Les pour et les contre ont leurs armes et leurs atouts pour s’affronter en divers points et terrains qu’il convient d’examiner. Le récit des batailles étant inutile à conter par le menu, nous nous contenterons d’un tour d’horizon et de quelques indiscrétions sur l’emploi de cartes biseautées.
L’astrologie est en danger à propos :
▶ des prévisions mondiales et/ou individuelles
▶ de l’hérédité
▶ du ciel de conception
▶ des jumeaux devant les astres
▶ des jumeaux “vrais ou faux” (monozygotes ou dizygotes)
▶ de l’absence de mesure physique des influences planétaires et zodiacales — de sa référence aux mythes et symboles
▶ de son manque de théorie cohérente.
Que ce soit par l’astrologie ou par d’autres méthodes, le futur se laisse quelquefois deviner, rarement mais sûrement quant au fait. Toutefois le message est souvent incomplet, les résultats toujours statistiques.
Les adversaires de l’astrologie nient ses résultats et les versent au compte du hasard. La discussion se passe en échanges de sarcasmes :
▶ “En 1499, l’astrologue Stoffler, auteur d’almanachs, annonça pour février 1524 un déluge universel, ce que confirma l’astrologue Carion. Or, l’année en question fut d’une sécheresse inaccoutumée…”
▶ “Oui, mais ce même Carion a prédit pour 1789 ‘des événements considérables, des bouleversements et des destructions’ qui conviennent à l’an de la Révolution !”
Comme le rapporte Jacques Sadoul dans “L’Énigme du zodiaque” (1972), certains astrologues contemporains se sont distingués par de brillantes réussites. Des 1938, Armand Barbault signalait que l’année 1945 serait la plus dangereuse pour l’existence et la santé de Mussolini. Le Duce fut exécuté cette année-là. Jean Viaud a prédit l’assassinat de J.-F. Kennedy. En Allemagne d’avant-guerre, l’astrologue Krafft connut la célébrité par sa prédiction exacte d’un attentat contre Hitler dans les dix premiers jours de novembre 1939.
Avec l’accroissement galopant d’astrologues en quête de gloriole, les bévues cocasses, les prédictions manquées ont grossi le passif de la corporation. La liste des “bides” serait longue. On y trouvera le pape en fuite, la bombe atomique sur l’Algérie, l’invasion des Chinois, la mort annuelle de Franco au moins pendant dix ans avant la date juste, le succès de Nixon dans l’affaire Watergate, etc.
À l’inverse des anti-astrologiques nous ne pensons pas qu’il suffit d’opposer plusieurs échecs à une réussite pour se débarrasser d’une prédiction correcte. L’étrange est qu’il puisse y avoir des réussites, si l’on entend par la la description claire d’un événement daté et localisé, c’est-à-dire une prédiction dont les éléments complexes ne peuvent pas se réduire à un jeu de pile ou face.
Il est difficile de chiffrer les mérites d’une prédiction réussie où interviennent le flou et le mouvant du social et de l’humain. Le problème de la valeur scientifique d’un succès reste entier. Peut-être changera-t-il de tournure lorsqu’on demandera à deux ou trois douzaines de personnes imaginatives de faire des prédictions mondiales annuelles en laissant courir leur plume et leur fantaisie. La comparaison de leurs résultats avec les prédictions d’astrologues se réclamant d’une technique montrera sans doute si la prédiction d’un événement complexe réalisé dépend des astres, d’un sixième sens ou des possibilités de l’imagination.
À notre avis, il est possible que les règles alambiquées exigées par une interprétation selon l’école traditionnelle contribuent à créer une tension mentale favorable à la manifestation d’aptitudes particulières du cerveau, si ces aptitudes existent chez le sujet. Dans le cas contraire, ces mêmes règles égarent l’interprète. L’hypothèse implique des individus doués capables de se passer de l’horoscope pour certaines prédictions.
Paul Couderc ne doit pas avoir le don. Dans son ouvrage anti-astrologique paru aux Presses universitaires de France, à propos du pouvoir de prédiction qu’il conteste, n’a-t-il pas la fâcheuse inspiration de se rabattre sur 1968, avec, pour la France :
▶ les événements révolutionnaires de mai ;
▶ la dissolution de la Chambre et les élections de juin ;
▶ la tornade qui secoua le franc en novembre.
Selon lui, ces faits et d’autres dans le monde n’ont jamais été prédits. En ce qui concerne la France, pas de chance. Les événements de mai et la fuite des capitaux de novembre ont été annoncés dans une revue d’astrologie à fort tirage.
Sur le terrain des prédictions, il ressort de la confrontation des pour et des contre, que les premiers tentent souvent de tricher par des prédictions faciles ou les risques d’insuccès sont moindres à ceux du jeu de pile ou face, tandis que les seconds trichent en présentant les prédictions difficiles comme le résultat normal de ce jeu. A priori, les chances de succès d’une prédiction combinant plusieurs éléments sont précaires. C’est ce degré de précarité qu’il faudrait fixer pour chaque prédiction. Il est nul dans ces prévisions où l’on annonce des grèves, des impôts, des deuils de personnes âgées. Il ne vaut guère mieux dans celles ou un croquis fallacieux, du type feuille de température, prétend indiquer aussi bien la guerre que la paix lors du même sommet d’influences ! L’événement ne saurait contrarier un joueur dont la pièce de monnaie porterait à la fois pile et face sur chacun de ses côtés.
Nous laisserons aux spécialistes le soin et le souci d’expliquer Nostradamus dont les Centuries prédictives deviennent claires après un assez long travail d’adaptation à l’événement qu’elles étaient censées prédire.
Ce sont les anti-astrologiques et les affairistes symbolistes ou fatalistes qui, pour des raisons opposées épluchent les succès et les échecs prévisionnels. Une prédiction manquée devient grotesque à souhait pour un adversaire à court d’inspiration. Une prédiction réussie ne change nullement l’adversaire. Elle relance le renom d’un astrologue et lui donne des points d’avance sur ses concurrents.
L’école conditionaliste pose en premier lieu le fait qu’un événement, avec ou sans horoscope, est impossible à prédire dans ses moindres détails. Le temps est trop cachottier pour livrer ses secrets sans y mettre beaucoup d’obscurité. Les événements réellement prévisibles découlent de rythmes naturels qui ne relèvent pas de la prédiction. La tâche des chercheurs, astrologues ou non, est de découvrir des rythmes moins évidents que ceux des saisons et d’établir leurs relations éventuelles avec d’autres phénomènes également périodiques.
En deuxième lieu, cette école considère que la prévision exacte d’une situation est d’autant mieux assurée que l’interprète dispose d’un ensemble d’informations qu’il saura correctement traiter en y intégrant les données du ciel de naissance et du cours des planètes.
Dans cette optique, l’événement est une solution à un problème composé de plusieurs éléments dont les astres ne figurent que pour leur partie. Il y a bien le ciel, mais il y a surtout l’homme avec sa façon de répondre et ses moyens de réponse.
Loin de chercher des solutions sur mesure, c’est-à-dire des prédictions, l’astrologue doit viser d’abord à bien poser le problème pour prévoir son évolution naturelle dans les limites de ce qui est permis au consultant du fait de son tempérament, de ses liens sociaux et familiaux, de son pouvoir d’argent, de sa culture et de son âge… La technique prévisionnelle se combine étroitement à la théorie des âges qui fonde les significations astrologiques planétaires sur les étapes du développement psycho-biologique de l’Homme.
Pour cette astrologie anti-fataliste, le signal dépendant de l’émetteur planétaire peut correspondre à des réponses diverses, liées entre elles par une logique interne propre au récepteur humain. Nous connaissons quelque chose d’analogue avec les variations climatiques. Le signal “week-end ensoleillé” se traduit par la ruée des automobilistes vers les campagnes, mais il y a ceux qui n’ont pas d’automobile, ceux qui n’aiment pas le dimanche, ceux qui préfèrent la pluie, etc.
Quant aux grandes prédictions : il ne suffit pas de repérer dans le ciel les moments d’intensification de problèmes ordinairement générateurs de réponses guerrières, il faut savoir imaginer des variantes possibles, du côté des hommes, pour paraître un subtil previsionniste.
Les conditionalistes préfèrent étudier dans quelles conditions historiques, économiques, sociales, les échéances que fixent les configurations planétaires conduisent les groupes humains à des solutions différentes. Les solutions adoptées peuvent être révélatrices du stade d’évolution d’une société.
L’on oppose le déterminisme de l’hérédité aux prétentions de l’horoscope. Au moment de la conception, dit-on, les jeux sont faits. L’enfant qui naîtra ne peut avoir que les traits physiques et psychologiques que ses parents portent dans leurs gènes. Le ciel est en trop dans cette affaire.
En arrière-plan de l’argument l’on saisit une conception, aujourd’hui dépassée, selon laquelle le développement d’un être vivant s’opérerait, dans un système fermé, par l’application d’un programme interne indifférent aux influences du milieu. “La réalité est tout autre. Le développement consiste en changements en dimension, en complexité, en nature, en nombre, en positions, en forme, en composition et en fonctions de toutes les parties de l’organisme. Chacune de ces diverses phases de développement est régie par l’action combinée des gènes et du milieu. L’organisme lui-même, pris dans son entier représente le résultat final de l’interaction de ces deux catégories de facteurs.”
Si le milieu interne modifie l’action des gènes, ceux-ci à leur tour agissent les uns sur les autres et sur le milieu en transformant leur propre ambiance.
II ne faut pas beaucoup d’audace pour concevoir que le milieu interne est également en interaction avec l’environnement naturel et social. L’audace astrologique commence au moment où l’on ajoute que l’environnement terrestre (champ magnétique et de gravitation) est lui-même en interaction avec le champ solaire où les planètes font leur ronde, en des temps déterminés par leurs distances au Soleil.
Ce n’est pas une histoire de poupées russes que l’on emboîte, du Soleil au chromosome. Les cycles planétaires et celui du Soleil (onze, quatorze ans en moyenne), s’harmonisent entre eux, et l’ensemble est harmonique à quatre fréquences caractéristiques de l’atome d’hydrogène. Cet atome, le plus simple, essentiel à la vie, omniprésent dans l’univers, relierait donc, par la même monnaie d’échange ou le même tissu, les gènes, le milieu interne, l’environnement terrestre, le champ solaire. Le problème, actuellement, est de trouver les circuits de cette monnaie.
L’astrologie conditionnelle peut laisser les planètes où elles sont et les prendre pour ce qu’elles sont, des corps matériels et non des dieux psychiques. Impossible d’en dire autant pour l’école magico-symboliste dont la position sur le problème de l’hérédité atteint un maximum de confusion et d’impénétrabilité.
Puisque “tout est dans tout” nous dit cette école, l’homme vient de lui-même naître sous la planète conforme à sa nature profonde. Pas besoin d’interactions compliquées. Il n’y a pas d’actions. Il y a des correspondances poétiques, des résonances au sens non physique du mot. Les parallélismes se tracent ici sans hydrogène commun. Les poupées russes ne s’emboîtent pas. Elles sont co-existantes sans s’inter-déterminer.
Le système dérape lorsque l’accouchement est provoqué pour les convenances du médecin accoucheur ou de la parturiente. De nos jours, l’on vient de moins en moins au monde sous la ou les planètes de son tempérament. Le “tout est dans tout” se laisse perturber par les mœurs sociales des hommes. À moins que pour sauver le principe, le ciel ne reflète aussi le fait que l’enfant n’est pas venu sous sa vraie étoile ? !
Dans l’hypothèse conditionaliste, l’enfant choisit non pas son ciel avec toutes les configurations qu’il comporte, mais un minimum de ce qui peut lui convenir et qui est dans son pouvoir de réponse biologique. Dans le choix d’un partenaire, il arrive que l’on soit accroché par un détail auquel l’on est très sensibilisé. Le reste suit et un couple devient bien autre chose que sa première relation. Le pouvoir de réponse aux facteurs célestes dépend du type de sensibilité et des modifications apportées par le temps à cette sensibilité de base. La relation avec le ciel, comme dans l’histoire de tout couple, se complexifie avec l’âge, tandis que se complexifie, par ailleurs, le pouvoir de réponse.
Il est préférable de choisir la température de son bain, mais lorsqu’on vous jette à l’eau le mieux est de s’adapter à la température. Du fait des accouchements provoqués il est possible que certains tempéraments soient traumatisés et d’autres favorisés ? Possible, encore que l’horoscope établi ne soit plus l’indicateur idéal des rythmes externes auxquels l’enfant est sensible de par son hérédité. Possible, enfin, que par d’autres méthodes l’on retrouve ses rythmes. Loin d’être rattachés aux astres par des chaînes, des ficelles ou des jeux de miroirs, nous le sommes par des lois communes à l’organisation de la matière et de la vie. Par-delà les préceptes astrologiques, il existe des préceptes plus fondamentaux qui nous permettront un jour de faire “de l’astrologie sans horoscope”.
Pratiquement, l’astrologie conditionnelle suppose que l’on est plus ou moins bien adapté et plus ou moins adaptable aux cycles naturels dont l’horoscope donne la représentation des interactions au moment de la naissance. L’on est dans une situation analogue à propos des influences familiales, des conditionnements créés par le milieu social, les modes d’une époque, les polices d’un régime.
C’est le rôle d’un interprète compétent d’informer son consultant de la valeur et de la qualité des échanges qu’il entretient avec l’astrologie comme avec les indications données par son propre ciel. Il peut porter ce rôle jusqu’à lui conseiller expressément de rejeter l’astrologie de sa vie si son tempérament fataliste se voue à l’avance aux fâcheuses configurations de sa naissance. Seule l’école conditionaliste peut se permettre de tels conseils, on s’en doute.
Claude Ptolémée, dont il a été question dans la partie historique, abondait dans les interprétations outrées, mais parallèlement il a su formuler les principes d’une astrologie physique, non absolue et non magico-symboliste. À propos d’hérédité, on lui doit d’avoir bien précisé que les indications célestes étaient, de toute façon, subordonnées aux possibilités du récepteur humain. Mars, planète en rapport avec l’agressivité, ne changera pas les moutons en loups. Tout au plus facilitera-t-elle l’élection et le développement de ce qu’il y a de plus agressif dans le patrimoine héréditaire. Nous avons pu écrire : “On n’est pas son horoscope, on le devient…” Pour décourager les fatalistes, il fallait compléter : “…dans la mesure du possible et de ses limites.”
Apres C. Ptolémée qui a traite de l’hérédité d’une manière générale : “…ainsi l’humaine semence y engendre l’homme et celle du cheval y engendre le cheval”, J. Kepler parait être le premier à avoir signalé qu’entre enfants et parents les configurations de la naissance présentaient des ressemblances plus fréquentes qu’entre gens sans lien de parenté. P. Choisnard, bien plus tard, en vint à parler d’“hérédité astrale” comme si — et ce n’est qu’une image — les parents transmettaient à leurs enfants les Signes et les planètes qui gouvernaient leurs naissances. Ce qui est transmis, on le conçoit, est une sensibilité à telles ou telles influences, tels ou tels cycles planétaires en affinité avec les dispositions du terrain. Les cycles planétaires n’obéissant pas aux mêmes lois que celles de l’hérédité, les comparaisons entre parents et enfants ne donnent certes pas un ensemble aussi systématique que ce que l’on peut trouver en génétique. Le terme d’“hérédité astrale” est impropre, dangereux et abusif.
II a été repris ces derniers années par un anti-astrologue qui a comblé sa carrière féconde des inspirations de ceux qu’il combat.
Les astrologues fondent leurs jugements sur le ciel établi pour l’an, le jour, l’heure et le lieu de naissance. Pourquoi ne pas tirer, plutôt, l’horoscope de la conception ?
Et, en effet, pourquoi pas ! Les conditionalistes ne font nulle objection à bâtir ce ciel s’il est des personnes, scientistes ou non, qui peuvent fournir l’heure exacte de la fécondation… Il y a, là, un écueil qui parait pour l’instant peu surmontable. Lorsqu’il sera surmonté, nous verrons bien si le ciel de conception apporte plus d’enseignement que le ciel de naissance. L’expérience sera certainement enrichissante.
Quoique sans experiences démonstratives, et tout en rattachant le moment de la naissance au ciel de conception, Claude Ptolémée précise les raisons de sa préférence :
“La conception peut bien certes être quelque commencement, mais la sortie du ventre est le premier commencement de vie, postérieur en temps, mais égal en puissance et plus excellent. La conception peut être à peu près comme appelée la génération de la semence et la sortie de l’enfant, la génération de l’homme. Car alors le fruit acquiert beaucoup de choses qu’auparavant il n’avait pas dans le ventre de sa mère et qui sont véritablement propres à la nature de l’homme, comme les actions des sens et les mouvements du corps ; et bien qu’en l’enfantement la position du ciel ne semble donner aucun principe à la nature, elle porte toutefois à ce que le fruit sorte au jour, après que, par une convenable action du ciel, il ait reçu la maturité nécessaire. En effet, après que le fruit soit parfait, la nature le meut, afin qu’il sorte du ventre, en vue d’une telle position du ciel qui réponde à cette constitution première où il était au temps de la conception. C’est pourquoi la position du ciel, en l’enfantement, sera justement estimée signifier telles choses, non pas parce qu’elle donne une telle nature, mais que, par une certaine nécessité naturelle, elle convient avec la conception et qu’elle l’égale en puissance.”
Quelque 2000 ans avant nos biologistes, C. Ptolémée souligne dans ce texte l’importance du moment de la naissance qui est le premier instant de “la génération de l’homme”. L’on s’est demandé, en ce qui concerne cet instant, si la première bouffée d’air devait prévaloir sur la coupure du cordon ombilical. Pour être logiques avec leurs recherches qui fondent l’astrologie sur l’équilibre de forces en interactions, les conditionalistes estiment que les nouvelles conditions d’équilibre réclamé par le changement d’habitus suffisent à sanctionner l’événement. Le milieu placentaire que quitte l’enfant n’a certes pas les caractéristiques physiques, chimiques, mécaniques, du milieu qui le reçoit. Sous l’angle de l’adaptation au champ de pesanteur, ce changement est comparable à l’atterrissage d’un cosmonaute sur une planète à laquelle il est préadapté mais qui va lui demander quand même d’importants apprentissages.
Les jumeaux devant les astres naissent, par exemple, dans le même quart d’heure de la même clinique. Mais, en vérité, dans le laps d’une semaine bien des cieux se ressemblent et les jumeaux devant les astres sont relativement abondants.
Ils sont largement utilisés par les astrologues des lors que les ressemblances astrales ont pour contrepartie des similitudes physiques, sociales, événementielles. Les cas rebelles, probablement aussi abondants, sont quant à eux utilisés par les antiastrologiques.
Comme pour les prévisions et l’hérédité, les deux camps rivalisent surtout en mauvaise foi sur la base d’une volonté commune de réduire l’astrologie à un fatalisme mécanique ou magique.
Procédant à la manière du psychologue, A. Adler, l’astrologue conditionaliste apporte plus d’attention aux méthodes cliniques qu’aux statistiques. Chaque cas est particulier, un ciel de naissance ne saurait donner de renseignements sur le cadre socioculturel, l’éducation, l’ambiance familiale. Chaque dossier de jumeaux devant les astres devrait donc comporter des renseignements plus substantiels que ceux des états-civils avec des points d’exclamation pour les convergences (ou divergences) de la comparaison.
L’astrologie conditionnelle n’émet aucun jugement sans considérer le contexte, et pour montrer à quel point ceci est important, l’on peut citer le cas du philosophe allemand F. Nietzsche, ne à quelques jours d’intervalle de L. Riel, figure héroïque de la contestation dans l’histoire du Canada. Tous deux témoignent d’une certaine sensibilisation aux problèmes raciaux et aux luttes entre les maîtres et les esclaves. F. Nietzsche les a traités dans ses écrits, L. Riel, homme de couleur, les a vécus les armes à la main. Il ne suffit pas d’être jumeaux devant les astres… la couleur de la peau, qui n’est pas dans l’éclat du ciel, peut changer bien des choses.
Chez les vrais jumeaux, l’œuf fécondé, le zygote, est unique ; c’est secondairement qu’il se divise en deux moitiés dont chacune se développe indépendamment de l’autre. Ces jumeaux sont parfaitement identiques. Ils ne sont pas autre chose que le même individu en deux exemplaires. Les jumeaux dizygotes sont produits de la formation simultanée de deux zygotes, c’est-à-dire de deux œufs fécondes, conséquence du mécanisme dit de polyovulation.
Les monozygotes ou vrais jumeaux sont toujours et forcement du même sexe. Les dizygotes ou faux jumeaux sont tantôt du même sexe, tantôt de sexe diffèrent. Il ne s’agit pas, cette fois, d’un seul individu en deux exemplaires, mais de deux individualités biologiques nettement distinctes n’ayant en commun qu’une partie du patrimoine héréditaire.
Vrais ou faux, les jumeaux n’embarrassent ni les fatalistes ni les magico-symbolistes. Si les jumeaux sont “en reflet”, l’on dira qu’ils prouvent bien la réalité de l’astrologie puis que les horoscopes de naissance sont similaires, à cinq minutes près lorsque les deux naissances sont rapprochées. Si les jumeaux sont dizygotes, ces cinq minutes suffiront encore à justifier les différences de caractère par les changements qui peuvent survenir dans le ciel durant ce laps de temps.
Les astrologues qui vont à la pêche aux jumeaux devant les astres en citant des cas ou les écarts se comptent en deux à cinq jours, peuvent être les mêmes qui expliquent les différences de jumeaux par quelques minutes d’intervalle entre les naissances.
Si l’on ne tente pas de lier coûte que coûte le ciel à l’homme, quelles que soient les complications du récepteur-homme, l’émetteur reste ce qu’il est. Dans le cas des jumeaux le récepteur est dédoublé, et bien que ce dédoublement forme, déjà, un cas particulier, les conditions de réception du couple de jumeaux monozygotes ne sont pas les mêmes que celles du couple de jumeaux dizygotes. L’identité des premiers les conditionne à élire de leur environnement tant familial, social, qu’horoscopique, ce qui va dans le sens de leur unité à deux. Signalons, toutefois, qu’il existe parfois des dissemblances notables chez les monozygotes, ce qui ouvre un autre champ de recherches…
Dans le cas de jumeaux dizygotes, le récepteur est bipolaire et souvent dialectisé. Dans ce couple, généralement, l’un se charge du “oui”, l’autre du “non”, dialectique psychologique qu’un individu non particulier incarne dans un seul corps. Ce type de duo se trouve conditionné à valoriser dans son environnement familial, social, astrologique, ce qui va dans le sens de sa dualité. Or, comme nous le verrons plus loin, un horoscope se compose d’éléments antagonistes et d’éléments convergents. On peut vivre un seul thème astrologique à un, à deux ou à plusieurs.
L’astrologie conditionnelle reste, dans ces explications, fidèle à son principe de base : l’horoscope ne suffit pas et il n’est pas le Sujet. Puisqu’il existe, d’un côté, un émetteur, d’un autre un récepteur, dont l’accord plus ou moins heureux donne diverses destinées, on peut imaginer un récepteur simple ou, comme pour les jumeaux, des récepteurs liés. Et les couples conjugaux ou les groupes familiaux sont, eux aussi, des récepteurs interdépendants. On peut imaginer l’absence de récepteur… ou d’émetteur. Au-delà de certaines latitudes géographiques, l’horoscope, tel que nous le connaissons sous nos latitudes moyennes disparaît. Il existe aussi des enfants qui ont grandi sans famille. On ne peut pas se référer à leur situation familiale pour expliquer leurs complexes et leur caractère. Celà detruit-il pour autant la réalité des influences familiales ?
Texte extrait de Pour une astrologie moderne, éd. Seuil, 1977.
▶ Qu’est-ce que la science ? Un golem ou un robot ?
▶ Zodiaque des Signes & constellations : vidéos
▶ L’anti-astrologisme chrétien
▶ Pour en finir avec l’anti-astrologie
▶ Quelques recherches sur l’influence astrologique
▶ Quelques réponses à un astronome anti-astrologue : expérience vécue
▶ Yves Ouatou et les Zantis en B.D.
▶ Yves Ouatou et l’anti-astrologisme médiatique
▶ Yves Ouatou et les tours de la Défense
Les significations planétaires
par
620 pages. Illustrations en couleur.
La décision de ne traiter dans ce livre que des significations planétaires ne repose pas sur une sous-estimation du rôle des Signes du zodiaque et des Maisons. Le traditionnel trio Planètes-Zodiaque-Maisons est en effet l’expression d’une structure qui classe ces trois plans selon leur ordre de préséance et dans ce triptyque hiérarchisé, les Planètes occupent le premier rang.
La première partie de ce livre rassemble donc, sous une forme abondamment illustrée de schémas pédagogiques et tableaux explicatifs, une édition originale revue, augmentée et actualisée des textes consacrés aux significations planétaires telles qu’elles ont été définies par l’astrologie conditionaliste et une présentation détaillée des méthodes de hiérarchisation planétaire et d’interprétation accompagnées de nombreux exemples concrets illustrés par des Thèmes de célébrités.
La deuxième partie est consacrée, d’une part à une présentation critique des fondements traditionnels des significations planétaires, d’autre part à une présentation des rapports entre signaux et symboles, astrologie et psychologie. Enfin, la troisième partie présente brièvement les racines astrométriques des significations planétaires… et propose une voie de sortie de l’astrologie pour accéder à une plus vaste dimension noologique et spirituelle qui la prolonge et la contient.
Téléchargez-le dès maintenant dans notre boutique
Pluton planète naine : une erreur géante
par
117 pages. Illustrations en couleur.
Pluton ne fait plus partie des planètes majeures de notre système solaire : telle est la décision prise par une infime minorité d’astronomes lors de l’Assemblée Générale de l’Union Astronomique Internationale qui s’est tenue à Prague en août 2006. Elle est reléguée au rang de “planète naine”, au même titre que les nombreux astres découverts au-delà de son orbite.
Ce livre récapitule et analyse en détail le pourquoi et le comment de cette incroyable et irrationnelle décision contestée par de très nombreux astronomes de premier plan. Quelles sont les effets de cette “nanification” de Pluton sur son statut astrologique ? Faut-il remettre en question son influence et ses significations astro-psychologiques qui semblaient avérées depuis sa découverte en 1930 ? Les “plutoniens” ont-ils cessé d’exister depuis cette décision charlatanesque ? Ce livre pose également le problème des astres transplutoniens nouvellement découverts. Quel statut astrologique et quelles influences et significations précises leur accorder ?
Enfin, cet ouvrage propose une vision unitaire du système solaire qui démontre, chiffes et arguments rationnels à l’appui, que Pluton en est toujours un élément essentiel, ce qui est loin d’être le cas pour les autres astres au-delà de son orbite. Après avoir lu ce livre, vous saurez quoi répondre à ceux qui pensent avoir trouvé, avec l’exclusion de Pluton du cortège planétaire traditionnel, un nouvel argument contre l’astrologie !
Téléchargez-le dès maintenant dans notre boutique