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en Astrologie Naturelle

Bilans des recherches Choisnard, Lasson & Gauquelin en astro-statistique
Un siècle d’expériences & de recherches

La nature des effets astrologiques est avant tout conjecturale, stochastique et chaotique. Il n’existe par conséquent pas de déterminisme astrologique mécanique dont une étude statistique pourrait montrer, et non démontrer, la probabilité ou l’improbabilité. Ce fait n’a pas empêché partisans et adversaires de l’astrologie de s’y livrer pour le meilleur (rarement) et le pire (presque toujours). Pourtant, des études statistiques sérieusement conduites pourraient mettre en relief et détecter quelques-uns des effets astrologiques les plus saillants et donc les plus visibles. Mais celles-ci n’ont encore jamais été réalisées, bien que tous les éléments soient réunis pour qu’elles puissent être faites. Pour des chercheurs audacieux, un vaste territoire inconnu reste donc à explorer, sachant qu’il se limiterait à la partie émergée de l’iceberg astrologique, dont environ 90 %, en filant cette glaciale métaphore, resteraient donc hors de portée de toute statistique…

Bilans des recherches en astro-statistique

Les statistiques les plus nombreuses sont celles portant exclusivement sur les Signes solaires et la plupart ont été conduites par des anti-astrologie illusionnistes amateurs d’effet Barnum ou de pseudo-expérience de Carlson. Celles-ci ont presque toutes produit des résultats infirmant toute probabilité d’une corrélation entre le Signe solaire et le caractère d’un individu ou sa profession. Leurs résultats négatifs étaient prévisibles pour n’importe quel astrologue sérieux, qui sait d’expérience qu’il est absolument vain et faux de vouloir réduire la personnalité d’un individu aux seules caractéristiques de son Signe solaire, qui n’est qu’un élément parmi d’autres de son horoscope natal. Et s’il existait la moindre possibilité que l’humanité puisse être divisée en 12 types différents dont les caractéristiques psychologiques et fonctionnelles seraient évidentes, ça se saurait et ça aurait été observé depuis très longtemps par tout un chacun. Il faut vraiment être le plus demeuré des anti-astrologues ou des astrologues pour imaginer, penser ou croire le contraire. Mais il faut savoir que l’écrasante majorité des anti-astrologistes est aussi ignare en matière d’influences zodiaco-planétaires que la plupart des astrologues eux-mêmes. Les premiers ne sont que le symétrique absurde, vain et dérisoire des seconds.

Remarquons au passage que le fait de réduire l’humanité à 12 types zodiacaux différents n’est ni plus ni moins absurde que de la réduire à 6 types avec le test psychométrique AFC Holland fondé sur une typologie d’évaluation professionnelle. Ce test est appelé RIASEC (initiales de (R) réaliste, (I) investigateur, (A) artistique, (S) social, (E) entreprenant et (C) conventionnel). Il est couramment utilisé et ne fait l’objet d’aucune contestation majeure, en dépit du fait qu’il soit encore plus réducteur et tout aussi grossièrement simplificateur.

Ces statistiques-fétiches sur les Signes solaires, aux résultats invariablement négatifs, servent d’étendard et d’objet de propagande auprès du grand public pour les anti-astrologistes de tout poil, qui les brandissent pour décrédibiliser l’astrologie à peu de frais et sans aucun effort. Les plus malhonnêtes, et ils sont légion, vont jusqu’à affirmer qu’étant donné que ces statistiques sur les Signes solaires ont démontré l’inanité de l’astrologie, il est inutile et vain de chercher plus loin. Quelques rares statisticiens, pour paraître plus malins et plus “connaisseurs” en astrologie que leurs collègues, alors qu’ils sont aussi ignares, ont décidé de tester également les Signes Ascendants, indépendamment des Signes solaires ou en même temps qu’eux. Ils ont aussi obtenu des résultats négatifs.

Inutile de préciser qu’il ne s’agit pas ici de science, mais d’exorcismes de la part de scientistes visant à conjurer un phénomène qui leur échappe, qu’ils combattent ou dont ils ne veulent tout simplement pas entendre parler. Certains ont même fait de cette lubie irrationnelle une activité militante dans laquelle ils peuvent défouler leur tendance à l’intolérance obsessionnelle. Ça les occupe.

Les études astro-statistiques sérieuses, rigoureuses et originales, qu’elles soient le fait de pro ou d’anti-astrologie, sont rarissimes. Elles ne se focalisent pas exclusivement sur les Signes solaires, mais cherchent à valider ou à invalider l’ensemble des assertions astrologiques concernant chaque Signe, chaque planète, chaque Aspect et chaque Maison prises isolément. Cette isolation des éléments permet d’étudier les caractéristiques propres à chacun d’entre eux, mais se fait au détriment de la prise en compte de l’ensemble des configurations zodiaco-planétaires, qui influe directement sur les caractéristiques propres à l’élément isolé. Elle ne permet par conséquent qu’une compréhension très partielle et fragmentaire de celui-ci.

L’étude astro-statistique la plus sérieuse et la plus complète, à laquelle nous avons déjà fait allusion, à été réalisée par Michel et Françoise Gauquelin dans la seconde moitié du XXe siècle. Étant donné qu’elle validait nombre d’assertions astrologiques, elle a été la cible des critiques implacables des statisticiens anti-astrologistes qui ont mené contre les Gauquelin une véritable guerre de harcèlement tant ces résultats bousculaient leurs certitudes. Nous y reviendrons en détail plus loin.

On n’évoquera pas ici les innombrables études réalisées sur les Signes solaires : c’est inutile et nous avons vu pour quelle raison. Parmi les précurseurs des astro-statistiques, seul le cas de Paul Choisnard fait l’objet d’une mention un peu détaillée, non seulement parce qu’il fut le premier, mais aussi à titre d’exemple à ne pas suivre en tant que statisticien pro-astrologie. Si des statisticiens anti-astrologistes avaient réalisé par eux-mêmes (et non en réaction à des études statistiques faites par des astrologues) des études sérieuses et complètes, donc ne portant pas que sur le zodiaque, il en aurait été fait état dans les sections qui suivent.

On peut mentionner brièvement les astro-statistiques sur les jumeaux et sur les réponses d’étudiants à des tests psy en corrélation avec leur Thème natal réalisées par Suzel Fuzeau-Bræsch, directrice de recherche en biologie au CNRS honoraire et astrologue. Ces études souffrent d’une totale absence de rigueur astrologique et scientifique, surtout dans leur version délirante d’astro-statistique canine à la fin des années 1990. Pour cette raison ses travaux ont été l’objet de critiques implacables de la part d’un astrologue non-statisticien mais plus rigoureux qu’elle et par ailleurs d’un anti-astrologiste argumentant sérieusement.

Dans la même veine et à la même époque, Hervé Delboy, médecin diplômé en statistique et astrologue, a appliqué l’outil statistique à des pratiques archaïques et symbolistes de l’astrologie prévisionnelle et a semblé satisfait des résultats qu’il a obtenus en dépit du caractère totalement irrationnel de sa démarche et de ses hypothèses et de l’absence de résultats significatifs qu’il est obligé de constater. Il a exposé une étude similaire dans un livre préfacé par Suzel Fuzeau-Bræsch. Celle-ci a fait l’objet d’une critique sans concession de la part de l’astrologie sérieuse, mais d’aucune réplication par des anti-astrologistes.

Les exemples de Choisnard, Fuzeau-Bræsch et Delboy démontrent qu’on peut pratiquer l’astrologie, avoir une solide formation scientifique (polytechnique, biologie, médecine), et néanmoins se fourvoyer dans une utilisation peu judicieuse et peu rationnelle d’un outil statistique mal compris et mal maîtrisé. Force est de constater que seuls Michel et Françoise Gauquelin, qui au début de leurs recherches étaient plutôt sceptiques vis-à-vis de l’astrologie et voulaient la tester, ont mené sérieusement (avec des hypothèses et des choix très critiquables et contestables) un travail astro-statistique rigoureux, dont les résultats valident objectivement une part significative du savoir astrologique, et en invalident à tort ou à raison d’autres parties. Ce sont donc leurs travaux qui seront présentés de manière aussi exhaustive que possible.

Les premières recherches de Paul Choisnard

Paul Choisnard (né le 13/02/1867 à 23 h 00 HO à Tours), polytechnicien, officier artilleur de l’armée française et astrologue, a été le premier à effectuer, au début du XXe siècle, des études astro-statistiques. Ce faisant, son ambition était de dépoussiérer l’astrologie classique et de la réconcilier avec la modernité, dont il considérait que la statistique était le nec plus ultra. Malheureusement son travail n’a été que cosmétique : il n’a aucunement remis en question les doctrines des Quatre Éléments ni celle des Maîtrises planétaires sur les Signes. Quant à ses statistiques (qu’il considérait naïvement comme une “preuve” de l’influence des astres) portant sur de très petits nombres, elles étaient entachées au mieux d’erreurs manifestes et fondamentales (il ne prenait en compte ni les fréquences astronomiques, ni les démographiques, ni les positions réelles des planètes dans la sphère locale), au pire de tricheries délibérées pour obtenir les résultats qu’il voulait.

Dans son livre L’influence des astres paru en 1955, le chercheur en astro-statistique Michel Gauquelin notait le manque de connaissances et de rigueur de Choisnard : “Si l’auteur a l’idée d’appliquer le calcul des probabilités à ses résultats, il n’en connaît que les rudiments… Il ne sait pas qu’il faut calculer la valeur des écarts à la moyenne obtenus en termes de probabilités et se contente d’évaluer les nombres trouvés en pourcentages, en négligeant le nombre total d’éléments en jeu… Ceci l’amène à considérer comme expression d’une loi astrologique un résultat tout à fait fortuit. Travaillant sur de petits nombres, il est normal que son résultat atteigne souvent le double de la moyenne.” Ne pouvant confirmer aucun résultat des travaux statistiques réalisés par Choisnard lorsqu’il en réalisa des réplications dans les années 1940, il s’interrogeait : “Comment Choisnard a-t-il procédé pour obtenir des résultats toujours dans le sens où il les cherchait ? Le hasard n’a pas pu faire qu’il tombe toujours sur ce qu’il voulait prouver. On est forcé de conclure qu’il a choisi des cas favorables à sa thèse !

La femme de Michel Gauquelin, Françoise, qui a toujours été étroitement associée à ses recherches, a une explication : “Je ne pense pas que Choisnard se soit abaissé à cela, malgré son plaisir à prouver ses théories personnelles par la statistique. En relisant les explications de Choisnard sur l’origine de ses données, j’y ai trouvé une raison assez évidente pour ses succès impossibles à confirmer quand on refait ses expériences. La voici : lorsque Paul Choisnard avait une nouvelle idée nécessitant de nombreuses données pour la tester, il l’exposait à ses amis et connaissances, ainsi qu’aux auditeurs de ses conférences, et leur demandait de lui communiquer les cas nécessaires à l’examen statistique de son idée dont ils entendraient parler ou qu’ils rencontreraient dans leurs lectures. Or il est bien connu des psychologues qu’une telle demande suivant l’exposé d’une idée nouvelle ne fournit pas un échantillon objectif pour tester cette idée. Les amis et connaissances se rappelleront la requête du chercheur beaucoup plus facilement s’ils rencontrent un cas qui confirme l’idée qu’un cas neutre ou négatif. Choisnard recevait ainsi de ses amis et connaissances une majorité de cas favorables à son hypothèse sans que personne, ni lui, ni ses amis, n’ait eu l’intention de tricher en sa faveur. Ils avaient tous l’impression d’être parfaitement objectifs. De plus, très probablement, Choisnard partait gagnant dès le départ, n’ayant pas eu son idée dans le vide, mais après avoir rencontré déjà au cours de ses lectures des cas qui l’avaient orienté vers cette idée et qu’il n’avait sûrement pas manqué de mettre de côté pour la prouver. Sélection initiale que les chercheurs naïfs appellent ‘la chance des débutants’ et que les statisticiens expérimentés recommandent de laisser de côté dans un dossier appelé ‘Source d’une nouvelle hypothèse’ qu’il ne faut pas mêler aux ‘données de vérification’ de l’hypothèse”.

Les arguments avancés par Françoise Gauquelin pour expliquer, sinon défendre, les erreurs (et probablement les manipulations, qu’elle semble minimiser) de Choisnard restent valables pour toutes les recherches de données, qui sont en quelque sorte la “matière première” de toute étude statistique. Il vaut mieux qu’elles soient aussi nombreuses que possible (Choisnard ne travaillait que sur de tout petits groupes professionnels) et que leur sélection soit d’une totale objectivité. Du moins dans l’optique de statistiques purement fréquentistes, car il est des professions ou des aptitudes particulières très “pointues” qui ne concernent que des petites populations, et qui demandent alors un traitement bayésien.

Les statistiques de Choisnard, en dépit de tous leurs défauts, lui ont néanmoins permis de faire une découverte importante. En effet, ses études montraient que les secteurs de valorisation planétaire maximale ne se situaient pas que dans les Maisons “angulaires” I-X-VII-IV comme le prétendait la “tradition” post-ptoléméenne, mais aussi dans les Maisons “cadentes” XII-IX-VI-III, considérées par la même “tradition” comme débilitantes pour les Planètes. Les études statistiques d’un autre astrologue, Léon Lasson (1901–1989), pourtant elles aussi entachées d’erreurs et insuffisances méthodologiques, confirmeront ce fait. Mais contrairement à Choisnard, Lasson s’apercevra qu’il ne s’agissait pas d’une découverte, mais d’une redécouverte : de très nombreux astrologues pré-ptoléméens utilisaient en effet un système de Maisons qui rendait compte de ce phénomène. Nous y reviendrons en détail dans une section ultérieure de cet article.

Les recherches et résultats des Gauquelin

Michel Gauquelin (1928–1991) puis avec lui sa femme Françoise Schneider-Gauquelin (1929–2007) se sont attelés à partir des années 1950 à une lourde tâche : celle de procéder à de véritables études statistiques fréquentistes à propos de l’astrologie. Ils les ont faites avec un maximum de rigueur scientifique, afin de ne pouvoir être accusés de manipulation inconsciente des données, de tricherie ou de “biais de confirmation” (biais cognitif incitant ceux qui en sont atteints à privilégier les données confirmant le leurs idées préconçues et/ou à négliger celles qui ne les confirment pas).

L’intérêt de Michel Gauquelin pour l’astrologie a été très précoce si l’on en croit ce qu’il écrivait dans le prologie de son livre Le Dossier des influences cosmiques paru en 1973 : “Aussi loin que je puisse remonter dans mon enfance, pas à mes tous premiers souvenirs mais à mes premières expériences rationnelles, j’ai toujours su que je m’intéresserais à l’astrologie. Pourquoi ? Je ne sais pas. Au départ, le hasard a joué un rôle. Personne dans ma famille n’était un astrologue. Ils considéraient les horoscopes comme un jeu de société, rien de plus. À l’âge de sept ans, je demandais à mes camarades de classe leur date de naissance afin de leur dire triomphalement le signe du zodiaque sous lequel ils étaient nés […] À l’âge de dix ans, je suppliais mon père de me montrer comment calculer l’ascendant d’un thème astrologique. […] À l’âge de dix-sept ans, j’avais dévoré plus d’une centaine d’ouvrages sur l’astrologie. […] L’assurance des astrologues que j’ai rencontrés n’étaient pas en rapport avec la nature complexe du problème. Il est vrai que pour eux il n’y avait pas de problème, et j’ai trouvé de plus en plus difficile de tolérer leurs palabres. Leur preuve n’était-elle que dans leur imagination ? J’ai décidé de chercher des preuves et, si possible, de les rassembler.” Mais il n’est pas indifférent de savoir que le père de Michel Gauquelin, dentiste de profession, pratiquait aussi l’astrologie en tant que hobby.

Il commença donc à douter et, autour de ses 20 ans, se mit à vérifier systématiquement les statistiques réalisées par des astrologues comme Paul Choisnard, et à sa suite par Léon Lasson, Herbert von Klöckler ou encore Karl-Ernst Krafft. C’est ainsi que Michel Gauquelin se lança, en solo d’abord puis avec sa femme Françoise à partir de 1952, dans ses recherches avant de faire des études universitaires de psychologie et de statistiques.

Sa femme Françoise était titulaire d’un diplôme en Psychologie de l’Éducation et en Psychotechnique & psychopathologie, et plus tard, en 1960, d’un diplôme en statistiques obtenu grâce à une thèse sur L’heure de naissance : on voit qu’elle avait obtenu cette qualification universitaire pour une raison bien précise. Ces informations sont données afin qu’il soit su que Françoise était étroitement associée aux travaux de Michel, même si c’était lui qui en tirait toute la gloire et la reconnaissance.

Après avoir répliqué les travaux de Choisnard et de ses continuateurs et constaté qu’aucun d’entre eux n’était crédible tant les erreurs, les biais de confirmation et les manipulations de données étaient systématiques, Michel Gauquelin se résolut à travailler sur des bases entièrement nouvelles, en accumulant progressivement plusieurs dizaines de milliers de données récoltées dans divers dictionnaires biographiques et annuaires professionnels pour obtenir les dates et lieux de naissance, puis en demandant des extraits d’actes auprès des services de l’État-Civil afin de connaître l’heure natale officielle de chaque individu dont il devait calculer l’horoscope. Un travail de bénédictin colossal et chronophage à une époque où l’informatique n’existait pas. Car dans un premier temps la profession qui fut sélectionnée comme critère de base, l’enjeu étant de démontrer s’il existait ou non une correspondance statistiquement significative entre le métier qu’exerçaient des individus et les distributions zodiaco-planétaires dans leurs horoscopes.

Les résultats de cette recherche, qui devint célèbre sous le nom de “effet Mars” que lui ont donné les anti-astrologues, validaient cette corrélation : les statistiques montraient que Mars (et aussi Saturne) était plus fréquemment dans certaines zones de la sphère locale (lever, coucher, culmination supérieure ou inférieure) dans les populations d’académiciens de médecine (car c’est par l’étude de ce groupe, et non par celui des champions sportifs, qu’ont commencé ces recherches) que dans des groupes-témoins composés de médecins lambda. Michel Gauquelin (à cette époque, Françoise ne travaillait pas avec lui) poursuivit ses recherches, concernant cette fois d’autres populations : des sportifs, des militaires, des acteurs, des peintres, des politiciens, des prêtres et même des criminels notoires. Ces statistiques confirmèrent en fait une donnée essentielle des découvertes de Choisnard et Lasson concernant les fortes valorisations planétaires dans les Maisons “cadentes” XII-IX-VI-III, considérées par la “tradition” comme débilitantes pour les Planètes qui s’y trouvaient.

Cette première étude, qui ne portait que sur l’influence supposée des planètes sur des groupes exerçant ces diverses professions, fut publiée en 1955 dans un livre intitulé L’influence des astres. Les résultats significatifs obtenus concernaient :

▶ Jupiter : fréquence des angularités supérieure à la moyenne chez les acteurs, députés et généraux ;

▶ Mars : fréquence des angularités supérieure à la moyenne dans les horoscopes des sportifs et des généraux ;

▶ Mars : comparaison de la fréquence des angularités supérieure à la moyenne dans les horoscopes des sportifs au “moral d’acier” et au “moral fragile” (cette étude fut menée postérieurement à ces premières recherches) ;

▶ Saturne : fréquence des angularités supérieure à la moyenne chez les savants, médecins et prêtres ;

▶ Mars-Jupiter : fréquence cumulée des angularités supérieure à la moyenne chez les généraux ;

▶ Mars-Saturne : fréquence cumulée des angularités supérieure à la moyenne chez les savants & médecins.

La même étude a aussi étudié la faiblesse des angularités de ces trois planètes :

▶ Saturne : fréquence des angularités inférieure à la moyenne chez les acteurs et députés ;
▶ Mars-Saturne : fréquence cumulée des angularités inférieure à la moyenne chez les peintres ;
▶ Jupiter : fréquence des angularités inférieure à la moyenne chez les savants & médecins.

Signalons que lors de ces premières statistiques et pendant les années au cours desquelles ils devaient faire tous leurs calculs astronomiques à la main (l’informatique n’existait pas à cette époque), les calculs des Gauquelin n’ont été basés que sur les longitudes écliptiques des planètes et les tables de Maisons de Placidus. Les latitudes écliptiques n’étaient donc au début pas prises en compte, alors qu’elles peuvent très sensiblement faire varier les positions planétaires dans la sphère locale. Sur la suggestion de Françoise Gauquelin qui eut l’idée d’utiliser certains almanachs donnant les heures de lever et de coucher des planètes, les latitudes écliptiques, uniquement pour les planètes proches de l’horizon, finirent par être intégrées dans leurs calculs par ce moyen astucieux. Ils ne l’utilisèrent cependant que sur de petites échelles, afin de procéder à des tests pour vérifier si ce paramètre n’affectait pas significativement leurs résultats, et ils constatèrent que ce n’était pas le cas. Ils ne commencèrent à appliquer les latitudes écliptiques à grande échelle que lorsqu’ils disposèrent enfin, au cours des années 80, d’ordinateurs puissants permettant d’effectuer rapidement ces fastidieux calculs.

Une étude ultérieure et indépendante, réalisée par l’astrologue Jean-Christophe Vitu en 1997-1998, portant sur 10 000 Thèmes randomisés, montre que cette absence de prise en compte des latitudes écliptiques de Mars, Jupiter et Saturne n’introduisait qu’une marge d’erreur moyenne de 3 % pour ces trois planètes. Les premiers résultats des Gauquelin n’en furent donc pas significativement altérés ou modifiés.

De l’ensemble de ces distributions concernant exclusivement des naissances antérieures à 1950 (la précision est d’importance concernant l’exactitude des heures antérieures à cette année de référence), Michel Gauquelin inféra un graphique représentant les “secteurs-clés” d’effets planétaires :

Entre 1965 et environ 1972, ses recherches l’amenèrent à modifier sensiblement l’étendue des “secteurs-clés”. Ce nouveau graphique était le suivant :

Une étude ultérieure constata des fréquences d’angularité significatives de la Lune chez les écrivains. Enfin, ces diverses études constataient l’absence d’influence du Soleil, de Mercure, Vénus, Uranus, Neptune et Pluton.

Une autre étude, publiée en 1966, porta sur l’hypothèse d’une “hérédité planétaire”, selon laquelle les planètes angulaires à la naissance des enfants devraient fréquemment être identiques et se trouver dans les mêmes zones que celles des parents. Cette recherche qui a porté sur des dizaines de milliers de données n’a validé cette hypothèse que par de faibles fréquences mais en même temps a fait apparaître l’influence de Vénus, qui était absente des statistiques portant sur les professions. Une seconde étude sur le même sujet fut réalisée en 1977. Elle confirma la faible amplitude des résultats obtenus. Les choses se gâtèrent en 1984, lors d’une 3e réplication, qu’entreprit seule Françoise Gauquelin, qui portait cette fois sur une population presque doublée par rapport à celles qui avaient été utilisées pour les deux premières expériences, soit 50 942 naissances permettant 33 120 comparaisons parents-enfants. Les résultats infirmèrent très nettement l’hypothèse de l’hérédité planétaire… alors que cette population beaucoup plus grande aurait dû la confirmer avec éclat. Michel Gauquelin trouva cet échec “déroutant” et espéra qu’une réplication ultérieure donnerait des explications, de telle sorte qu’on puisse “un jour connaître la vérité à propos de l’hérédité planétaire”.

Intrigués par ce phénomène dont ils ne savaient pas encore que sa troisième et en principe principale réplication se solderait par un énorme échec, les Gauquelin entreprirent alors de nouvelles recherches statistiques basées sur le critère des “traits de caractère”, afin d’évaluer si les planètes dont l’influence n’apparaissait pas dans l’étude sur les professions mais pouvaient le faire dans le cas de “l’hérédité planétaire” en avaient une selon ce nouveau critère “psychologique”. Ils mirent alors au point une méthode basée sur la lecture de biographies de célébrités et sur la recension systématique des “traits de caractère” qui leur étaient attribués. Le traitement statistique de ces données mit en relief l’influence supplémentaire de Vénus - déjà mise en évidence par les statistiques sur l’hérédité planétaire - dont les Gauquelin, rappelons-le encore, ne savaient pas qu’elle serait plus tard invalidée - et de la Lune, mais toujours pas celles des autres planètes. C’est donc par un probable artefact dans l’expérience sur l’hérédité planétaire que les Gauquelin ont mis en évidence l’influence de Vénus… qui se confirmera par la suite, indépendamment de toute référence à l’hérédité planétaire.

Cette nouvelle recherche eut le résultat inattendu de provoquer une nouvelle étude sur la fréquence des angularités de la Lune chez les écrivains, qui s’avéra significative. Le critère des “traits de caractère” ne déboucha en revanche sur aucun résultat significatif pour le Soleil, Mercure, Uranus, Neptune et Pluton. Des études ultérieures faites par des statisticiens proches de Françoise Gauquelin finirent par faire envisager l’entrée de Mercure dans le groupe des planètes jugées probablement influentes.

Toutes les études concernant les Signes du zodiaque, les Aspects planétaires (à l’exception des conjonctions, carrés et oppositions dans une ultime étude de Françoise Gauquelin) aboutirent à des résultats négatifs.

Voici le bilan qu’a tiré Michel Gauquelin de ses astro-statistiques dans son livre Le dossier des influences cosmiques : “On ne trouve pas de grains d’or astrologiques dans les signes du Zodiaque (…) Dans cette enquête, comme dans toutes celles que nous avons menées sur les Aspects, tout se passe au hasard comme si leur influence n’existait pas [une étude menée par Françoise Gauquelin contredit cette affirmation et valida plus tard, après la mort de Michel, l’influence des Aspects dissonants… mais en mettant l’accent sur leurs caractéristiques ‘bénéfiques’, à l’inverse des assertions traditionnelles] (…) En annexant le mouvement diurne des planètes au domaine des influences astrales possibles et en insistant sur le rôle de l’axe horizon-méridien, l’astrologie a eu, une fois encore, l’intuition de quelque chose. Mais sous sa forme traditionnelle, la roulette astrologique Maisons, pas plus que les deux précédentes, ne permet de martingale horoscopique.” Inutile de dire que les époux Gauquelin ne voulaient à aucun prix être confondus avec les astrologues… du moins au début de leurs recherches.

Le site anglophone Planetos donne une mine d’informations quasi-exhaustive sur les statistiques Gauquelin et sur les controverses et tricheries au sujet de “l’effet Mars” qui les ont suivies.

Cet article vous a été proposé par Richard Pellard

Voir aussi :

▶ Les problématiques spécifiques des statistiques astrologiques
▶ Tests et prétextes : comment démonter l’astrologie ?
▶ Astrologie canine, astrologie cynique ? À propos d’une expérience statistique sur des chiens
▶ L’“expérience” de Carlson : un exemple de charlatanisme anti-astrologiste
▶ L’affaire Petiot et “l’effet Barnum” ou le cirque anti-astrologiste
▶ Le problème des jumeaux en astrologie
▶ Uranus astronomique
▶ Aspect Soleil-Uranus
▶ Aspect Mars-Saturne
▶ Astrologie et astrologies : écoles, courants et chapelles
▶ Bilan de l’astrologie conditionaliste
▶ Bilan de l’astrologie traditionnelle
▶ Bilan de l’astrologie statistique
▶ Le monde selon Claude Ptolémée, astronome-astrologue et phare d’Alexandrie
▶ Ptolémée et l’erreur des Maisons sénestrogyres
▶ Introduction aux bilans comparés des astrologies
▶ Anar-show en hommage à Paul Feyerabend
▶ Yves Ouatou et l’astro-statistique


Les significations planétaires

par Richard Pellard

620 pages. Illustrations en couleur.

La décision de ne traiter dans ce livre que des significations planétaires ne repose pas sur une sous-estimation du rôle des Signes du zodiaque et des Maisons. Le traditionnel trio Planètes-Zodiaque-Maisons est en effet l’expression d’une structure qui classe ces trois plans selon leur ordre de préséance et dans ce triptyque hiérarchisé, les Planètes occupent le premier rang.

La première partie de ce livre rassemble donc, sous une forme abondamment illustrée de schémas pédagogiques et tableaux explicatifs, une édition originale revue, augmentée et actualisée des textes consacrés aux significations planétaires telles qu’elles ont été définies par l’astrologie conditionaliste et une présentation détaillée des méthodes de hiérarchisation planétaire et d’interprétation accompagnées de nombreux exemples concrets illustrés par des Thèmes de célébrités.

La deuxième partie est consacrée, d’une part à une présentation critique des fondements traditionnels des significations planétaires, d’autre part à une présentation des rapports entre signaux et symboles, astrologie et psychologie. Enfin, la troisième partie présente brièvement les racines astrométriques des significations planétaires… et propose une voie de sortie de l’astrologie pour accéder à une plus vaste dimension noologique et spirituelle qui la prolonge et la contient.

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Pluton planète naine : une erreur géante

par Richard Pellard

117 pages. Illustrations en couleur.

Pluton ne fait plus partie des planètes majeures de notre système solaire : telle est la décision prise par une infime minorité d’astronomes lors de l’Assemblée Générale de l’Union Astronomique Internationale qui s’est tenue à Prague en août 2006. Elle est reléguée au rang de “planète naine”, au même titre que les nombreux astres découverts au-delà de son orbite.

Ce livre récapitule et analyse en détail le pourquoi et le comment de cette incroyable et irrationnelle décision contestée par de très nombreux astronomes de premier plan. Quelles sont les effets de cette “nanification” de Pluton sur son statut astrologique ? Faut-il remettre en question son influence et ses significations astro-psychologiques qui semblaient avérées depuis sa découverte en 1930 ? Les “plutoniens” ont-ils cessé d’exister depuis cette décision charlatanesque ? Ce livre pose également le problème des astres transplutoniens nouvellement découverts. Quel statut astrologique et quelles influences et significations précises leur accorder ?

Enfin, cet ouvrage propose une vision unitaire du système solaire qui démontre, chiffes et arguments rationnels à l’appui, que Pluton en est toujours un élément essentiel, ce qui est loin d’être le cas pour les autres astres au-delà de son orbite. Après avoir lu ce livre, vous saurez quoi répondre à ceux qui pensent avoir trouvé, avec l’exclusion de Pluton du cortège planétaire traditionnel, un nouvel argument contre l’astrologie !

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