La définition de l’astrologie “Art, Science, Sagesse” selon Raymond Abellio, est volontiers citée. Question image de marque, elle est irréprochable. Mais en termes moins élégants, elle revient à dire que l’astrologie est un fourre-tout. Ce que les faits ne démentent pas. Uranie (réservons Thémis au conditionalisme) ne se remet pas de son amalgame de naissance entre astronomie-astrologie. Plus précisément, d’une pensée qui ne séparait pas le ciel et le vivant, les astronomes ont retenu le ciel en rejetant l’homme, l’astro-symbolisme, a change l’unité en mélasse en gardant le ciel pour mieux le renier ou en l’assujetissant a des conceptions métaphysiques particulières. C’est ce qu’on appelle, “L’autre astrologie”… rageusement mutilée de la rationalité de ses origines. Les Mésopotamiens n’étaient-ils que devins, religieux, ésotérisants ? Ils ont d’eux-mêmes dégagé un savoir logique, cohérent, objectif, de leurs pratiques divinatoires. Ils se sont eux-mêmes charges de passer de l’astrologie a l’astronomie sans les opposer.
“L’étude de la divination montre leur extraordinaire mérite… au terme d’une évolution assez longue, bien avant les Grecs, ils ont à leur manière inventé l’abstraction, l’analyse, la déduction, la recherche des lois, bref l’essentiel de la méthode et de l’esprit scientifique… Grâce à la divination, nous savons maintenant que ces ‘barbares’ (les vieux Mésopotamiens) avaient poussé fort loin les choses et admirablement préparé le terrain, en créant la méthode et l’esprit scientifiques et, en somme, la première science…” (Jean Bottero, “Divination et Rationalité”, Éditions du Seuil 1974).
Comment peut-on passer de la divination à la science ou de l’astrologie à l’astronomie sans fermer la porte derrière soi ? Simplement en recherchant les signaux derrière les symboles pour mieux maîtriser ou comprendre ces derniers. On voit que la démarche conditionaliste a de lointains ancêtres, les premiers en astrologie. Et pour passer les barrières d’une époque, il faut souvent la caution des grands anciens. Lorsqu’elle ne remonte pas aux œuvres de Freud, l’astrologie symbologiste ne peut se prévaloir que de ces deux derniers siècles de sédimentation. C’est peu pour remplir un socle. Mais je ne parle pas, bien sûr, des grands systèmes symboliques divinatoires ou non : Tarots, Yi King, Géomancie. Ceux-là ne mélangent pas signaux et symboles. Si leur symbolique recouvre (je pense notamment au Yi King) des lois inconnues, elles le sont encore… et leurs symboles remplissent leur rôle qui est d’exprimer l’inconnu. L’astrologie est loin, très loin d’avoir livré ses secrets… alors que l’astronomie élémentaire qui fonde l’horoscope, les mouvements planétaires, les perspectives géocentriques est un savoir sans mystère. La sortie d’un jeu de tarots, des figures de géomancie ou de Yi King ne sont pas prévisibles, les données astrométriques d’un ciel le sont d’une façon invariable.
L’ignorance naïve de la différence entraîne a mêler planètes et tarots. On tire des éphémérides des planètes en Signes et secteurs comme on tire d’un jeu de cartes le Pape à gauche, la Tour à droite, Chariot en bas. Il vient de cette pratique, comme de tout métier, une mentalité généralisatrice : les planètes sont des cartes, les cartes appartient à un jeu de symboles, donc les planètes sont les cartes d’un jeu psychologique. Les Mésopotamiens ont exactement suivi le processus inverse et l’incident ou le signal qui m’a coupé du milieu astro-symboliste vient du moment, du jour, où j’ai réalisé que ce milieu considérait l’idéogramme d’un astre, la façon de le représenter, comme plus significatif que l’astre lui-même. C’est probablement le germe de ma conception de la différence entre ‘R’ et le ‘E’… vécue comme une crise de communication d’avec un groupe qui substitue ses représentations symboliques aux évidences sensibles Nous formulons souvent : “le mot n’est pas la chose.” Combien le ressentent vraiment ? À l’époque, Jean Carteret jonglait avec brio sur le binaire “Existence et Essence (ou Transcendance dans cette acception)”. J’ai compris en l’écoutant qu’il n’avait aucune conscience du plus important de ses référentiels… : le langage et les mots. Lors d’une réunion où il portait, comme d’habitude, son public aux anges par sa magie du verbe, pour faire la part des choses, j’exprimais l’avis qu’une pierre douée de langage en dirait plus long que lui et moi sur toute la philosophie. Image abusive, certes… Aujourd’hui, je préciserai que ces cailloux que sont les planètes s’expriment non pas par des mots aliénés a une culture, mais par des quantités et des rapports de quantités : des nombres muets que donnent leurs cycles, leurs distances et gravités, toutes informations en espace, temps, structure qui ont apporté a notre connaissance des planètes des significations autrement plus profondes que celles offertes par la combinaison des cercles, croix, demi-cercles ou par un discours auto-référent, sans relation avec ce que l’astre exprime dans son langage.
À l’époque, je ne disposais pas de ces arguments et si Carteret avait poursuivi la discussion je n’aurais eu à citer, pour illustrer mes préoccupations sur la “conscience des objets” que mon axiome séducteur : “L’on sait si peu de choses que les choses en savent plus que nous” ou mes chansons d’adolescent sur les “arbres prisonniers des villes”, ou le “Bal des Papiers” ainsi que d’autres textes de ce genre adressés, sur sa demande, à Francis Claude qui dirigeait — c’était en 1953 — le cabaret “Milord l’Arsouille” et son pianiste prometteur, Serge Gainsbourg.
L’astrogogologie symboliste, radiant le langage naturel des planètes pour n’écouter que le bon plaisir des fantasmes personnels (qualifiés d’archétypiques) permet, on le sait, de confondre le plein et le vide, ce que J. Carteret aurait justifié par l’une de ses formules dialectiques : il y a du plein dans le vide, du vide dans le plein… ou encore : le plein est la présence négative du vide et le vide l’absence positive du plein. Ces héritiers ont fait beaucoup mieux. Pour reprendre notre image du réel immense comme la mer et où les prises (les faits) dépendent de la finesse des filets et hameçons, outre la technique des pêcheurs, je dirais que dans cette astrologie, d’abord la mer n’est pas la mer, mais une mer-mère portée au favoritisme selon la tête des pêcheurs. Ensuite, on y pêche soit un poisson normal, ordinaire comme on en voit, soit un téton, une boîte de sardines, un bon pour une baleine. Le mélange de planètes ordinaires, d’“éléments noirs”, degrés monomères, constellations-Signes, n’a même pas la qualité d’un vrai délire schizophrénique. Comme disent ses adeptes : “l’important d’un système est sa cohérence” (déclaration authentique d’une étoile de l’astrologie psychédélique).
À coté de ceux qui ignorent ou ne voient pas de différence entre un système de mots et un système de choses (pour faire une bonne bouillabaisse commencez par faire frire la recette), il y a les avertis qui l’énoncent, en un premier temps pour se distinguer altièrement des cartomanciennes et voyants (“chez nous, les astres ça existe”) et, en un deuxième temps, s’y assoient pieusement dessus pour revenir à l’éternelle cuisine du “senti du vécu”, traduisible par le “senti de mon c…”
“Si, philosophiquement, au niveau du principe, il n’y a pas de ‘bonne’ ou de ‘mauvaise’ planète, en dépit de nos ritournelles métaphysiques, le processus saturnien est bel et bien la condition ou la contribution existentielle la plus lourde à vivre pour l’espèce humaine. N’oublions que le ‘vrai’ astrologique siège dans le tissu de notre subjectivité anthropocentrique.” Signé : A.B. (Jupiter-Saturne).
Un vrai siège pour la chair des petits ‘e’, pas pour les autres familles, encore moins pour le squelette des petits ‘t’ ou la charpente des grands ‘E’. Autrement dit, “vrai”… sauf pour la fonction saturnienne (‘tE’) dégagée du langage de la planète en terme de signaux, de données astrométriques. Il va de soi que l’auteur de ce “bel et bien” ne pouvait que marginaliser le processus conditionaliste, lourd à encaisser, et prévenir son monde de notre intolérance fanatique.
S’il y a une relation entre un homme et ce qu’il produit, je mets au défi (c’est bien mon tour) de trouver un modèle astrologique aussi pluraliste que le R.E.T. Toutes les idéologies, les systèmes de mots, systèmes de choses et de “ritournelles métaphysiques” y sont solidairement représentées. L’inconvénient, pour chaque élément de cette pluralité, est d’être “ordonné”… même si la hiérarchie est changeante, aussi changeante que les configurations du ciel et les dominantes natales d’un individu, l’autre. C’est cette charpente saturnienne, cette hiérarchisation qui m’est reprochée. On en oublie le mouvant et la pluralité de ses composantes. Dois-je, par tolérance envers une famille de sensibilité, renier mon approche des rapports simultanéité-chronologie ? Si vous voulez une pluralité homogène, il faudra l’ordonner. Et je pourrais me réjouir comme pour un bal des papiers, d’avoir eu quelques années d’avance sur les recherches scientifiques de pointe ou le désordre engendre l’ordre.
Je ne serais jamais assez répressif pour interdire aux vocations intéressées l’utilisation de l’astrologie comme un godemichet, (un Got-michet ?), j’estime, dans la pluralité légitime, avoir le droit de dire qu’à mon avis, il ne s’agit pas du Saint-Esprit comme on nous invite à le croire.
“L’Astrologie Karmique” (Dorothée Kœchlin de Bizemont) s’inscrit dans le droit fil du tissu du siège de la sensibilité. Lorsqu’on se réclame de la subjectivité anthropocentrique — en rejetant les racines objectives de cette subjectivité — on ne peut qu’applaudir ce genre d’ouvrage ou s’y résigner. Dorothée Kœchlin a d’ailleurs soin, au chapitre VII sur les planètes rétrogrades, d’assurer que l’astrologie n’est pas l’astronomie… Comme chez les Mésopotamiens peut-être ?
“L’astrologie est l’étude des astres du point de vue de la Terre ; nous observons les rayons, que nous renvoient ces astres, mais pas leur mouvement réel, objectif (celui-là est étudié par l’astronomie).”
Dissociation malheureuse qui a fait les beaux jours de Jean Carteret (car l’essence est dans l’astrologie, l’existence dans l’astronomie) et qui fait ceux de nos adversaires. La théorie des âges démontre que ce sont les cycles héliocentriques qui, en dehors de la Lune inévitablement géocentrique mais même pour la projection de la Terre dans le cycle apparent du Soleil, correspondent aux étapes de la maturation. Un peu d’astrométrie et de cinématique suffit à comprendre l’indissociabilité des deux systèmes hélio et géocentrique : nos “apparences” sont directement fonction des vitesses et positions réelles des astres et, de ce fait, de la configuration réelle du système solaire… donc, des lois, toujours efficientes, qui déterminent la distribution des orbites, les mouvements planétaire la cohérence de l’ensemble… Les fondements de l’astrologie sont géo-hélio-centriques, l’horoscope est topocentrique (de topos : lieu) et tout être vivant est, dans le sens donné par Piaget, égocentrique. C’est pourquoi, tout en soutenant l’héliocentrisme des fonctions planétaires (et non pas du Zodiaque) vous ne me ferez pas bâtir mon horoscope pour un lieu qui serait sur le Soleil (mais où ?). Ceux qui se livrent à ces facéties ne mentionnent pas les coordonnées locales et horaires). Et, tout en étant égocentrique comme vous et moi, je ne me prends pas pour un pays ou une planète. Comme je suggérais à Carteret, il faut peut-être commencer par respecter le langage des gros cailloux du ciel pour qu’ils nous apprennent quelque chose. Que devient, alors, notre part humaine d’anthropocentrisme ? Consultez les interactions R.E.T. et les référentiels S.O.R.I..
Dans ce que l’on peut appeler la matrice-mère, le R.E.T. est une progression géométrique de base 2, avec un premier départ de 1,2,4 et des combinaisons de niveaux. Le S.O.R.I. est accroissement (exponentiel ou factoriel ?) du nombre de rapports entre R.E.T. de différentes dimensions. L’anthropocentrisme transforme l’extra-personnel en intra-personnel, et l’absence de centre en égocentrisme… mais je ne réduirai pas l’extra-personnel aux modèles numériques trop simples du R.E.T. et du S.O.R.I… j’utilise les nombres comme des images pour dire que l’anthropocentrisme n’explique pas plus l’univers que le géocentrisme l’astrologie.
L’égocentrisme, au sens courant de tendance à tout ramener à soi, et parce qu’il est le creuset existentiel de tous nos conditionnements, explique beaucoup plus de choses : notamment la vision anthropocentrique de l’univers, subjectiviste de l’astrologie, et astrologique des réincarnations.
Dans ce chapitre VII de “L’astrologie karmique”, Dorothée Kœchlin a soin d’illustrer le phénomène des rétrogradations d’un schéma brouillon où le diamètre de la Terre semble déterminer la “zone dans laquelle Mars, vu de la Terre semble rétrograder”. En haut de page, vous lirez : “les planètes rétrogrades, une illusion d’optique”. Le karma serait donc une illusion, une façon de voir ? Ce n’est pas ce que l’auteur voulait dire mais elle le dit… en reprenant les termes des astronomes lorsqu’ils traitent des rétrogradations dans le cadre anti-astrologique, sinon ils évoquent les mouvements relatifs et apparents, comme on peut le faire dans le cadre de l’honnêteté intellectuelle, ou d’une apparence d’honnêteté que l’on doit donner à ses confrères.
Observons la figure ci-dessous, extraite, en toute prudence, d’un cours d’astronomie de la Société Astronomique de France. Il est bien question du “mouvement apparent de Mars” et non de son mouvement illusoire. Les causes de cette apparence découlent des vitesses angulaires différentes… et ce n’est pas le “géocentrisme” qui crée ces différences mais l’héliocentrisme : les distances différentes au Soleil, masse centrale attractive ou créatrice des géodésiques de l’espace-temps des masses planétaires dans le langage relativiste. Un symboliste increvable comme nous en connaissons tous, répondra que les “causes on s’en tape le subjectif”. Dans la situation ‘3’, qui correspond dans nos horoscopes à une opposition Soleil-Mars, l’aspect en question n’existe “optiquement” que du point de vue de la Terre. Tout le reste n’est que ritournelle vous dira l’abbé Belébien. C’est aussi vrai pour la situation ‘1’, la ‘2’… les symétriques ‘4’ et ‘5’… Et ce n’est plus vrai lorsqu’on indique la durée de la séquence de passage de la situation 1 à 5. Impossible d’éviter l’héliocentrisme dans la durée de la boucle de rétrogradation, tout comme la durée du retour de l’aspect initial (conjonction, opposition, ou autre écart — phase — angulaire de départ). Le retour de la conjonction “géocentrique” Soleil-Mars, ou révolution synodique se produit, en moyenne, tous les 780 jours. La date de la conjonction ou alignement Terre-Soleil-Mars ne peut être déterminée, sur le terrain du vécu que par un observateur terrestre (autre part, ce sera du calcul), la date du retour sera déterminée par la durée du cycle avec des variations liées, de toute façon, aux forces, à la structure du système solaire, et non pas à la réception de l’observateur… auquel il ne restera qu’à mettre sa pendule intérieure à l’heure (d’où notre double pratique des transits et des cycles moyens). Si l’on s’en tient aux premiers vertébrés qui remontent à 350 millions d’années, calculez le nombre de conjonctions Soleil-Mars qui ont pu “façonner” les espèces vivantes et conduire a l’homme… comme la théorie des âges le laisse supposer. Et qu’est-ce qui peut bien être utile a une espèce ? D’intégrer la durée du cycle ou d’attendre le rayon optique ?
L’intégration du temps est, en principe, superflue, voire incompatible avec la conception symboliste de l’astrologie. On n’a pas besoin de ces millions d’années pour assimiler un symbole céleste. Cela ne veut rien dire. Pourtant, ces mêmes symbolistes œuvrent sur les cycles et qualifient souvent l’astrologie de “connaissance du temps qualitatif”. On finit par éprouver de la difficulté à décrire l’incohérence, les mots ne sont pas tellement faits pour ça. Jean Carteret, lui, avait parfaitement compris le piège : il avait éliminé le temps de sa métaphysique.
En résumé, on admettra provisoirement que pour un événement céleste inscrit dans le temps entre deux échéances et une durée, le échéances sont topo-géocentriques, la durée géo-héliocentrique. Il reste à brancher le Sujet ego-topocentrique… Une idée à creuser.
Les échéances majeures d’une révolution synodique (alignement identique Terre-Soleil-Planète) sont :
▶ 1) - La conjonction (départ).
▶ 2) - Première station (entrée en rétrogradation).
▶ 3) - Opposition (ou conjonction inférieure pour Vénus et Mercure).
▶ 4) - Deuxième station (sortie de rétrogradation).
▶ 5) - Retour de conjonction.
Les durées des révolutions synodiques, connaissant les révolutions sidérales de la Terre et des Planètes, s’obtiennent par les formules suivantes, en posant :
▶ 1 = rév. sidérale de la Terre (1 an).
▶ T = rév. sidérale de la Planète.
▶ C = rév. synodique .
Prenons l’exemple de Mars. Sa révolution sidérale est égale à1 an et 322 j. En convertissant en années : 1,882 a, la formule B) donne : C = 1,882/(1,882 − 1) on obtient : 2,134 a. soit, en jours : 779 jours.
Si vous doutiez de la présence de l’héliocentrisme dans nos durées géocentriques, vous voilà rassurés.
J’en arrive — enfin ! — au senti du vécu : selon l’astrologie karmique, dans un thème de naissance, les planètes rétrogrades “…symbolisent des traits de caractère négatifs qui ont leur origine dans les vies antérieures” (d’après l’astrologue américaine Mrs Fowler).
Si la planète rétrograde est bien aspectée, il y a de l’espoir : “ces traits ne sont pas profondément ancrés dans la personnalité. Le natif se voit offrir dans cette vie-ci une seconde chance de les éliminer.” Si la planète rétrograde est, de surcroît, mal aspectée… alors, là, c’est dur-dur, et ça remonte, attention, pas à une… mais plusieurs vies antérieures. Comment s’en débarrasser ? Par un effort considérable. C’est pourquoi, tout compte fait, il vaut peut-être mieux avoir plusieurs planètes rétrogrades dans son thème. On est alors incité à développer de “grandes possibilités”… pas comme les fainéants qui, n’ayant aucune planète rétrograde, se laissent aller.
Toute l’astuce des interprétations consiste ensuite à reprendre les poncifs sur les planètes en Signes et Maisons, en insistant sur les défauts lies aux erreurs antérieures et sur les efforts à fournir dès la vie présente. C’est très moral et pédagogique.
Étant donné que le “cœur” (maxima ou centre) de la rétrogradation correspond à l’aspect d’opposition pour les planètes extérieures à l’orbite terrestre, à la conjonction inférieure pour Vénus, Mercure… en inversant ces aspects majeurs au Soleil, il doit être possible d’envisager les futures réincarnations en insistant sur les efforts à fournir pour mériter les qualités que l’on aura. Né sous une conjonction Soleil-Jupiter, je ne serais vraiment Jupitérien que plus tard. En attendant je m’applique. Un beau livre à écrire et, entre nous, pas difficile.
Vous trouverez dans les ouvrages spécialisés les démonstrations souhaitables sur les durées moyennes des rétrogradations, à quelles distances angulaires au Soleil, les stations d’entrée et sortie, se situent selon les planètes et enfin l’étendue d’arc concerné par la boucle planétaire. Toutes ces indications (valeurs moyennes) intéressantes vous sont données dans le tableau ci-contre. Il me semble que Dorothée Kœchlin de Bizemont aurait dû le publier elle-même pour montrer comment le Soleil distribue les karma et encourage à l’effort.
Lorsque le Soleil est autour de 136° “devant” Mars (suivant le sens des Signes), Mars entre en période de rétrogradation. Il en sort, après l’opposition au Soleil lorsque celui-ci se situe autour de 136° en “arrière”.
Lorsque le Soleil est autour de 115° “devant” Jupiter (en suivant les Signes), Jupiter entre en période de rétrogradation. Il en sort, après l’opposition au Soleil lorsque celui-ci se situe autour de 115° en arrière. Répétition avec les planètes suivantes en changeant les angles.
Les orbes admis par les astrologues recouvrent largement les fluctuations autour des angles moyens adoptes pour ces figures. Si vous retenez, par cœur, ces angles d’entrées et sorties, un coup d’œil (conditionaliste) sur un horoscope vous dira quelles planètes extérieures rétrogradent, vont sortir ou entrer en rétrogradation. À l’occasion, vous pourrez relever des erreurs éventuelles sur les karmas incompatibles. Ainsi, dans une opposition de planètes extérieures, Mars-Pluton par exemple, il n’y en a qu’une qui peut être rétrograde. Il y a donc des karmas qui s’excluent. On ne peut pas avoir tous les défauts.
Passons à d’autres curiosités pittoresques sur les lois de la karmitation expliquées par Newton. En terminologie traditionnelle une planète qui se lève avant le Soleil est dite “orientale”. C’est, du moins, l’une des définitions de l’orientalité. Pour se lever avant le bel astre, il faut, en suivant le sens des Signes, être avant lui, en Bélier s’il est en Taureau, etc., jusqu’au Signe opposé. Une planète qui va vers l’opposition au Soleil est orientale. Et, lorsqu’elle est orientale a 120° du Soleil, s’il s’agit de Jupiter, Saturne, Uranus, Neptune, ou Pluton, elle est entrée en rétrogradation. Étant donné que l’astrologie karmique est attachée aux directions secondaires (1 jour après la naissance = 1 an), si vous naissez avec un Jupiter Ascendant au trigone du Soleil devant lui, ne vous réjouissez pas trop : ce n’est pas dans cette vie-ci ou la que vous serez libéré de vos récompenses, joies, réussites, amours et succès en tout. Bien fait pour vous, ça vous apprendra à être trop gourmand !
Je ne vais pas développer davantage les aspects variés d’une astrologie où l’on a le plaisir de retrouver l’astrologie belge avec la précession des équinoxes. Je vous laisse sur quelques figures et commentaires inspirés par les distributions karmiques de l’année qui s’ouvre.
Le graphe des rétrogradations, pour les années 73 à 85, a été publié dans le “Cahier Conditionaliste” n° 3 (Janvier 1981) à propos des “méthodes prévisionnelles”. Le procédé est le même que pour le planning des karma : lorsqu’une planète change de mouvement apparent, on fait le compte, à la date du changement, du nombre de planètes rétrogrades. Pourquoi cette méthode au plan prévisionnel ? À partir de Jupiter, pour qu’une planète entre en rétrogradation, il suffit qu’elle soit à une distance angulaire du Soleil comprise entre 100 et 120°. On dispose donc d’un moyen objectif pour mesurer la distribution des planètes lentes : leur degré de dispersion. Plus le graphe est étalé et moins il s’élève, plus les planètes sont dispersées sur le zodiaque. Plus le graphe a de plage “zéro”, d’organisation compacte et plus il s’élève, plus les planètes sont concentrées dans une région étroite du zodiaque. Dans la réparation de 1988 la montée brutale de ‘2’ à ‘4’ est évidement en rapport avec la triple conjonction Saturne-Uranus-Neptune. Le fait de trouver un moyen simple de mesurer un cœfficient de dispersion-concentration (et non pas exclusivement de concentration) n’a rien à voir avec ses effets réels et encore moins avec ce que l’on peut en dire et prédire. S’il n’y a pas de famine, de peste, de fin du monde, lorsque les planètes se rassemblent, ce n’est peut être pas parce que cette concentration ne veut rien dire, c’est surtout parce que son interprétation est mauvaise.
Dès 1974–75 j’ai attribué aux concentrations planétaires la problématique des “changements de pouvoir” et, dans les années suivantes, j’ai proposé un travail collectif pour établir une échelle des changements économiques-politiques, comme il existe une échelle des vents et des tremblements de terre. C’est donc suivant cette conception des rassemblements planétaires j’ai écrit en décembre 1980 :
“Une crise ouverte en Union Soviétique par la succession à Brejnev suffirait à justifier les années maximales en excitabilité jupitérienne. Si le rideau des pays de l’Est se lève (à quel prix ?) par la force ou la libéralisation, l’équilibre économique et politique de l’Europe et des blocs serait radicalement transformé. Mais avant d’en arriver là, les vieilles structures résisteront. Les dangers de guerre se résument aux formes que peuvent prendre les mesures conservatrices.”
Article paru dans le n° 14 des Cahiers conditionalistes (décembre 1987).
▶ Lune Noire et Nœuds lunaires
▶ À propos de l’astrologie “anthropologique”
▶ Astrologie canine, astrologie cynique ? À propos d’une expérience statistique sur des chiens
▶ Astrologie et astrologies : écoles, courants et chapelles
▶ Astrologie humaniste et conditionalisme
▶ L’astrologie tibétaine et les astrologues du Dalaï Lama
▶ Astrologie tragi-karmique
▶ L’astrologie chinoise : une non-astrologie
▶ L’astrologie karmique : une escroquerie intellectuelle et spirituelle
▶ L’astrologie sidéraliste, une astrologie sidérante
▶ L’unité des astrologies ou la Tour de Babel
▶ Manifeste conditionaliste
▶ Yves Ouatou et les Zastrologues
▶ Yves Ouatou et les Zécoles d’astro
Les significations planétaires
par
620 pages. Illustrations en couleur.
La décision de ne traiter dans ce livre que des significations planétaires ne repose pas sur une sous-estimation du rôle des Signes du zodiaque et des Maisons. Le traditionnel trio Planètes-Zodiaque-Maisons est en effet l’expression d’une structure qui classe ces trois plans selon leur ordre de préséance et dans ce triptyque hiérarchisé, les Planètes occupent le premier rang.
La première partie de ce livre rassemble donc, sous une forme abondamment illustrée de schémas pédagogiques et tableaux explicatifs, une édition originale revue, augmentée et actualisée des textes consacrés aux significations planétaires telles qu’elles ont été définies par l’astrologie conditionaliste et une présentation détaillée des méthodes de hiérarchisation planétaire et d’interprétation accompagnées de nombreux exemples concrets illustrés par des Thèmes de célébrités.
La deuxième partie est consacrée, d’une part à une présentation critique des fondements traditionnels des significations planétaires, d’autre part à une présentation des rapports entre signaux et symboles, astrologie et psychologie. Enfin, la troisième partie présente brièvement les racines astrométriques des significations planétaires… et propose une voie de sortie de l’astrologie pour accéder à une plus vaste dimension noologique et spirituelle qui la prolonge et la contient.
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Pluton planète naine : une erreur géante
par
117 pages. Illustrations en couleur.
Pluton ne fait plus partie des planètes majeures de notre système solaire : telle est la décision prise par une infime minorité d’astronomes lors de l’Assemblée Générale de l’Union Astronomique Internationale qui s’est tenue à Prague en août 2006. Elle est reléguée au rang de “planète naine”, au même titre que les nombreux astres découverts au-delà de son orbite.
Ce livre récapitule et analyse en détail le pourquoi et le comment de cette incroyable et irrationnelle décision contestée par de très nombreux astronomes de premier plan. Quelles sont les effets de cette “nanification” de Pluton sur son statut astrologique ? Faut-il remettre en question son influence et ses significations astro-psychologiques qui semblaient avérées depuis sa découverte en 1930 ? Les “plutoniens” ont-ils cessé d’exister depuis cette décision charlatanesque ? Ce livre pose également le problème des astres transplutoniens nouvellement découverts. Quel statut astrologique et quelles influences et significations précises leur accorder ?
Enfin, cet ouvrage propose une vision unitaire du système solaire qui démontre, chiffes et arguments rationnels à l’appui, que Pluton en est toujours un élément essentiel, ce qui est loin d’être le cas pour les autres astres au-delà de son orbite. Après avoir lu ce livre, vous saurez quoi répondre à ceux qui pensent avoir trouvé, avec l’exclusion de Pluton du cortège planétaire traditionnel, un nouvel argument contre l’astrologie !
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