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Éléphants et nazis : quand l’anti-astrologisme rend complètement fou

Dans le numéro de Grandes réponses (janvier 1997) consacré à l’astrologie, le secrétaire de l’Union Rationaliste, Jean-Paul Krivine, affirmait que “l’astrologie est un danger pour la démocratie”. Huit ans plus tôt, un autre vénérable membre de cette minuscule mais influente secte scientiste, Evry Schatzmann, dérapait déjà dans le n’importe quoi au nom d’un anti-astrologisme stupide.

Serpents de mer et éléphants

Paul Feyerabend (1924–1994) fut un épistémologue de choc. Il affirmait ainsi que la démarche scientifique ne suivait aucune méthodologie particulière, et que la science n’était qu’une forme de pensée parmi d’autres, ni plus ni moins pertinente que le mythe : “La science et le mythe se chevauchent de bien des manières.” En ce sens, il s’opposait frontalement à la “théorie de la réfutabilité” de Karl Popper. Épistémologue lui aussi, ce dernier prétendait que “ce n’est pas en multipliant les confirmations qu’on prouve une théorie scientifique, puisque même les pseudo-sciences (entre autres l’astrologie, NDLR) peuvent aussi avoir des ‘preuves’ à faire valoir. Ce qui caractérise un énoncé pseudo-scientifique, c’est de ne pas être ‘réfutable’, c’est-à-dire de ne laisser aucune possibilité de le remettre en question, par l’observation ou l’expérimentation (par exemple : ‘Il existe quelque part un serpent de mer préhistorique vivant’). À l’inverse, un énoncé scientifique est réfutable, mais non réfuté (par exemple : ‘Il y a des éléphants au zoo de Vincennes’)” .

Résumons la pensée de Popper : la “vraie” science repose sur des hypothèses ou théories qui peuvent être contredites par l’observation ou l’expérimentation, mais qui ne le sont pas. La “pseudo-science” ou le mythe reposent sur des hypothèses ou théories qui ne peuvent être contredites par l’observation ou l’expérimentation, et qui sont donc “fausses” puisqu’irréfutables. Au nom de ces présupposés apparemment rationalistes et frappés au coin du bon sens, Popper rejetait l’astrologie dans le domaine des mythes et “pseudo-sciences”… alors qu’aucune observation ni expérimentation sérieuses des théories et hypothèses astrologiques n’ont jamais été effectuées ! Il n’est pourtant pas bien difficile de mettre au point des protocoles expérimentaux pour observer concrètement ce qui distingue, dans leurs comportements respectifs, un “jupitérien” d’un “saturnien”, par exemple… L’assertion de Popper selon laquelle “l’astrologie est irréfutable” est donc irréfutable… donc mythique selon sa propre pensée, ce qui signifie que l’anti-astrologisme primaire de Popper et de ses disciples est une pseudo-science, un discours charlatanesque, une fumisterie, selon leurs propres théories.

L’éléphant est irréfutable” (A. Vialatte)

Paul Feyerabend, professeur de philosophie des sciences dans les plus prestigieuses universités mondiales, astrologisant, s’est inscrit en faux contre le principe de réfutabilité de Popper. Pour lui, “un principe strict de réfutation effacerait la science telle que nous la connaissons, et n’aurait pas permis qu’elle commence”. Il observe qu’il arrive très souvent qu’une théorie scientifique soit en discordance avec les faits, sans que cela l’empêche de se maintenir. Il donne comme exemple, entre autres, la théorie de la relativité restreinte d’Einstein, qui a été acceptée par le corps scientifique en dépit de résultats expérimentaux qui la contredisaient à l’époque. À l’inverse, la théorie de la dérive des continents de Wegener a été rejetée par ses contemporains scientifiques… alors qu’elle a été confirmée par les faits des dizaines d’années plus tard.

Une théorie peut donc être “irréfutable” au moment où elle est proposée et acceptée (la relativité restreinte) et admise par la science ; elle peut aussi être considérée comme “irréfutable” et rejetée par la science, pour être ensuite considérée comme “non réfutée”, donc indiscutable, par la même science quelques années plus tard. Elle peut enfin, (c’est le cas de l’astrologie), être d’emblée considérée comme “irréfutée” parce que la science officielle et actuelle l’estime a priori irréfutable. Ce genre de raisonnement capricieux est considéré comme “rationnel” et “réfutable” par Popper et ses épigones rationalistes.

Humain, complexe, plein de contradictions

L’astrophysicien Evry Schatzman est un des disciples de Popper. Rationaliste pur et dur, scientiste à œillères, anti-astrologue fanatique, il s’est attaqué aux thèses iconoclastes de Feyerabend, qui estimait que l’enseignement de l’astrologie était aussi justifié que celui de l’astronomie. Dans son livre La Science menacée (Odile Jacob 1989), il reconnaît (bien obligé !) que “ce qu’on appelle méthode scientifique est la rationalisation a posteriori d’un mode de travail qui n’a rien de rationnel… Mais cet aspect humain, complexe, plein de contradictions, véritable jeu d’essais et d’erreurs, n’en conduit pas moins à la notion de vérité scientifique.” D’où l’on peut déduire qu’une vérité scientifique est inhumaine, simpliste et exempte de contradictions. La connaissance la plus élémentaire de la science actuelle prouve amplement le contraire dans de très nombreux domaines, et tout particulièrement dans celui, fondamental, des rapports entre physique classique, relativité einsteinienne et physique quantique. Ces trois types de physique sont peut-être “inhumains”… ce qui est sûr, c’est qu’ils sont extrêmement complexes (surtout les deux derniers), que de larges pans des hypothèses et théories de la physique quantique sont “irréfutables”, au moins dans l’état actuel de nos observations, et que leurs relations sont extrêmement complexes, puisque les visions du monde qu’elles impliquent sont contradictoires. Evry Schatzman raconte donc n’importe quoi quand il parle d’épistémologie.

Les astrologues sont des nazis

Quand il parle d’astrologie, il ne raconte plus n’importe quoi, il devient complètement fou, c’est-à-dire parfaitement irrationnel, ce qui est un comble pour un membre militant de l’Union Rationaliste. Mais peut-être est-ce ce comportement “humain, complexe, plein de contradictions” qui lui permettra éventuellement un jour d’accoucher d’une véritable “vérité” anti-astrologique “réfutable”… Cet événement scientifique considérable se produira probablement lorsque les gallinacés n’appartiendront plus à la classe des édentés et lui vaudra la bénédiction éternelle du Dieu de la Raison raisonnante.

Feyerabend relativise sans restriction la science. Schatzmann l’absolutise, ce qui manque de relativité, même restreinte. Se basant sur le fait que le nazisme refusait l’idée d’universalité de la science en opposant “science nationale-socialiste” et “science judéo-libérale”, il fait un parallèle avec le relativisme de Feyerabend, pour en conclure que se constituent ainsi “les bases théoriques dont il est douloureux de voir la parenté avec la politique hitlérienne”. Prétendre, comme Feyerabend et les conditionalistes, mettre sur le même plan astrologie et astronomie, “peut conduire à la suppression physique des contestataires”.

Vous avez bien lu Schatzmann : être astrologue-astronome-mystique comme Kepler, astrologisant-épistémologue comme Feyerabend ou astrologue-astronome comme les conditionalistes, c’est se comporter comme un nazi virtuel, prêt à envoyer les vilains rationalistes popperiens dans des camps de concentration !

Pas de pitié pour les anti-astrologues !

Une telle hypothèse est “irréfutable”, donc “pseudo-scientifique” selon l’épistémologie popperienne. Pour qu’elle soit “réfutable” en bonne logique popperienne, il faudrait mettre les astrologues-astronomes en situation expérimentale. Une seule solution pour ce faire : leur donner (contre leur gré, car ce sont en général des humanistes) les pleins pouvoirs hitlériens, les bombarder chefs de camps d’extermination et mettre tous les Schatzmann dedans. On verrait alors comment les astrologues se comporteraient. Si la grande majorité d’entre eux massacre illico presto leurs adversaires anti-astrologues primaires, l’hypothèse de Schatzmann n’aura pas été “réfutée”, et pourra alors accéder au rang auguste de “vérité scientifique”… mais les Schatzmann anti-astrologues de la Terre n’existeront plus pour en profiter. Ce serait trop dommage.

Il est donc plus probable que les hitléro-astrologues exterminateurs préféreront épargner les Schatzmann. Non pas, dans un grand élan de compassion et d’apitoiement, pour maintenir en vie ces pauvres paranoïaques en proie à un délire de persécution caractérisé (une telle existence est trop cruelle et mériterait miséricordieusement d’être abrégée !), mais pour leur prouver qu’ils ont tort. Le problème, c’est que Schatzmann n’a aucune possibilité concrète pour mettre en place les dispositifs expérimentaux qui lui permettraient de “réfuter” son hypothèse démente. Schatzmann parle donc dans le vide et diffuse des mythes comme un vulgaire charlatan… ou un fou.

L’astrologie n’est pas un éléphant

Schatzmann raconte n’importe quoi avec arrogance et intolérance. Il est a priori contre l’astrologie, un savoir qu’il n’a jamais pris la peine d’étudier, c’est tout. L’anti-astrologisme qu’il professe du haut de sa chaire d’astrophysique n’est pas une science, mais une croyance irrationnelle mâtinée de névrose obsessionnelle, l’enfant d’un credo subjectif et d’une vulgaire chasse aux sorcières. L’astrologie n’est pas “irréfutable” : elle n’a jamais encore été “réfutée”, entre autre à cause des pétitions de principe irrationnelles des rationalistes comme Schatzmann. C’est la dérive des incontinents de la Raison narcissique. Avec les épistémologues lucides et les astrologues conditionalistes en face d’eux, ils ne sont pas à l’abri de la tectonique des claques.

Hitlériens, les astrologisants ? Et puis quoi encore ? Schatzmann se comporte en tout cas, à coup sûr, comme un stalinien petit Popper fouettard des peuples intoxiqués au scientisme décervelé et déraisonnable. C’est là une affirmation issue d’une observation “réfutable”… et définitivement “irréfutée”… jusqu’à présent (soyons prudents, ne suivons pas Popper dans ses (dé)raisonnements).

L’anti-astrologisme, c’est “défense d’y voir” !

L’anti-astrologisme scientiste n’a pas de théorie, n’émet pas d’hypothèses de recherche, et ne procède par conséquent à aucun contrôle expérimental objectif, sérieux et crédible de son manque de théorie et d’hypothèses. Il fulmine et dénigre, c’est tout ce qu’il sait faire. Il ne s’intéresse qu’aux aspects les plus archaïques de l’astrologie pour mieux taire l’astrologie contemporaine. Quand des statistiques sont favorables à l’astrologie, il les occulte ou les déforme. Quand il teste des astrologues, il choisit les plus débiles pour leur faire passer des tests sans aucun rapport avec la complexité et la subtilité des rapports entre l’Homme et le système solaire. Les Schatzmann veulent tout simplement, à coup de pétitions et de sournoises pressions et censures de la nomenklatura scientisto-universitaire, empêcher l’astrologie de pouvoir s’exprimer et le peuple d’accéder à une astrologie sensée et rigoureuse.

La démocratie est fille de la libre pensée (je parle de l’authentique libre pensée, pas du catéchisme fondamentaliste de l’Union Rationaliste). Un anti-astrologue, c’est un danger pour la libre pensée. Les anti-astrologues rationalistes (il en est relevant d’autres obédiences et croyances) s’appellent pourtant entre eux des “libres penseurs”. Un anti-astrologue, c’est comme un éléphant, c’est irréfutable et ça trompe énormément.

Article paru dans le n° 9 du Fil d’ARIANA (avril 1998).

Cet article vous a été proposé par Richard Pellard

Voir aussi :

▶ Qu’est-ce que la science ? Un golem ou un robot ?
▶ L’anti-astrologisme chrétien
▶ Pour en finir avec l’anti-astrologie
▶ Quelques recherches sur l’influence astrologique
▶ Quelques réponses à un astronome anti-astrologue : expérience vécue
▶ Yves Ouatou et les Zantis en B.D.
▶ Yves Ouatou et l’anti-astrologisme médiatique
▶ Yves Ouatou et les tours de la Défense


Les significations planétaires

par Richard Pellard

620 pages. Illustrations en couleur.

La décision de ne traiter dans ce livre que des significations planétaires ne repose pas sur une sous-estimation du rôle des Signes du zodiaque et des Maisons. Le traditionnel trio Planètes-Zodiaque-Maisons est en effet l’expression d’une structure qui classe ces trois plans selon leur ordre de préséance et dans ce triptyque hiérarchisé, les Planètes occupent le premier rang.

La première partie de ce livre rassemble donc, sous une forme abondamment illustrée de schémas pédagogiques et tableaux explicatifs, une édition originale revue, augmentée et actualisée des textes consacrés aux significations planétaires telles qu’elles ont été définies par l’astrologie conditionaliste et une présentation détaillée des méthodes de hiérarchisation planétaire et d’interprétation accompagnées de nombreux exemples concrets illustrés par des Thèmes de célébrités.

La deuxième partie est consacrée, d’une part à une présentation critique des fondements traditionnels des significations planétaires, d’autre part à une présentation des rapports entre signaux et symboles, astrologie et psychologie. Enfin, la troisième partie présente brièvement les racines astrométriques des significations planétaires… et propose une voie de sortie de l’astrologie pour accéder à une plus vaste dimension noologique et spirituelle qui la prolonge et la contient.

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Pluton planète naine : une erreur géante

par Richard Pellard

117 pages. Illustrations en couleur.

Pluton ne fait plus partie des planètes majeures de notre système solaire : telle est la décision prise par une infime minorité d’astronomes lors de l’Assemblée Générale de l’Union Astronomique Internationale qui s’est tenue à Prague en août 2006. Elle est reléguée au rang de “planète naine”, au même titre que les nombreux astres découverts au-delà de son orbite.

Ce livre récapitule et analyse en détail le pourquoi et le comment de cette incroyable et irrationnelle décision contestée par de très nombreux astronomes de premier plan. Quelles sont les effets de cette “nanification” de Pluton sur son statut astrologique ? Faut-il remettre en question son influence et ses significations astro-psychologiques qui semblaient avérées depuis sa découverte en 1930 ? Les “plutoniens” ont-ils cessé d’exister depuis cette décision charlatanesque ? Ce livre pose également le problème des astres transplutoniens nouvellement découverts. Quel statut astrologique et quelles influences et significations précises leur accorder ?

Enfin, cet ouvrage propose une vision unitaire du système solaire qui démontre, chiffes et arguments rationnels à l’appui, que Pluton en est toujours un élément essentiel, ce qui est loin d’être le cas pour les autres astres au-delà de son orbite. Après avoir lu ce livre, vous saurez quoi répondre à ceux qui pensent avoir trouvé, avec l’exclusion de Pluton du cortège planétaire traditionnel, un nouvel argument contre l’astrologie !

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