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Le roc de l’unité

Ma plénitude est celle de midi, elle embrasse tout le roulement du Soleil. Ce n’est pas le repos sans fin, un refuge de commodité, un détournement de mes forces, ni cette intime morsure de la complaisance en moi. Elle est vie si elle est joie, et comme moi, vivant, suis aussi la cadence qui meut la création, cette plénitude est efforts, regrets, espérance, craintes, équilibre sans cesse rétabli, qui se fortifie et croît en proportion des corrections répétées que je lui apporte. Ma méditation est Iibre comme mes pas, sans idées, sans dogmes, spontanée, au dressage de mon être entier. Elle me libère par mon adhésion au monde qui est un, par une persévérance intime qui me brise et m’enlève, cependant que mon entente avec la vie jamais ne se brise.

Je vis sur le roc de mon unité, celle qui assoit les choses et les êtres d’aplomb sur leur essieu. C’est pourquoi je ne suis pas désarçonné par des divisions, et ne me penche pas sur la résonance ni la profondeur de mes volumes intérieurs. Jamais je ne fais la nuit en moi, jamais il n’y fait nuit. Aucune part muette ne se dérobe. Tout tombe sous la pleine lumière, parce que tout s’édifie à la surface.

Je suis une crue envahissante qui tonne de ses flots hors de mon être, et prend d’assaut la multitude des objets et des créatures qu’elle roule dans ses féeries. Je suis cette dilatation de ma pupille qui absorbe le crée dans la lumière : dans l’obscurité, elle est morte de nuit. Dans l’obscurité, les mots seuls grignotent comme des souris, dans cette torpeur du dedans et son silence, les visions suscitées par la parole intérieure ne sont que mirages…

***

J’ai trop répandu le don de moi dans les êtres et les choses, je suis trop cloué en amour dans leur amour, pour aller quérir en moi l’autre être qui m’aimerait par duplicité. Je n’ai pas l’amour de moi, alors que tout y est fuite et que rien ne réponde qu’un écho du vide, renvoyé de ma propre recherche, gelée, prisonnière.

M’abîmer dans une contemplation où je ne me rejoindrais jamais, ou m’enlaçant pour me capturer, je fracasserais mon image contre le néant qui ne saurait même pas renvoyer de moi une fragile apparence ! Ce n’est pas la solitude. La solitude est celle de la Terre, dure et comblée. Je vie en elle et ne m’y regarde pas vivre, comme dans l’autre qui est une descente en spirales, ne connaissant pas de terme dernier.

Je suis accroché à cette solitude du monde à laquelle je participe. Et elle est solitude dans la mesure où ma vie s’y incorpore, s’y fiche, non par le passé mais par l’éternel présent qui se prolonge dans ce qui vient en chaque instant.

Car je ne vis pas dans mon passé, mais dans le printemps de chaque minute, en chaque molécule du temps jailli, coulant et devenant.

Mon destin, il est au-delà de mon ombre.

La solitude dans laquelle je m’avance ne me dédouble pas. Elle harcèle, durcit, fait éclater l’unité de mon être ; elle m’interdit le dialogue clandestin entre moi et l’étranger qui surgirait en intrus si je lui faisais signe, un signe fictif à une ombre fictive, image inversée, mirage renversé, scrutée par cette interrogation séductrice !

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Ma réalité n’est pas l’ombre d’une ombre à peine frôleuse, qui me sourit et à laquelle je souris, devant laquelle je danse la danse devant un miroir. Mais elle est une pleine chair de muscles, de sang, d’animations, qui contemple l’ouvrage du monde.

Je ne suis pas lové en mon dedans et n’ai pas découvert mon verbe, ce verbe qui occuperait l’espace entier de mon être, le pétrirait si je le laissais prendre corps, et me détournerait des objets réels du monde. Le moi véritable, celui qui me crée pour le dehors, est en naissance perpétuelle, comme une source, et me déverse dans l’authentique solitude avec des initiatives, des créations, avec mon corps vivant, l’œuvre de mon corps.

Le combat d’anges ou de démons, le duel du bien et du mal, ils expirent au bord de ma vie. Ils ne peuvent accéder dans cette solitude qui les pulvérise. Ma solitude n’est pas la lumière ou les ténèbres, elle est l’absorption de l’une et des autres, par l’amitié.

Je ne vis pas l’enjeu de ces antagonismes. Constamment, les contraires se muent, les coupures se rejoignent, les feux du levant se renversent dans les feux du soir, la feuille verte est déjà la feuille d’automne. Le mal est usé par le bien, la roche est forée par les pluies, la fourrure d’hiver se recouvre de la fourrure du printemps, le Soleil et la Lune vont comme la navette du tisserand…

II n’y a pas de vainqueur ni de vaincu, il n’y a pas des choses d’en bas ni des choses d’en haut. Il n’y a pas l’espérance du ciel qui prime sur l’espérance d’argile. Il y a une seule liaison, un seul tour de pensée, une seule circulation de sang, ou de lait, ou de sève, dans des unités contrastées qui s’écoulent. Jeu sans fin des interrelations universelles.

Une joie qui est volonté

Tout me déporte constamment du noyau de ma nature, ce noyau de ténèbres étincelantes, pour le vrai noyau de vie qui me fait être un autre. Ainsi, je suis introduit dans la conscience de l’homme, et me découvre hors de moi. Je n’ai pas un visage, quatre membres, mais mille visages, mille membres. La Terre s’édifie en moi en ses multiples étages. Chaque fois que parait la lumière, je suis neuf comme elle, elle me fait à chaque aube de sa naissance existence. Je suis chaque jour né de nouveau, et je me répète indéfiniment, toujours autre, dans chaque bosse, chaque creux, où lève un germe de vie.

L’herbe s’élance en moi, elle me prend et me mène au-delà de mon existence jusqu’aux débris des schistes, qui, eux, me renvoient à la truite sautant à contre-courant, et celui-ci m’entraîne vers les douces vallées où volent les choucas. Et ainsi, et ainsi, suis-je en allé et répercuté dans les autres.

La création entrouvre à mon passage ses pistes d’une inimaginable tendresse, migration à travers les êtres qui me gagnent, et que je gagne, je les reconnais mieux puisque nous sommes époux et épouse.

Je ne m’acharne pas, comme dans une mine, à faire décoller les blocs de ma nuit. Je n’ai pas de nuit. Je m’ouvre à grands coups de clairières qui débouchent toujours sur des images vraies. Et c’est une félicité rarement insaisissable que ces accordailles avec les choses, mais une félicité que pétrissent mes deux mains, et qui me touche à la fois sur tous les points de mon être, parce qu’elle a consistance et valeur de vie.

Nous entrons les uns dans les autres, et la douceur de ces alliances est bien au-dessus du discours, puisqu’en moi les mots s’abolissent lorsque je suis en amour.

Ainsi suis-je interpénétré totalement dans mon être, et lorsque je dis être, je ne dis pas âme, mais corps sensible, chair, sens et instincts. Je suis désincarné pour m’incarner dans le multiple, sans qu’il y ait jamais en mon organisme de part aveugle. je ne vis pas dans l’œuf de mon moi, dans le noir de l’idée, et c’est pourquoi, je ne suis pas un triste : l’idée est triste, et moi, j’ai la joie d’être dans chacune de mes cellules…

Mais cette joie n’est pas facilité, elle est volonté, effort dans l’avidité d’être. Elle est de l’homme, et par l’homme.

On ne peut pas connaître le monde par des concepts ; pour le connaître, il faut être le monde. L’essence des choses, je la possède, parce que je suis cette essence, en naïveté puérile et cruelle, sans expression possible, sans paroles. Et chaque être, de la sorte, surgit à jamais jeune et vivace, porteur de la vie universelle dispersée dans ses recoins, ne brûlant qu’à la surface lisse de sa peau où viennent taper la foudre et les friselis de l’air, le pollen et la pluie.

J’existe plus par ce que je rejette de moi que par ce qui s’engouffre dans mes pores — plus par la franche ligne de ma stature d’homme que par les balbutiements de mon cœur.

***

Je ne vaux que par ma présence réelle aux moindres éléments du monde. En moi, je ne suis qu’une chose en sommeil. Je n’ai qu’un pôle : l’aiguille aimantée vers le dehors.

Je ne suis homme que par les hommes, et parmi les réalités quotidiennes.

Mon destin intime n’est pas le recueillement solitaire, mais l’adhésion à mon prochain, et mon prochain, c’est aussi bien une branche, un oiseau, un galet, qu’un quadrupède.

Les milliers de sources murmurantes qui jaillissent de chaque molécule — cette communion, cet amour — me tiennent dans le vrai de ma personne. Mais seul, dans mon abandon, sans ce foyer rayonnant qui me lance au dehors en faisant craquer les coutures de ma peau, sans cette sympathie armée qui m’enracine dans le noyau charnel de la Terre, je suis un feu éteint, une créature en léthargie.

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Nommer une fleur, saisir l’éclair du choucas dans son vol, le disque convexe du ciel, tout en restant cloué dans l’orage de mon moi, c’est comme si je tentais d’appeler à la vie des morts. Mais si je me tiens en eux, si nous sommes mêlés, alors la lumière saute et m’embrase, alors je tutoie l’univers dans mon amour, une résonance neuve éclate dans la mémoire de mes yeux, de mes oreilles, de ma parole, et donne à ce qui m’entoure une présence surnaturelle.

Et je puis nommer les choses par des appellations surprenantes, et la Terre émerge à ma rencontre, fraîche comme une noisette.

Cette animation qui soudain tournoie autour de moi, et qui a pris racine dans ce perpétuel état aimant qui m’entraîne, et par laquelle le langage qui donne image à ce que je ressens est magnifié, prend alors des significations innombrables. Chaque chose se surprend à avoir plus de solidité et de valeur, et les mots usuels récupèrent leur vraie fonction.

Tout repose sur des rencontres où il faut être deux ou plusieurs. Le “seul” se décharne, il est l’aridité majestueuse.

Dans cet amour, je ne cherche pas à encager l’amour, en le clôturant de barbelés, en l’enrobant par des mots, avec une espèce de hantise de possession personnelle. Mais il y a un tel élargissement de mon être au fond des créatures, qu’il n’est rien qui ne devienne mien, qui ne vive sous ma domination passagère ou permanente.

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Pour restituer cette vie mienne, je n’ai pas de mémoire. je suis sans mémoire, inséré dans le monde des apparences qui ne me laisse guère le temps de me remémorer, car il germe et meurt tour à tour, et n’abandonne pas plus de traces dans mon esprit que les reflets d’une source qui passe n’en laissent dans les yeux. La reconnaissance entre la création et moi se suffit à elle-même, dans le plein de la non-douleur et de cette alacrité qui nous emportent.

Je suis en ignorance continuelle, frais et nu. Je ne me délivre pas de mes délices. Rien ne demeure inscrit de ces longs parcours au-delà de moi, et je me ramène toujours aussi lisse qu’un galet, sans trouver un ressort pour libérer la charge fabuleuse dont je suis porteur.

L’éclair, c’est moi ; le choucas spiralant, c’est moi ; les broutilles d’herbe, ces pierrailles blanches, et l’intérieur de la montagne, des arbres et des eaux courantes, c’est moi aussi. Je suis affranchi de l’ordre du temps, hors du temps comme de moi-même. Et je n’ai nul dessein de tirer des êtres et des choses, en ces noces, la part d’inconnu qu’ils contiennent, puisque je suis en eux comme si j’étais eux.

Plus je suis “voyant” au milieu des secrets de la création qui sont les miens, plus je suis multiple. Car la solitude, ce n’est pas de recommencer le monde pour moi seul, afin que ce spectacle me soit donné, mais de recommencer le monde pour être le monde, semblable aux choses créées qui sont mon pays et mon destin. En elles, je suis l’inconnu, molécule sans nom et sans histoire.

Toute cette existence échappe à la parole, et je suis comme l’univers emporte par un mouvement dont le dessein est perdu en ses profondeurs — qui, peut-être, n’a pas de dessein. Je suis toujours ailleurs et non en moi, effacé, absent. Sans espoir ni désespoir, sans mal ni bien, ayant tué le dieu et le démon. Sans la pensée, surtout, tuée aussi, avec moi…

N’est pas solitaire qui veut

L’intimité secrète où nul ne pénètre que nous-mêmes est cette caverne qu’inventa l’enfance pour se créer un fief clos où se réfugier. La caverne est vite désertée, car le monde est plus beau qu’elle.

Rien ne me ramène à cette intimité, sinon ma haine qui la pourchasse. Elle n’est qu’une fausse activité mise en branle parce qu’on se met en œuvre de l’éveiller, de lui donner l’impulsion du départ. Me connaître, de quelque manière que ce soit, n’aboutirait qu’à supprimer ma volonté d’être.

Dans ses dimensions et ses profondeurs, mon être est le corps de la création. Il n’est d’autre univers que celui que mes sens perçoivent, et mes sens vont loin. J’entre en communication avec lui, instant après instant, et notre liaison est une perpétuelle avancée. Ce n’est pas vrai qu’il existe en moi quelque chose comme une essence de haut raffinage, qui exige le sacrifice de mon corps, la pureté de mes instincts, une essence qu’il me faut extraire avec tremblement et qui serait comme la présence d’un dieu.

Je suis ouvert de toute ma peau d’homme, au dehors. Le mystère du moi est une dérision, je l’ai fendu de part en part. Ma jonction avec la vie se fait à la surface de la vie, et notre réalité se donne le grand éclat de joie et de rire d’être mêlée. Cet accord charnel, ce corps-à-corps, nous donne une densité et un relief extraordinaires et nos bornes reculent.

Je suis depuis long temps glissant dans les métamorphoses du monde et si je porte une mystérieuse présence au fond de mon être, elle ne peut être que cet amour du monde en moi, jamais le même, toujours en navigations onduleuses. Et qui ne porte pas de nom, car le mot amour n’est qu’une trompeuse consonance, irréductible à la médiation du langage. Il résonne, cependant, ce mot, et le ravissement qu’il suscite est la voix même de la vie multiple dans son innocence et sa cruauté d’être la vie.

La solitude n’a jamais été pour moi piège ou tentation. Elle n’a jamais aboli ma mêlée avec le réel adorable. Elle me tend, comme à bout de bras, hors de moi vers l’écorce à arbres, à images, vers les stratifications à rayons et à nuances.

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N’est pas solitaire qui veut. La solitude se prête à une dangereuse accoutumance au néant et a la paresse du cœur. Elle peut vider qui ne déverse pas en elle se propre plénitude. Comme la douleur qui n’enrichit que celui qui déjà était préparé à cette intense richesse, la solitude n’accueille que celui qui, depuis longtemps, se haussait déjà vers elle.

Elle est surtout acceptation du silence et refus de soi-même. Elle sèche dans l’attente les plus rudes tempéraments. Car il y a apprentissage, initiation, au fond de cette âpre nudité de soi, de cette montée douloureuse ou joyeuse. Hautaine ou débonnaire, selon celui qui la hante, elle est création, aménagement de nous-mêmes.

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Je connais les linéaments de mon corps du dedans ; je puis, le tirant d’entre ma peau, comme on tire un seau d’eau de la citerne, m’étaler dans sa précise anatomie. La connaissance que je possède de moi est charnelle, et mon corps résume l’univers. L’ivresse de moi, ce tournoiement vertigineux, sans point d’appui, ne peut que tituber dans le noir. Même lorsque cette ivresse se délivre dans la clarté, elle est aveugle et ne peut se reposer en vertu, car elle ne porte en elle aucune vertu.

Mais l’ivresse qui me disperse dans les choses du dehors, nettes et à visage découvert, repose sur un socle solide. Elle se nourrit elle aussi de silence, de vrai silence concentre et qui embrasse les sphères.

Un homme seul est fort, s’il n’est pas la proie de l’équivoque de son double qu’il appelle à sa rescousse pour se sauver de la solitude. Je ne suis jamais moins seul que lorsque je suis seul, mais à la condition de ne pas ouvrir la trappe condamnée par où surgira mon propre fantôme. Car on peut, parmi les hommes, porter sa solitude comme une cuirasse, ou en être ceint comme d’un cercle de feu, et cependant être un vivant qui avance dans le destin commun des hommes, cette véritable grandeur.

Car s’il importe avant tout de me trouver, et de me trouver un sens, je sais qu’il faut me chercher dans la création, par l’action immédiate de chaque jour. Je ne me conçois qu’à l’instant où j’agis.

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Certes, il existe au plus profond de ma chair une aspiration primordiale, par-delà ma mémoire et mon intelligence, comme le vœu entier de ma vie, quelques thèmes, quelques mythes peut-être, sur lesquels je ne cesse de modeler, comme sur un patron, mon existence, thèmes et mythes qui se dévident et se déploient dans l’espace qui les porte, imprévisibles, insoupçonnables. Ce n’est pas là, la région où se développe ce que l’on a coutume de nommer l’ordre du moi, cette alchimie de tant de perturbations saugrenues, mais plutôt le domaine où se préserve la force de mon être, la volonté créatrice des puissances brutes qui jaillissent et me guident vers la pleine substance du réel. Par-delà le bien et le mal, c’est une germination qui me fait, à qui je dois de devenir ce que je suis, en incessante formation.

Je ne m’y quête pas dans la mare de l’inconscient et des infatuations. La condition de ma durée ne se fixe pas là dans cette zone sans clarté, mais dans le souffle de mon être, souffle profond, à ciel ouvert, qui emporte selon les thèmes et les mythes qui se colportent dans mes cellules et mes gènes.

Cependant, il m’advient parfois de ressentir avec acuité le sentiment douloureux que je ne puis me fuir moi-même, que je m’emporte toujours et partout, en quelque lieu que j’aille, avec mes poisons et mes baumes, m’épousant à chaque instant de ma vie, n’empruntant rien que de moi-même. Et j’en arrive à penser qu’il n’est rien à quoi l’on pense davantage qu’à ce que l’on fuit, que c’est toujours à soi que l’on revient, et que les hauteurs n’inspirent rien que nous ne portions déjà, l’orage ou la sérénité…

Car il n’y a de solitude nulle part, tant qu’il y a moi au milieu, moi que je colporte et transbahute entre mes os. D’être seul avec “l’autre” qui observe, le scrutateur, peut-être est-on plus heureux, ou simplement sans désir, ou ayant éteint tout désir dans ce tête-à-tête, ainsi qu’avec le ciel, le roc, l’herbe, et le bruit de forge dans mes oreilles, de mes cinq litres de sang ?

***

Parfois aussi, sourdement, s’insinuent dans mon être, le mal d’être, le dard à souffrance, la nostalgie de la douleur, tels que les ressentent à vif les écorchés du moi, dans leur escobarderie et leurs mômeries. Mais ce sont là coups d’orage, passades vite résolues en embellies. Retours de souvenirs qui obsèdent encore le passé de mon sang, rabâchages de vieilleries qui s’attardent dans la netteté de mon cœur, depuis longtemps voué aux joies piaffantes, aux joies sans rides. Alors, je vois bien comment l’amitié que j’entretiens avec ma chair, ma réconciliation avec elle — la paix de la création en moi entée — sont rabaissées et chancellent.

Mais vite je me bloque contre l’élan qui m’entraîne sur la pente de cette solitude, là ou plus on monte, comme sur les hauteurs, plus on s’éloigne de l’homme, alors que l’autre me rapproche de ce qui vit en amitié, avec le sentiment vif que nous sommes rapprochés dans un même élan, moi et les autres, qui sont toujours présents avec moi.

Cet article vous a été proposé par Albert Sarallier
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