système de coordonnées de la sphère locale.

Ceci dit, les deux systèmes de coordonnées interfèrent. Deux positions extrêmes sont possibles :

▶ dans le cas d’un AS à 0° Bélier ou Balance, le MC se trouve toujours à 90° d’écliptique de l’AS, et le point nonagésime se confond par conséquent avec le méridien supérieur dans tous les systèmes de domification, excepté le Modus Æqualis ASC (voir plus loin).

▶ dans le cas de tous les autres AS, le point nonagésime se situe, soit avant, soit après le MC. C’est ainsi que ce dernier, tout en se trouvant toujours en carré d’écliptique avec l’AS, il peut par exemple, sous nos latitudes, être à 60° (valeur d’un sextile) ou 120° (valeur d’un trigone de l’AS) en coordonnées sphère locale.

C’est le cas dans le thème d’exemple n° 1 : Saturne est au carré d’écliptique de l’AS, mais au “trigone de domification” de ce même AS, de part sa situation sur la pointe de IX en domification Placidus (voir l’article consacré aux aspects aux angles) ou Régiomontanus… et sans aspect à l’AS en domification Campanus. Tout change également si l’on utilise le système de domification à “Maisons égales” ou Modus Æqualis (3).

Les systèmes de domification

Une fois calculé le temps sidéral de naissance (TSN), tout est simple pour l’astrologue débutant : il lui suffit de prendre sa table des Maisons pour savoir sur quel degré d’écliptique se trouvent l’Ascendant, le Milieu-du-Ciel et les pointes (cuspides) des Maisons. Il ignore en général qu’existent plusieurs systèmes de domification, et quand il ne l’ignore pas, il ne s’en soucie guère.

Le problème est pourtant d’importance, et l’application de la grille de hiérarchisation proposée dans le Manuel d’astrologie universelle à un thème domifié selon les méthodes de Placide, Campanus, Régiomontanus ou Porphyre ne donnera pas les mêmes résultats.

Domification Régiomontanus

Domification Campanus

Domification Modus Æqualis-AS

Domification Placidus

En s’en tenant à la grille de hiérarchisation du Manuel d’Astrologie universelle, Lune, Soleil et Mercure sont en angularité rapprochée avec l’AS et le FC. Mars à l’AS et Vénus-Pluton au DS sont en angularité large (environ 1/2 des Maisons I & IV. Saturne est en Maison IX, à la limite de la III.

Le Thème placidien de domitude

- En système Placidus (le plus couramment utilisé, il a servi de base astronomique à notre grille de cotations - voir figure ci-contre), la hiérarchie planétaire sans prendre en compte la domitude natale (figure de gauche ci-dessus) est la suivante : 1. Lune ; 2. Mars (limite), 3. Vénus (limite), 4. Pluton (limite), 5. Mercure, 6. Soleil, 7. Neptune, 8. Saturne, 9. Jupiter, 10. Uranus.

▶ En prenant en compte la domitude (position aussi proche du réel que possible, figure de droite ci-dessus), on s’aperçoit que Vénus est beaucoup plus proche du DS que sa projection sur le plan écliptique ne le laisse croire, que Mars est vraiment limite et que Pluton n’est plus considéré comme angulaire (voir thème de domitude en domification Placidus ci-dessus).

▶ En système Campanus (sans domitude donc), nous avons : Lune-Mars-Vénus-Pluton-Neptune-Mercure-Jupiter-Saturne-Uranus-Soleil.

- Le système Régiomontanus (toujours sans domitude - voir figure ci-contre) donne le même ordre que celui de Placidus, mais l’angularité du Soleil (sans aspect) est moins nette, voire même disparaît : il pourrait ainsi passer, selon les orbes qu’on se donne, de la 5e à la 10e place, d’un rang de dominante à un rang de non-dominante absolue, ce qui ne manquerait pas de changer l’interprétation qu’on ferait de ce thème !

Sans entrer dans les détails des bases astronomiques qui fondent les différents systèmes de domification (4), notons que la grande majorité s’accorde sur un point, astronomiquement indubitable il est vrai : la mesure des positions de l’AS et du MC.

Ils diffèrent par contre sur la manière de découper les quatre quadrants de la sphère locale en 12 secteurs ou Maisons : faut-il comme Campanus diviser le premier vertical du lieu en 12 portions de 30° chacune, ou comme Régiomontanus diviser l’équateur en 12 portions de 30° toujours, et projeter ensuite géométriquement la première ou la seconde division sur l’écliptique ? Ou faut-il, comme dans le système attribué à Placide, procéder à l’équipartition de tous les semi-arcs diurnes et nocturnes ?

Du choix d’un système de domification dépendent les limites et l’étendue des Maisons. Ceux qui croient à leurs significations traditionnelles pourront alors se demander si le Saturne d’Aznavour est plutôt en Maison IX à la mode placidienne (grands voyages philosophico-mélancolico éprouvants ?) ou en VIII à la mode campanienne (mort longue et douloureuse dans la vieillesse ?)… mais passons : ce n’est pas le sujet de cet article.

C’est la méthode placidienne basée sur la tripartition des semi-arcs qui est la plus cohérente avec le réel astrologique, lequel privilégie la dimension du temps : elle permet en effet de mesurer réalistement les positions exactes qu’occupent, dans les secteurs de la sphère locale, les astres situés exactement sur le plan de l’écliptique (5).

Thème de naissance pour Charles Aznavour — Thème écliptique — AstroAriana
Thème écliptique
Thème de naissance pour Charles Aznavour — Thème de domitude — AstroAriana
Thème de domitude
Thème de naissance pour Charles Aznavour — Hiérarchie des Planètes — AstroAriana
Hiérarchie des Planètes
Charles Aznavour
22/05/1924 à 00 h 15 TL (21/05/1924 à 23 h 15 TU)
Paris (Île-de-France, France)
Latitude +48° 51’ ; Longitude +2° 21’

Un “thème des hauteurs” ?

Il est nécessaire d’être précis dans les définitions, en astronomie comme en astrologie. Dans l’article Hiérarchisation des aspects et aspects aux Angles, nous avions déjà souligné que traiter la distance angulaire séparant un astre de l’AS ou du MC comme un aspect au sens inter-planétaire du terme (voir définition en section 1 du présent article) n’est sans doute pas approprié.

Ceci dit, reste à traiter le problème de l’influence éventuelle et donc de l’interprétation possible du “thème des hauteurs”. Il est en effet possible, pour chaque thème, d’établir une “hiérarchie des hauteurs”, de la planète la plus haute (n° 1) à la plus basse (n° 10). Pour le thème d’Aznavour, elle donne le classement suivant : Saturne-Jupiter-Neptune-Lune-Vénus-Mars-Pluton-Uranus-Soleil-Mercure. Cette hiérarchie des hauteurs ne met pas en cause la hiérarchie planétaire telle que vous la connaissez et la pratiquez déjà. Mais elle existe, et signifie peut-être quelque chose…

Notes :

▶ 1. Les Maisons égales en astrologie, Yves Christiaen, Éd. Dervy.

▶ 2. Du latin nonagesimus, quatre-vingt dizième, point de l’écliptique éloigné de 90° des points d’intersection de l’horizon et de l’écliptique.

▶ 3. Système de domification qui connaît deux variantes. Selon la variante “Maisons égales-AS”, le MC n’est plus l’intersection entre le plan méridien et le plan écliptique, mais le point de l’écliptique qui se trouve à 90° de l’AS dans l’hémisphère diurne, donc le point nonagésime ; les quatre quadrants ainsi définis sont eux-mêmes divisés en trois portions d’écliptique (Maisons) égales en étendue. Selon la variante “Maisons égales-MC”, l’AS n’est plus l’intersection est entre le plan horizontal et l’écliptique, mais le point d’écliptique qui se trouve à 90° du MC dans la direction de l’ESt, les Maisons étant calculées comme dans la première version. Ce système, qui néglige totalement la hauteur maximale d’un astre au cours de son parcours diurne et confond MC et point nonagésime, n’est plus de nos jours utilisé par aucun astrologue sérieux.

▶ 4. Si ces problèmes techniques vous intéressent et si les formules trigonométriques ne vous font pas trop peur, lisez alors La domification et les transits de Max Duval (Éd. Traditionnelles) ou Les Maisons égales en astrologie (op. cit.).

▶ 5. Pour les astres ayant une forte latitude écliptique comme la Lune, Mercure, Vénus, Mars et surtout Pluton, les Tables des Maisons de Placidus sont en revanche imprécises, puisqu’elles sont calculées uniquement en fonction des semi-arcs solaires.

Article paru dans le n° 4 du Fil d’ARIANA (octobre 1996).

Cet article vous a été proposé par Richard Pellard

Voir aussi :

▶ Le modèle S.O.R.I. et les Maisons
▶ Astronomie des Maisons
▶ Géométrie des Maisons et méthodes prévisionnelles
▶ Le S.O.R.I., le caducée et l’I.R.O.S.
▶ Zodiaque et sphère locale
▶ Carré à l’Ascendant & point nonagésime
▶ Historique de l’évaluation des puissances planétaires
▶ Thème de domitude et hiérarchisation planétaire
▶ Théorie des Aspects


Les significations planétaires

par Richard Pellard

620 pages. Illustrations en couleur.

La décision de ne traiter dans ce livre que des significations planétaires ne repose pas sur une sous-estimation du rôle des Signes du zodiaque et des Maisons. Le traditionnel trio Planètes-Zodiaque-Maisons est en effet l’expression d’une structure qui classe ces trois plans selon leur ordre de préséance et dans ce triptyque hiérarchisé, les Planètes occupent le premier rang.

La première partie de ce livre rassemble donc, sous une forme abondamment illustrée de schémas pédagogiques et tableaux explicatifs, une édition originale revue, augmentée et actualisée des textes consacrés aux significations planétaires telles qu’elles ont été définies par l’astrologie conditionaliste et une présentation détaillée des méthodes de hiérarchisation planétaire et d’interprétation accompagnées de nombreux exemples concrets illustrés par des Thèmes de célébrités.

La deuxième partie est consacrée, d’une part à une présentation critique des fondements traditionnels des significations planétaires, d’autre part à une présentation des rapports entre signaux et symboles, astrologie et psychologie. Enfin, la troisième partie présente brièvement les racines astrométriques des significations planétaires… et propose une voie de sortie de l’astrologie pour accéder à une plus vaste dimension noologique et spirituelle qui la prolonge et la contient.

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Pluton planète naine : une erreur géante

par Richard Pellard

117 pages. Illustrations en couleur.

Pluton ne fait plus partie des planètes majeures de notre système solaire : telle est la décision prise par une infime minorité d’astronomes lors de l’Assemblée Générale de l’Union Astronomique Internationale qui s’est tenue à Prague en août 2006. Elle est reléguée au rang de “planète naine”, au même titre que les nombreux astres découverts au-delà de son orbite.

Ce livre récapitule et analyse en détail le pourquoi et le comment de cette incroyable et irrationnelle décision contestée par de très nombreux astronomes de premier plan. Quelles sont les effets de cette “nanification” de Pluton sur son statut astrologique ? Faut-il remettre en question son influence et ses significations astro-psychologiques qui semblaient avérées depuis sa découverte en 1930 ? Les “plutoniens” ont-ils cessé d’exister depuis cette décision charlatanesque ? Ce livre pose également le problème des astres transplutoniens nouvellement découverts. Quel statut astrologique et quelles influences et significations précises leur accorder ?

Enfin, cet ouvrage propose une vision unitaire du système solaire qui démontre, chiffes et arguments rationnels à l’appui, que Pluton en est toujours un élément essentiel, ce qui est loin d’être le cas pour les autres astres au-delà de son orbite. Après avoir lu ce livre, vous saurez quoi répondre à ceux qui pensent avoir trouvé, avec l’exclusion de Pluton du cortège planétaire traditionnel, un nouvel argument contre l’astrologie !

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