Dans l’article intitulé Astro-cerveaulogie paru en septembre 1991 dans le n° 17 des Cahiers conditionalistes, je faisais état des dernières découvertes en psychogénétique de la prime enfance réalisées par J. Mehler et E. Dupoux, chercheurs du laboratoire de sciences cognitives et de psycholinguistique commun au CNRS et à l’EHESS, découvertes exposées dans leur passionnant livre Naître Humain (Éd. Odile Jacob). Depuis, la science a encore progressé, confirmant une fois de plus (sans le savoir ni le vouloir bien entendu) les significations des fonctions planétaires dans la Théorie des âges conditionaliste découverte et formulée il y a plus de quarante ans…
L’un des axes de recherche majeurs de la psychogénétique est de parvenir à identifier, dans le fonctionnement humain des premières années, ce qui relève de l’inné (structures neurophysiologiques communes à toute l’espèce) de ce qui relève de l’acquis (apprentissages et conditionnements socioculturels). Pour mettre en perspective le sens de ces nouvelles découvertes, rappelons que jusqu’à il y a une trentaine d’années, la recherche sur le fonctionnement des bébés était monopolisée, à quelques exceptions près (comme par exemple Jean Piaget) par des psys divers qui s’acharnaient à projeter sur les nouveaux-nés leurs fantasmes d’adultes freudiens.
Ce n’est que lorsqu’une nouvelle approche, dite “cognitiviste”, est apparue, que les choses ont commencé à changer. “La science cognitive, écrivent Mehler et Dupoux, se propose précisément de déterminer, par l’étude expérimentale et formelle, les propriétés psychologiques qui, par-delà les différences culturelles et individuelles, sont communes aux êtres humains. Il lui faut décrire le fonctionnement de la mémoire, du langage, de l’attention, de l’interaction avec autrui ou de la perception, mais aussi déterminer les structures nerveuses qui les supportent. L’étude du comportement exige donc la collaboration, voire l’intégration de nombreuses disciplines, de la linguistique à la neurobiologie en passant par l’informatique.” Vous remarquerez que ces pauvres psy ont été oubliés dans la liste, ce qui n’est pas le fruit d’un hasard ou d’un malencontreux oubli…
Mehler et Dupoux critiquent “l’apprentissage par instruction”, qui est “le mécanisme qui permettrait à des structures présentes dans l’environnement d’êtres transposées dans un organisme”. Exemple illustrant cette théorie : c’est parce que l’enfant, feuille blanche à sa naissance, “vit au sein d’un environnement riche d’énoncés linguistiques, qu’il intégrerait cette structure et deviendrait capable de produire de tels énoncés”. Ce qui ne répond pas à la question : “Comment cet apprentissage est-il possible ?” Piaget a essayé de répondre. D’après lui, la répétition régulière de stimuli externes (dans notre exemple, des stimulations langagières), finirait par créer des structures internes. La structure naîtrait de la fonction. Traduction conditionaliste : la Théorie des âges créerait le R.E.T.
Autre théorie, que rejettent également Mehler et Dupoux : “l’apprentissage par sélection”, qui suppose un individu “riche en potentialités, mais à tel point qu’il en devient incompétent. Il doit sélectionner les possibilités qui sont compatibles avec l’environnement et éliminer les autres. L’appauvrissement du potentiel cognitif permet donc un progrès dans son efficacité.” Elle est, entre autre, défendue par Jean-Pierre Changeux (voir l’article précédent), et pose un problème de taille : de quelle nature est le “générateur de diversité” inné dans l’homme ? Et quels sont les mécanismes de sélection ? Traduction conditionaliste : ce “générateur de diversité” serait une sorte de R.E.T. non-inné, les mécanismes de sélection revenant à la Théorie des âges.
Résultat de ce double refus : les deux cogniticiens pensent qu’il existe des structures innées, génétiquement transmises et permettant, en gardant notre exemple initial, de faire automatiquement, si l’environnement le permet, l’apprentissage du langage : “Lorsque le bébé grandit et s’achemine vers la maîtrise d’une langue naturelle, on constate une suite d’étapes qui semblent dépendre plus d’une ‘horloge biologique’ que de l’environnement”. Traduction conditionaliste : d’abord, il y a le R.E.T., structure innée, ensuite vient la Théorie des âges, qui lui permet de s’actualiser. Dans cette optique, la structure innée et génétiquement transmise déterminerait le fonctionnement de l’horloge biologique interne et conditionnerait le développement chronologique des “apprentissages”.
La multitude d’expériences auxquels Mehler et Dupoux ont soumis les bébés les amènent à affirmer que “nous n’avons pas à apprendre à coordonner les différentes données de nos sens pour en extraire, comme par miracle, des objets. Dès le départ, le monde perceptif est organisé, et ce, parce qu’il renvoie à des représentations abstraites qui sont originaires. Elles fournissent en quelque sorte des schèmes qui permettent d’établir des correspondances entre les stimuli.” Les expériences effectuées sur les bébés confirment la perception globale de l’enfant de moins d’un mois (stade lunaire). Ensuite, le bébé structure progressivement sa vision et perception du monde à partir de “représentations abstraites qui sont originaires”. La formulation évoque très précisément le “R extensif” : des modèles innés, préétablis permettant de se représenter le monde : “De l’espace aux objets, le bébé semble équipé d’un riche modèle du monde.”
Mieux : on sait que l’ordre de la théorie des âges n’est pas celui du R.E.T. Nos représentations ne deviennent conscientes qu’au stade solaire, entre 8 et 12 mois (ce que confirment les cogniticiens). Auparavant, nous vivons, au stade mercurien, puis au stade vénusien, dans un monde de proto-représentations inconscientes d’elles-mêmes, ce que postule ce bouquin : “ainsi, il est parfaitement possible, et même plausible que le modèle du monde physique ne s’exprime chez le nouveau-né que sous la forme de quelques mécanismes assez primitifs, semblables aux comportements précurseurs.”
Dix ans plus tard, de nouvelles expériences confirment les travaux de Mehler et Dupoux. Ils démontrent que dès le stade mercurien (1 à 3 mois), les mécanismes du langage sont présents. Pour information, voici le texte de l’article que Sylvie Briet a publié dans Libération du 10/12/2002 :
“Bébé ne parle pas, mais dès l’âge de deux mois, tout est prêt. Ce sont les régions gauche de son cerveau qui traitent le langage. Comme chez l’adulte. Le cerveau est très tôt équipé avec les mécanismes du langage, et il dispose d’une grande plasticité, c’est ce qui ressort de travaux publiés par une équipe française du CNRS qui a travaillé à l’hôpital Necker-Enfants malades à Paris. Elle a obtenu ces résultats grâce à une technique récente de plus en plus utilisée pour connaître le fonctionnement du cerveau : l’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf). Mais c’est la première fois en France qu’une équipe de recherche est autorisée à pratiquer une telle exploration chez des bébés en bonne santé.
À l’endroit, à l’envers. On sait que chez les adultes, l’hémisphère gauche est dédié à cette fonction (du moins dans 90 % des cas, certains ont en effet ‘le langage à droite’. En revanche, la différence de timbre de voix fait en général travailler l’hémisphère droit. Existe-t-il dès la naissance une région du cerveau spécialisée dans le langage ? L’adulte est-il un ‘prolongement’ de ce qui se produit chez le bébé ? Pour en savoir plus, Ghislaine Dehaene-Lambertz, pédiatre de formation, a enregistré sa voix alors qu’elle lisait un livre pour enfants. C’est cet enregistrement en français, défilé à l’endroit et à l’envers qu’ont entendu vingt bébés âgés de 2 ou 3 mois pendant qu’ils étaient dans l’appareil d’IRM. Les bébés font en effet la différence entre leur langue maternelle et une langue étrangère, mais cette capacité disparaît si le texte défile à l’envers.
Les bébés étaient soit naturellement endormis, soit éveillés, allongés, immobilisés dans l’appareil d’IRM pendant 15 minutes. Tout en regardant des images sur écran placé au-dessus de leur tête, ils écoutaient l’histoire à l’endroit 20 secondes. Et, après un silence, ils l’écoutaient à l’envers 20 secondes également.
L’IRM permet de ‘voir’ ce qui ce passe dans le cerveau grâce à des images numériques d’une qualité de résolution spatiale sans précédent. L’IRM dite ‘anatomique’ est devenue un instrument-clé de la détection des tumeurs et autres lésions du cerveau. Plus récemment, l’IRM dite ‘fonctionnelle’ (IRMf), s’est mise au service de la recherche : elle fait apparaître les zones du cerveau qui rentrent en activité lorsqu’elles sont sollicitées par une fonction mentale. Lorsqu’une région cérébrale s’active, elle a besoin d’oxygène, qui est apporté par le système vasculaire : c’est ce que visualise l’IRM.
Les résultats montrent que lorsque le bébé écoute, l’hémisphère gauche s’active plus que le droit, et plus encore quand le langage défile à l’endroit. Certaines zones, comme le gyrus angulaire (zone de la mémoire des mots), ne sont pas stimulées par le langage à l’envers. ‘L’activation frontale nous a intéressés, explique Ghislaine Dehaene : on croit ces régions peu utilisées par le bébé car ce sont les dernières à devenir matures. Le frontal, c’est le siège des activités complexes : la planification, les relations sociales… Et nous avons constaté que les bébés ont une activité frontale plus importante lorsque la parole défile à l’endroit. Il n’y a eu aucune réponse frontale chez les bébés endormis.’
Deux camps opposés. Pour les chercheurs, ces résultats lèvent un coin du voile : tous les réseaux présents chez l’adulte existent chez le bébé bien avant qu’il ne sache parler. ‘Le cerveau est organisé très précocement, mais le système est très plastique : l’hémisphère gauche est prévu pour traiter le langage, mais si une lésion cérébrale survient à gauche chez l’enfant, l’hémisphère droit prend alors le relais de façon bien plus efficace que chez l’adulte.’ Ces travaux ne tranchent pas le débat entre les deux camps qui s’opposent sur l’acquisition du langage : les premiers estiment que la capacité à traiter le langage est innée et les deuxièmes pensent que le cerveau acquiert peu à peu cette capacité. Les résultats apportent toutefois un argument en faveur de la première hypothèse.”
Tout cela ne fait que confirmer les travaux de Mehler et Dupoux et ce que les conditionalistes savent depuis longtemps grâce à la Théorie des âges. Cela ne nous apprend donc pas grand-chose. Que nous disent quand même ces expériences sur le stade mercurien ? Qu’avec la fonction mercurienne, nous disposons d’un langage (niveau-source “Représentation”) virtuel qui n’a rien à dire de précis, de voulu, de spécifique (pas de niveau-but “représentation intensive” chez Mercure) mais qui peut virtuellement tout dire, même de l’insensé, même du n’importe quoi (niveau-but “transcendance intensive”)… pourvu que la parole défile à l’endroit.
Ce qui donne à réfléchir… Même le “n’importe quoi” mercurien a ses règles et sa syntaxe !
▶ Soleil-Mercure-Vénus : Représentation extensive
▶ La fonction mercurienne ‘tR’ (transcendance de la Représentation)
▶ Profil psychologique du Mercurien
▶ Stade mercurien (de 1 à 3 mois) : l’âge de la communication
Les significations planétaires
par
620 pages. Illustrations en couleur.
La décision de ne traiter dans ce livre que des significations planétaires ne repose pas sur une sous-estimation du rôle des Signes du zodiaque et des Maisons. Le traditionnel trio Planètes-Zodiaque-Maisons est en effet l’expression d’une structure qui classe ces trois plans selon leur ordre de préséance et dans ce triptyque hiérarchisé, les Planètes occupent le premier rang.
La première partie de ce livre rassemble donc, sous une forme abondamment illustrée de schémas pédagogiques et tableaux explicatifs, une édition originale revue, augmentée et actualisée des textes consacrés aux significations planétaires telles qu’elles ont été définies par l’astrologie conditionaliste et une présentation détaillée des méthodes de hiérarchisation planétaire et d’interprétation accompagnées de nombreux exemples concrets illustrés par des Thèmes de célébrités.
La deuxième partie est consacrée, d’une part à une présentation critique des fondements traditionnels des significations planétaires, d’autre part à une présentation des rapports entre signaux et symboles, astrologie et psychologie. Enfin, la troisième partie présente brièvement les racines astrométriques des significations planétaires… et propose une voie de sortie de l’astrologie pour accéder à une plus vaste dimension noologique et spirituelle qui la prolonge et la contient.
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Pluton planète naine : une erreur géante
par
117 pages. Illustrations en couleur.
Pluton ne fait plus partie des planètes majeures de notre système solaire : telle est la décision prise par une infime minorité d’astronomes lors de l’Assemblée Générale de l’Union Astronomique Internationale qui s’est tenue à Prague en août 2006. Elle est reléguée au rang de “planète naine”, au même titre que les nombreux astres découverts au-delà de son orbite.
Ce livre récapitule et analyse en détail le pourquoi et le comment de cette incroyable et irrationnelle décision contestée par de très nombreux astronomes de premier plan. Quelles sont les effets de cette “nanification” de Pluton sur son statut astrologique ? Faut-il remettre en question son influence et ses significations astro-psychologiques qui semblaient avérées depuis sa découverte en 1930 ? Les “plutoniens” ont-ils cessé d’exister depuis cette décision charlatanesque ? Ce livre pose également le problème des astres transplutoniens nouvellement découverts. Quel statut astrologique et quelles influences et significations précises leur accorder ?
Enfin, cet ouvrage propose une vision unitaire du système solaire qui démontre, chiffes et arguments rationnels à l’appui, que Pluton en est toujours un élément essentiel, ce qui est loin d’être le cas pour les autres astres au-delà de son orbite. Après avoir lu ce livre, vous saurez quoi répondre à ceux qui pensent avoir trouvé, avec l’exclusion de Pluton du cortège planétaire traditionnel, un nouvel argument contre l’astrologie !
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