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Association pour la Recherche et l’Information
en Astrologie Naturelle

Astrologie moderne, naturelle ou conditionaliste ?

C’était en 1984, juste avant de signer chez Albin-Michel le contrat d’édition du livre qui allait s’intituler L’astrologie universelle présentée par Françoise Hardy. Jean-Pierre Nicola, Philippe Pinchon, Bernard Blanchet et moi-même nous remuions les méninges pour trouver quel adjectif nous allions accoler au mot “astrologie” dans le titre de cet ouvrage dont nous assurions la rédaction. L’éditeur nous avait dit que mettre le mot “conditionaliste” en couverture était trop “dur” et risquait de faire fuir les lecteurs. Étant donné que c’était un bouquin de vulgarisation grand public, nous avions reconnu la pertinence de cet argument du point de vue du marketing. Trois adjectifs se sont rapidement imposés : “moderne”, “naturelle” et “universelle”.

L’astrologie moderne

L’adjectif “moderne”, avait déjà été utilisé par J.-P. Nicola dans son livre Pour une astrologie moderne paru au Seuil en 1977. Je suppose qu’à l’époque, l’éditeur avait lui aussi suggéré que “conditionaliste” était un mot trop “intellectuel” (traduction : indigeste, pas assez attractif) pour figurer sur la couverture. Laissons provisoirement de côté les raisons qui ont présidé au choix de l’adjectif “moderne” et penchons-nous sur sa signification. Voici les définitions qu’en donne le Larousse : “1. Qui appartient au temps présent ou à une époque relativement récente. 2. Qui bénéficie des progrès les plus récents. 3. Qui est fait selon les techniques et le goût contemporains… Chaque époque qualifie de moderne, au sens de ‘contemporain et novateur’ ce qui, dans l’effort d’expression qui lui est propre, s’oppose à la tradition.

L’astrologie conditionaliste, qui n’a qu’une quarantaine d’années d’existence en l’an 2000, répond à tous ces critères. Née dans la seconde moitié du XXe siècle, elle en a intégré les développements scientifiques dans tous les domaines. Toutefois, si elle peut à juste titre être qualifiée de “contemporaine” et “novatrice”, elle ne s’oppose pas à la tradition, qu’elle prolonge en l’élaguant de ses branches mortes et en en revivifiant la sève, mais au traditionalisme, cet inerte attachement au passé.

Existe-t-il d’autres approches contemporaines de l’astrologie qui puissent être qualifiées de “modernes” ? Oui, si l’on réduit le concept de “modernité” à celui de “goût contemporain”, ce qui renvoie à sa racine “mode”. L’astrologie psychanalytique, fille bâtarde du traditionalisme et des freudaines, par exemple, est une illustration de cette modernité de pure apparence : elle n’apporte aucune amélioration aucune novation, aucun progrès ; elle se contente d’habiller des conceptions dépassées de vêtements neufs qui sont censés faire “jeune”, “branché”, “in”, “tendance”… et à la limite, elle s’oppose franchement à l’authentique tradition astrologique, qui n’avait que faire des psychanalysmes. L’astrologie humaniste, autre création récente et donc “moderne”, ne procède pas autrement en maquillant la momie traditionaliste décatie d’un fond-de-teint spiritualiste new age et d’un sémillant tailleur pseudo-jungien. Il ne s’agit là encore que de remise au goût du jour.

On le voit, le concept de “modernité” est ambigu. Les approches psychanalytique et humaniste de l’astrologie sont à la mode, mais on ne saurait dire qu’elles sont modernes. Inversement, le conditionalisme, qui n’est pas du tout à la mode, est pourtant résolument moderne… et pas près d’être démodé. Disons, en guise de boutade et de pari sur l’avenir, qu’il est “post-moderne”… un concept furieusement “moderne” !

Astrologie naturelle

L’adjectif “naturelle” est moins ambigu. Il désignait chez Ptolémée (150 apr. J.-C.) la partie de l’astrologie qui étudiait l’influence des astres sur la météorologie, qui semblait absolument certaine pour nos ancêtres. Depuis, nous savons découvert expérimentalement que l’astro-météorologie était une fausse science. Mais Ptolémée, grand savant en son temps, écrivit aussi dans sa Tetrabible, à propos des astrologues “surnaturalistes” de son époque, qu’il donnait “congé aux absurdités superflues du vulgaire, qui manquent de toute plausibilité, au profit des causes naturelles fondamentales”. Il oppose ainsi nettement une conception magico-symboliste de l’astrologie, qu’il récuse, et une conception “naturelle”, dont il fut un ardent défenseur… dans les limites des moyens et du savoir de son temps.

Des siècles plus tard, Kepler est sur les mêmes positions. Voici par exemple ce qu’il écrivait à propos de la doctrine des quatre Éléments : “Quoi qu’il en soit, et même si je me régale à bon droit de cette très ingénieuse imitation de la nature et de cette distribution des qualités entre Signes, je n’y attache quand même pas plus de prix qu’elle ne mérite ; et ce n’est pas parce que les premiers auteurs ont emprunté une loi à la nature pour leurs spéculations arbitraires, qu’en retour la nature des choses célestes s’est soumise en tout à leurs spéculations.” Gérard Simon, dans son excellent livre Kepler, astronome-astrologue, a bien analysé sa démarche d’astrologue : “Kepler s’impose trois normes épistémologiques clairement explicitées : la mise à jour d’un enchaînement de causes exclusivement naturelles, la justification mathématique des relations d’ordre retenues, la vérification des unes et des autres par l’expérience”, et veut “établir la distinction entre un conditionnement naturel et une fatalité surnaturelle.” Ainsi Kepler était-il… naturellement conditionaliste.

Selon le Larousse, l’adjectif “naturel” signifie “Qui appartient à la nature, qui en est le fait, qui est le propre du monde physique (par opposition à surnaturel)”. Une approche naturelle de l’astrologie est donc nécessairement physicienne. Certains scientifiques ou statisticiens contemporains s’interrogent sur les éventuelles causes physiques des influences zodiaco-planétaires. Au sein du milieu proprement astrologique, seule à ma connaissance l’approche conditionaliste se réfère explicitement aux lois de la nature, astrophysiques pour le ciel, biophysiques pour l’homme. J.-P. Nicola ne dit pas autre chose dans ses Bilans comparés : “Puisqu’il existe deux types d’explicative, la naturelle et la surnaturelle, une classification sommaire situe, dans le naturel : les scientifiques, les statisticiens et les conditionalistes, et, dans le surnaturel : les traditionalistes qui se disent tels, les psycho-symbolistes, les ésotéristes et les spiritualistes.

L’astrologie conditionaliste est donc une astrologie naturelle, mais toute approche naturaliste ou physicienne de l’astrologie n’est pas nécessairement conditionaliste. Ce distinguo est essentiel, et nous y reviendrons ultérieurement.

Au milieu des années 1980, j’ai créé une association 1901 dont la vocation était de faire connaître le conditionalisme au niveau de ma région. Au début, je voulais l’appeler le CRAC (Centre de Régional d’Astrologie Conditionaliste). Mais il existait déjà en Bretagne une association ayant le même sigle, crée par Henri Boucher. C’est donc tout… naturellement que mon CRAC se transforma en CRAN (Centre Régional d’Astrologie Naturelle). Le CRAN en question se révéla peu efficace, mais l’expression “astrologie naturelle” était lancée.

L’astrologie universelle présentée par Françoise Hardy a bien failli s’appeler L’astrologie naturelle… Finalement, nous y avions renoncé parce que nous avions estimé, à l’époque, que l’adjectif “naturel” faisait trop baba-cool et légumes bio. Dix ans plus tard, en 1994, j’ai créé avec quelques amis conditionalistes ARIANA, Association pour la Recherche et l’Information en Astrologie Naturelle. Cette fois, le choix de l’expression “astrologie naturelle” ne devait rien à une quelconque homonymie. Il était délibéré. Étant activement conditionaliste depuis une quinzaine d’années, je n’avais pas pu ne pas remarquer à quel point le mot “conditionaliste” provoquait une réaction de rejet quasi-automatique (pavlovienne !) chez les astrologues et les non-astrologues. S’il dit bien ce qu’il veut dire (fonction ‘rR’ du Soleil) et s’il suggère bien la multiplicité de conditionnements dont nous sommes les objets (fonction ‘tR’ de Mercure), l’existence de cette représentation exerce, au niveau vénusien (fonction ‘eR’), un irrationnel mais réel réflexe de rejet émotionnel (je précise que Vénus n’est pas dominante dans mon thème).

Je me suis donc dit que puisque le conditionalisme était après tout le principal et essentiel représentant de l’astrologie naturelle, et que l’expression “astrologie naturelle” ne suscitait aucune réaction de rejet a priori, bien au contraire, il serait beaucoup plus facile de faire passer les théories et pratiques conditionalistes en ne braquant pas les gens avec un “mot qui fâche”, que l’on pouvait aisément remplacer par un autre plus neutre… et signifiant sensiblement la même chose à un certain niveau, le niveau ‘R’ du R.E.T.. Cette opération a bien réussi avec ARIANA.

Quelques années plus tard, j’ai eu l’opportunité de créer une revue d’astrologie à (relativement) grand tirage. Je n’ai pas eu besoin des suggestions de l’éditeur pour savoir qu’il était impensable d’intituler cette revue Astrologie conditionaliste. Si je voulais capturer environ 10 000 lecteurs, il est évident que ce titre en aurait fait fuir la majorité. C’est pourquoi je n’ai pas hésité une seconde : je l’ai baptisée Astrologie naturelle. À travers ce titre à la fois accrocheur et en parfaite adéquation avec l’esprit conditionaliste, je me disais que je parviendrais sans trop de difficulté à faire passer nos idées au plus grand nombre possible… ce qui s’est effectivement produit.

L’astrologie universelle

C’est donc l’adjectif “universelle” qui a fini par s’imposer pour le titre du livre paru chez Albin-Michel. Trois ans plus tard, en 1987, les éditions Dervy publient mon Manuel d’astrologie conditionaliste dans la collection La Roue Céleste sans faire aucune difficulté au sujet du titre. C’est la première fois, soit dit en passant, qu’une maison d’édition publie un livre dont le titre contient le mot “conditionaliste”… En 1992, Dervy accepte de publier une nouvelle version du Manuel, plus longue et plus complète. Le nouveau directeur me demande, pour des raisons commerciales, de ne pas faire figurer le mot “conditionaliste” sur la couverture. Étant donné qu’il me laisse entièrement libre quant au contenu strictement conditionaliste du livre, j’accepte volontiers… et décide, pour rester cohérent, d’utiliser l’adjectif “universelle”.

Définitions de l’adjectif “universel” selon le Larousse : “1. Qui concerne l’Univers, le cosmos. 2. Qui s’étend sur toute la surface de la Terre. 3. Qui embrasse la totalité des êtres et des choses.” La première définition ne pose aucun problème. La seconde souligne bien, par exemple, que seul les définitions conditionalistes du zodiaque (déclinaisons, photopériodes et variations des arcs diurnes et nocturnes) sont valables quelles que soient les latitudes ou longitudes terrestres, contrairement au zodiaque “météorologique” des quatre Éléments. Quant à la troisième définition, elle est plus problématique. L’astrologie, conditionaliste ou non, n’embrasse pas la “totalité des êtres et des choses”, puisqu’elle n’en n’est qu’une partie (elle appartient au référentiel Relation du S.O.R.I., et non au référentiel Intégration) ; mais elle a néanmoins vocation à traiter de l’universel à partir de son approche particulière.

Si l’équipe rédactionnelle du livre paru chez Albin-Michel avait choisi, après mûre réflexion, d’accoler l’adjectif “universelle” au mot “astrologie”, c’était aussi, outre les raisons ci-dessus décrites, pour une raison politique délibérée. Si dans un ouvrage consacré à l’astrologie “universelle”, on ne retrouvait que l’astrologie conditionaliste, cela signifiait qu’elle seule avait vocation universelle, toutes les autres approches magico-symbolistes étant ainsi rangées dans la catégorie du “particulier”. C’est la même logique qui m’a conduit à rebaptiser le Manuel.

Astrologie conditionnelle ou conditionaliste

C’est chez Kepler qu’apparait nettement le concept de “condition” : “le ciel… ne donne pas à l’homme ses habitudes, son histoire, son bonheur, ses enfants, sa richesse, sa femme… mais il façonne sa condition.” Le mot “condition” a une double signification : d’une part il désigne la “manière d’être, l’état d’une personne ou d’une chose”, et d’autre part les “circonstances extérieures auxquelles sont soumises les personnes et les choses”.

Cette double signification implique que les manières d’être et états des personnes et des choses sont toujours soumises à des circonstances extérieures, à un environnement avec lequel elles sont en relation et en interaction. Il en résulte que pour comprendre un être ou une chose, il est indispensable de le situer au carrefour des multiples influences qui le déterminent. C’est là, je crois une parfaite dimension générale de la philosophie conditionaliste.

L’astrologie conditionaliste s’est d’abord appelée “conditionnelle” : “Nous en arrivons à une astrologie conditionnelle, où l’influence astrale trouve son ampleur en agissant sur les centres affectifs par l’intermédiaire de réflexes liés aux représentations corticales”, écrit J.-P. Nicola dans La Condition solaire, ouvrage fondateur du conditionalisme paru en 1964. Ce n’est qu’en 1978 qu’apparaît le néologisme “conditionaliste”, proposé par Bernard Froussart. Pourquoi ce changement d’appellation ?

L’adjectif “conditionnel” signifie “Qui dépend de certaines conditions”. Dire de l’astrologie qu’elle est est conditionnelle, c’est donc suggérer que les influences zodiaco-planétaires sont relatives et modulées par d’autres conditionnements extra-astrologiques. En transformant “conditionnel” en “conditionaliste”, on passe d’une simple constatation-connotation descriptive à l’affirmation d’un corps de doctrine fonctionnel, d’une philosophie analytique, d’une conception du monde synthétique.

Le conditionnement

Avant d’exposer les grandes lignes de cette conception, revenons sur le concept de “conditionnement”. Voici les définitions qu’en donne le Larousse : “1. Action de conditionner, fait d’être conditionné. 2. Emballage de présentation et de vente d’une marchandise. 3. Élaboration, chez l’homme, l’animal, d’un réflexe conditionnel. 4. Procédure par laquelle on établit un comportement nouveau chez un être vivant en créant un ensemble plus ou moins systématique de réflexes conditionnels.

La définition n° 1, très générale, ne pose pas de problème. Étant donné qu’il est avéré que l’Homme n’est pas une sardine que les astres mettent en boîte, la n° 2 peut être éliminée. La définition n° 3 est relative à un conditionnement naturel, au sens de non-artificiel ; ces réflexes conditionnels sont induits chez les êtres vivants par leurs interactions adaptatives avec leur environnement et les circonstances auxquelles ils sont confrontés. Parmi ces conditionnements, certains sont apériodiques, structurels (ex. : adaptation du métabolisme humain ou animal aux conditions climatiques des zones polaires où règne sans cesse un froid extrême) et d’autres périodiques, temporels (ex. : adaptation du métabolisme humain ou animal à la photopériodicité solaire). La définition n° 4, quant à elle, fait explicitement référence aux travaux du neurophysiologiste Ivan Pavlov, auxquelles il est fait mention dans La Condition solaire. Il est cette fois question d’un conditionnement artificiel, voulu par l’Homme. Ce type de conditionnement est de nature exclusivement périodique : en effet, pour qu’il soit efficace, il est indispensable que les mêmes stimuli soient répétés à intervalles réguliers et accompagnés des mêmes récompenses ou punitions.

Les astro-symbolistes ou astro-spiritualistes ont souvent reproché aux conditionalistes leur référence au concept de “conditionnement”… ce qui ne manque pas de culot, puisque la seule explicative de leur conception surnaturelle, non physicienne de l’astrologie, est le mystérieux conditionnement implicite de la psyché humaine par de purs symboles. Les critiqueurs se disqualifiant eux-mêmes, leur critique est-elle néanmoins recevable ? Rien n’est moins sûr. Pour comprendre pourquoi, voyons ce que signifie le conditionnement au sens pavlovien.

Lorsqu’un “chien de Pavlov” ou tout autre chien avale une solution acide (“excitant inconditionnel”), il se produit immédiatement un réflexe de salivation (“réflexe inconditionnel”). Si l’expérimentateur fait régulièrement retentir une sonnerie (“excitant conditionnel”) juste avant de faire avaler une solution acide à ce chien, ce dernier se mettra à saliver (“réflexe conditionnel”) dès qu’il entendra la sonnerie. Le conditionnement au sens pavlovien, basé sur des automatismes artificiels de répétition, est de type périodique, et non structurel. En ce sens, l’assimilation point par point du conditionnement astrologique au conditionnement pavlovien est inappropriée. En effet, le conditionnement astrologique est de nature à la fois apériodique, structurelle (la structure de l’Homme est déterminée par la structure du système solaire) et de nature périodique, temporelle (l’Homme est synchronisé avec les rythmes et cycles zodiaco-planétaires). Contrairement au conditionnement temporel, pavlovien, le conditionnement structurel n’a pas besoin d’apprentissage par répétition. Le métabolisme basal d’un petit Lapon qui naît au-delà du cercle polaire arctique est structurellement conditionné par les grands froids, adapté aux basses températures ; de même, le nouveau-né est structurellement conditionné par la configuration géocentrique du système solaire au moment de sa naissance, mais en même temps, cette structure va se déployer dans le temps, donnant ainsi naissance à un conditionnement par répétition.

Un transfuge du conditionalisme qui n’a rien compris aux interactions entre Temps et Structure, fait exactement la même confusion que les magico-symbolistes lorsqu’il écrit que “pour que je sois conditionné par mon thème de naissance, il faudrait que je naisse à plusieurs reprises sous le même ciel ! Et pour être conditionné à quoi ? À naître !” Et de se poser une grave question : “Comment puis-je être conditionné par un transit de Pluton qui ne s’est jamais produit de mon vivant et qui ne se reproduira jamais ?

Dans une conception purement pavlovienne du conditionnement, il a raison… mais il a tort, puisque le conditionnement astrologique n’est fondamentalement pas de type pavlovien. Si le conditionalisme fait référence aux travaux de Pavlov, c’est parce que celui-ci a découvert expérimentalement les mécanismes de l’activité nerveuse supérieure par l’intermédiaire de laquelle opèrent les influences zodiaco-planétaires, et non parce que l’Homme-chien salive au moindre transit-sonnerie de Pluton.

L’Homme n’a pas besoin de naître plusieurs fois sous le même ciel pour être conditionné par lui : du point de vue structurel, une seule fois suffit. De même, un transit de Pluton est aussi une modification structurelle conditionnante qui n’a pas besoin de se répéter pour être efficiente.

Reste que le conditionnement astrologique est aussi un conditionnement périodique. La preuve en est expérimentalement donnée par la tendance de l’individu à répéter les mêmes schémas de réponses aux mêmes transits planétaires et par la Théorie des âges. Que devient alors un transit de Pluton qui n’a lieu qu’une seule fois dans une vie ? Notons tout d’abord que, dans son mouvement circumterrestre apparent, Pluton revient chaque jour sur la position dans la sphère locale qu’il occupait à la naissance d’un individu. Si cet individu est né au lever de Pluton, ce dernier repasse toutes les vingt-quatre heures à l’Ascendant : il s’agit là d’un conditionnement périodique. Et de plus, il est bien connu des astrologues expérimentés que les effets d’un transit de Pluton ou de Neptune, planètes les plus lentes, sont les plus imprévisibles… justement parce qu’ils n’y a pas de répétition, et donc d’automatisation et de réenforcement des réponses.

Pour le conditionalisme, le conditionnement opère à la fois au niveau de l’Énergie, de l’Espace, du Temps et de la Structure. Le conditionnement au sens pavlovien ne porte que sur le Temps linéaire, celui des relations de cause à effet simples. Est-ce si difficile à comprendre ?

La vision du monde conditionaliste

Du point de vue “grand R”, celui de la réalité du langage tel qu’il se propage ou se diffuse, nous avons vu que les termes “naturel”, “universel” et “conditionaliste” sont relativement équivalents, et que J.-P. Nicola et ceux qui se réclament de ses découvertes peuvent indifféremment les utiliser comme symboles, emblèmes ou drapeaux en fonction des circonstances… et surtout du prurit allergique que crée le mot “conditionaliste” chez ceux qui ne veulent ou ne peuvent pas en comprendre ou en accepter le sens et la portée. L’astrologie conditionaliste est naturelle et universelle, certes… mais elle est d’abord et avant tout l’astrologie conditionaliste, et pas autre chose.

Laissons tomber l’adjectif “universelle”, trop vague et attrape-tout, gardons le concept d’astrologie “naturelle”, qui définit toutes les approches physiciennes des relations entre l’Homme et le système solaire, et prenons l’exemple de Percival Seymour, astronome anglais contemporain. Directeur d’un observatoire astronomique et néanmoins très favorable à une explicative naturelle de l’astrologie (une espèce rarissime !), il a publié en 1988 le résultat de ses recherches, selon lesquelles l’interaction entre le champ magnétique terrestre et l’attraction gravitationnelle des planètes justifierait l’influence de ces dernières sur nos systèmes nerveux. Les hypothèses théoriques qu’il développe sont très critiquables pour de multiples raisons qu’il n’y a pas lieu de développer ici. Seymour a développé une approche naturelle et physicienne de l’astrologie et, scientifique en référentiel “Objet” avant tout, il s’est attelé à la rude tâche d’essayer de trouver quelles lois physiques encore inconnues pourraient être à l’origine des influences astrales, sans se préoccuper aucunement de la réalité des significations attribuées aux Signes et aux Planètes ni de la corrélation entre ces significations avec les structures du système solaire. En cela, sa démarche hypothétique, pour “naturelle” qu’elle soit, n’a rien de conditionaliste.

Cet exemple suffit pour illustrer que si l’approche conditionaliste fait partie de la catégorie “astrologie naturelle”, elle ne saurait être simplement confondue avec elle. Le conditionalisme ne se contente pas, comme Seymour, de combiner astucieusement les lois physiques connues pour légitimer scientifiquement (scientistement ?) l’existence d’une astrologie classique dont il ne questionne pas les fondements. Le conditionalisme ne se réduit pas à une approche scientifique de l’astrologie, c’est aussi et surtout une conception du monde globale et cohérente dont les fondements sont les suivants :

Philosophie générale

▶ Postulat d’objectivité du réel : les réalités, observables ou non, existent indépendamment du témoignage de nos sens. Le réel est appréhendé dans toutes ses dimensions : “manifesté, potentiel ou virtuel, connu ou inconnu. Le réel de l’homme, de son milieu interne et externe, social, familial, géosolaire, métaphysique aussi. Le réel des relations et interactions entre l’homme et les idées, les idées et les symboles, les symboles et les faits.
▶ Postulat de l’unité et de l’homogénéité du vivant et du non-vivant, de l’Homme dans sa globalité corps-âme-esprit avec l’Univers visible et invisible.
▶ Postulat de la relativité de l’astrologie : l’astrologie ne sait pas tout, n’explique pas tout. Elle n’est que le savoir qui rend compte des relations et interactions entre l’Homme et le système solaire.
▶ Postulat du caractère relatif et discontinu des influences célestes. Le vécu et l’actualisation des tendances psychologiques qu’elles expriment varient en ampleur, qualité et intensité en fonction des des influences terrestres (hérédité, sexe, socioculture, éducation, etc.).
▶ Postulat de la non-subjectivité du thème natal. L’horoscope n’est pas le Sujet, mais la représentation des positions planétaires géocentriques au moment de sa naissance. C’est une “proposition de fonctionnement” céleste qui se décline en fonction des “propositions de fonctionnement” terrestres.

Fondements et applications

Les fondements de l’astrologie conditionaliste reposent sur les données suivantes :
▶ données astrométriques du système solaire sous ses référentiels héliocentrique, géocentrique, topocentrique, anthropocentrique.
▶ l’astronomie et ses relations avec les autres disciplines, scientifiques autant que philosophiques.
▶ les données acquises par la recherche conditionaliste, à savoir :
▶ les zodiaques photopériodiques pour le Soleil, basés sur les rapports des arcs-diurnes & nocturnes pour les planètes (topocentriques), et le zodiaque universel (géocentrique) des déclinaisons.
▶ les cycles du système solaire (notamment ceux des planètes principales) et leurs relations avec l’atomistique.

Les applications de ces fondements conduisent aux définitions suivantes :

Pour les Signes :
▶ définition du zodiaque réflexologique et de ses développements.

Pour les Planètes :
▶ définition de la Théorie des âges justifiée par les cycles héliocentriques.
▶ définition du système R.E.T. (Représentation-Existence-Transcendance) en rapport avec une théorie conditionaliste (inédite et protégée) sur l’information ordinale.

Pour la philosophie générale de l’astrologie et l’étude éventuelle de conditionnements célestes autres que ceux des Signes & Planètes :

▶ définition du système S.O.R.I. (Sujet-Objet-Relation-Intégration) en rapport avec tous les modèles de différenciation des déterminismes universels constitués par référentiels (culturels ou naturels, symboliques ou logiques, rationnels ou irrationnels).

▶ définition du Logoscope en rapport avec des fonctions universelles dont les fonctions planétaires ne sont que des illustrations particulières. Grâce au Logoscope, on peut utiliser les définitions du R.E.T. et du zodiaque réflexologique indépendamment de l’astrologie pour analyser le réel dans toutes ses dimensions.

Avec le S.O.R.I. et le Logoscope, on accède à une méta-astrologie, à une large, dynamique, originale et profonde vision du monde qui dépasse de toutes parts le cadre strictement astrologique. Dans cette perspective, être conditionaliste, c’est beaucoup plus qu’être simplement astrologue… En cela, le conditionalisme est beaucoup plus et surtout autre chose qu’une simple variante de l’astrologie naturelle.

L’astrologie, un point c’est tout.

Y a-t-il des astrologies ? Non. Derrière tous les adjectifs-faux nez désignant les “écoles”, et “courants”, il n’y en a qu’une. Si l’astro-symbolisme n’était pas aussi répandu, l’astrologie conditionaliste s’appellerait alors tout simplement l’astrologie, comme la biologie s’appelle la biologie et l’astronomie, l’astronomie. Elle pourrait alors enfin, libérée de du magico-symbolisme irrationnel et archaïque qui la dénature et la défigure, occuper toute la place qui lui revient. Suprême arrogance conditionaliste ? Non, suprême lucidité. Mais il est vrai que la lucidité passe toujours pour de l’arrogance aux yeux des ignorants.

Les astrologues magico-symbolistes et les anti-astrologues scientistes occupant une position dominante, les délires irrationalistes des premiers nourrissant les délires rationalistes des seconds, cette libération n’est pas pour demain. Nous n’avons donc pas encore fini d’être conditionalistes. Les mots ne sont pas innocents.

Article paru dans le n° 13 du Fil d’ARIANA (avril 2000).

Cet article vous a été proposé par Richard Pellard

Voir aussi :

▶ Théories générales


Les significations planétaires

par Richard Pellard

620 pages. Illustrations en couleur.

La décision de ne traiter dans ce livre que des significations planétaires ne repose pas sur une sous-estimation du rôle des Signes du zodiaque et des Maisons. Le traditionnel trio Planètes-Zodiaque-Maisons est en effet l’expression d’une structure qui classe ces trois plans selon leur ordre de préséance et dans ce triptyque hiérarchisé, les Planètes occupent le premier rang.

La première partie de ce livre rassemble donc, sous une forme abondamment illustrée de schémas pédagogiques et tableaux explicatifs, une édition originale revue, augmentée et actualisée des textes consacrés aux significations planétaires telles qu’elles ont été définies par l’astrologie conditionaliste et une présentation détaillée des méthodes de hiérarchisation planétaire et d’interprétation accompagnées de nombreux exemples concrets illustrés par des Thèmes de célébrités.

La deuxième partie est consacrée, d’une part à une présentation critique des fondements traditionnels des significations planétaires, d’autre part à une présentation des rapports entre signaux et symboles, astrologie et psychologie. Enfin, la troisième partie présente brièvement les racines astrométriques des significations planétaires… et propose une voie de sortie de l’astrologie pour accéder à une plus vaste dimension noologique et spirituelle qui la prolonge et la contient.

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Pluton planète naine : une erreur géante

par Richard Pellard

117 pages. Illustrations en couleur.

Pluton ne fait plus partie des planètes majeures de notre système solaire : telle est la décision prise par une infime minorité d’astronomes lors de l’Assemblée Générale de l’Union Astronomique Internationale qui s’est tenue à Prague en août 2006. Elle est reléguée au rang de “planète naine”, au même titre que les nombreux astres découverts au-delà de son orbite.

Ce livre récapitule et analyse en détail le pourquoi et le comment de cette incroyable et irrationnelle décision contestée par de très nombreux astronomes de premier plan. Quelles sont les effets de cette “nanification” de Pluton sur son statut astrologique ? Faut-il remettre en question son influence et ses significations astro-psychologiques qui semblaient avérées depuis sa découverte en 1930 ? Les “plutoniens” ont-ils cessé d’exister depuis cette décision charlatanesque ? Ce livre pose également le problème des astres transplutoniens nouvellement découverts. Quel statut astrologique et quelles influences et significations précises leur accorder ?

Enfin, cet ouvrage propose une vision unitaire du système solaire qui démontre, chiffes et arguments rationnels à l’appui, que Pluton en est toujours un élément essentiel, ce qui est loin d’être le cas pour les autres astres au-delà de son orbite. Après avoir lu ce livre, vous saurez quoi répondre à ceux qui pensent avoir trouvé, avec l’exclusion de Pluton du cortège planétaire traditionnel, un nouvel argument contre l’astrologie !

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