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La malédiction des horoscopes et la tradition des almanachs

Il est peu de journaux quotidiens ou de magazines (surtout féminins) qui échappent à la malédiction des horoscopes. En quelques mots et en débitant votre vie en tranches d’amour, d’argent et de santé, ils vous prédisent l’avenir pour un jour, une semaine ou un an. Que faut-il en penser ?

Les calculs astrologiques ont été pendant des millénaires réservés à une élite sociale et scientifique. Tout change à partir de 1440, avec l’invention de l’imprimerie par Gütenberg. Dès 1550, toutes les grandes villes d’Europe sont équipées d’imprimeries. C’est à cette époque que les prédictions astrologiques à destination du grand public font leur apparition. Elles sont publiées sous formes d’almanachs.

Les almanachs étaient des sortes de calendriers qui informaient sur les divisions de l’année, les fêtes religieuses, les phases de la Lune, les récentes découvertes dans les arts, sciences et lettres. Ils comportaient aussi des dictons et proverbes, recettes de cuisine ou de santé, ainsi que des prévisions astrologiques et astro-météorologiques. Le mot almanach se confondait d’ailleurs avec le mot “prédiction”, si l’on en croit cette remarque de Jean-Jacques Rousseau à propos d’un astrologue : “Je n’ai pas grand-foi en ses almanachs.

Très populaires dans les villes comme dans les campagnes, leur influence n’a cessé de s’étendre jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, jusqu’à ce que les avancées de la science rationnelle mettent fin aux superstitions qu’ils colportaient. Au début du XXe siècle, ces ancêtres des horoscopes modernes avaient quasiment disparu.

L’horoscope moderne

L’horoscope tel que vous le connaissez aujourd’hui est né au début des années 30, lorsqu’un journal eut pour la première fois l’idée d’offrir à ses lecteurs des prédictions astrologiques Signe par Signe. Le phénomène se répandit comme une traînée de poudre à travers les journaux publiés dans le monde occidental. Aujourd’hui, la majorité des quotidiens régionaux a sa rubrique horoscope, qui voisine la plupart du temps avec des recettes de cuisine, le saint du jour et des dictons. Ca ne vous rappelle rien ? Mais oui, les vieux almanachs populaires ont la vie dure !

Pratiquement tous les magazines de la presse féminine et télévisuelle (c’est-à-dire ceux qui ont les plus forts tirages) ont leur page réservée aux prédictions astrologiques. Les pétitions et protestations régulières des savants rationalistes et des autorités ecclésiastiques dénonçant les superstitions astrologiques n’y peuvent mais : l’horoscope est un phénomène culturel incontournable. Qu’on y croie ou qu’on n’y croie pas, lequel d’entre nous résiste à la tentation de jeter de temps en temps un coup d’œil sur les prévisions concernant son Signe ?

Qu’est-ce qu’un horoscope ?

L’horoscope porte bien mal son nom. En effet, le mot “horoscope” vient du grec “horoskopeïn”, qui signifie “qui observe l’heure”. Faire un horoscope, cela signifie noter à quelle heure se lève un astre à l’horizon, donc tenir compte de l’heure à laquelle naît un individu pour déterminer sa carte du ciel personnelle. Rien à voir donc avec les horoscopes des magazines, qui se contentent de débiter des prévisions pour les douze Signes du zodiaque, sans se soucier de votre heure de naissance, donc de votre thème astrologique individuel !

En fait, dans sa version la plus courante, l’horoscope divise l’humanité, pourtant si multiple et si diverse, en douze “types” zodiacaux, comme si tous les Bélier se ressemblaient exactement, comme s’il arrivait exactement la même chose au même moment aux Scorpion du monde entier.

De plus en plus souvent, les Signes du zodiaque sont divisés en “décans”. Un Signe s’étalant par définition sur 30°, un décan représente 1/3 de Signe, soit 10°. La référence aux décans permet de davantage préciser et individualiser les prévisions. Mais cela revient quand même à diviser l’espèce humaine en 36 types, ce qui est toujours bien peu, comparé à la diversité des destins et des tempéraments…

Comment se fabrique un horoscope ?

Lorsque vous dites, par exemple, “Je suis Capricorne”, cela signifie en fait que le Soleil, dans sa course annuelle apparente autour de la Terre, se trouvait dans le Signe du Capricorne, c’est-à-dire au plus bas dans l’hémisphère sud. Il serait donc plus juste de dire : “Je suis né sous le Signe du Capricorne.

Imaginez un cercle divisé en douze “cases”. Ces cases sont les Signes du zodiaque. Tous les 30 jours, le Soleil change de case. En même temps, les autres planètes du système solaire passent elles aussi de case en case, dans le même sens que le Soleil mais à des vitesses différentes. Mercure met par exemple 88 jours pour parcourir les 12 cases (il reste donc en moyenne 7 jours 1/3 dans chaque Signe-case), alors qu’il faudra 164 ans à Neptune pour faire de même (moyenne de 13 ans 2/3 par Signe-case).

Régulièrement donc, une planète passe dans la même case-Signe (ou dans le même décan) que le Soleil occupait au moment de votre naissance, lui imprimant sa tonalité propre. C’est ce que les astrologues appellent transit par conjonction. Si par exemple c’est Jupiter qui passe dans votre case-Soleil natale, on dira que vous êtes sous l’influence d’un transit par conjonction de Jupiter sur le Soleil.

Le secret des prévisions horoscopiques

Pour faire ses prévisions, l’astrologue prend donc en compte le Signe et le décan où se trouvait le Soleil lorsque vous êtes né. En lisant ses éphémérides ou en utilisant son ordinateur, il sait à quel moment précis une planète va “transiter” par conjonction (passer dans la même case-Signe ou case-décan) votre Soleil natal. Il existe d’autres “aspects” que la conjonction : ainsi, une planète est dite en “carré” lorsqu’elle se trouve dans une case située à 90° de la position qu’occupait le Soleil à votre naissance, en “trigone” lorsqu’elle est à 120°, en “sextile” à 60° et en “opposition” à 180°.

Le carré et l’opposition impliquent des conflits entre la planète “transitante” et le Soleil, alors que le sextile et le trigone sont facteurs de détente, d’harmonie. C’est ainsi que l’astrologue peut prévoir les périodes paisibles ou critiques que vous êtes susceptible de traverser, en fonction de la nature des planètes qui passent dans les cases-Signes.

Le problème, c’est que très souvent, il ne se passe rien d’astrologiquement notable pour de nombreux Signes et décans solaires. L’astrologue n’a donc rien à prévoir et encore moins à écrire. Il ne lui reste plus qu’à inventer, à raconter n’importe quoi pour remplir coûte que coûte sa rubrique horoscopique. C’est pourquoi il est rare de trouver deux horoscopes qui font exactement les mêmes prévisions pour le même Signe pour la même période. Les horoscopes quotidiens sont donc la plupart du temps une pure et simple escroquerie intellectuelle…

De plus, l’horoscope courant ne se réfère qu’à la position du Soleil. Or, de véritables prévisions astrologiques personnalisées demandent de prendre en compte les positions de toutes les planètes à votre naissance. Ce qui est impossible avec l’horoscopie de masse. Les prédictions horoscopiques sont donc bien des âneries…

L’horoscope de Lady Diana

Lady Diana, Cancer du 1er décan, est morte dans un accident de voiture le 31 août 1997. À titre d’exemple, il peut être amusant et instructif de savoir ce qu’une grande horoscopeuse comme Élisabeth Teissier prévoyait pour elle à cette date. Voici le texte exact rédigé par la célèbre “astrologue” et paru dans la revue Télé 7 jours : “Cancer 1er décan : Mercure met à l’honneur échange, écrits, démarches et déplacements. Misez sur le 31 et le 2, jours féconds.” Vous avez bien lu : le 31 août 1997 était un “jour fécond” pour les “déplacements” de Lady D.

Étant donné que la même Élisabeth Teissier avait aussi “prévu” que la droite française gagnerait les élections parlementaires après la dissolution de l’assemblée en 1997, vous voyez ce qu’il faut penser des prévisions horoscopiques en général et de celles de “l’astrologue de Mitterrand” en particulier…

Faites donc comme 96 % des Français : considérez les horoscopes comme un pur divertissement ou de la charlatanerie… et ceux qui les écrivent comme des charlatans divertissants. Mais sachez aussi que, depuis les almanachs du Moyen-Age, les astrologues sérieux (rien à voir avec le cas ci-dessus mentionné) ont du mal à vivre de leur science, et qu’ils sont obligés d’écrire des horoscopes pour boucler les fins de mois difficiles…

Je lis l’horoscope tous les matins. Il y a 8 jours, je lis dans mon horoscope ‘discussions et brouilles dans votre ménage.’ Je vais voir ma femme. Je lui dis ‘qu’est-ce que je t’ai fait ?’ Elle me dit ‘Rien.’ Ben je dis alors ‘Pourquoi discutes-tu ?’ Depuis, on est brouillés.

Ce matin, je lis dans mon horoscope ‘Risque d’accident.’ Alors toute la journée au volant de ma voiture j’étais comme ça, à surveiller à droite, à gauche : rien, rien ! Je me dis ‘Je me suis peut-être trompé.’ Le temps de vérifier dans le journal qui était sur la banquette de ma voiture, paf ! Ça y était ! Le conducteur est descendu. Il m’a dit ‘Vous auriez pu m’éviter.’ Je lui dis ‘Pas du tout, c’était prévu.’ Il me dit ‘Comment ça ?’ ‘Ben, l’accident est déjà dans le journal !’ Il me dit ‘Notre accident est dans le journal ?’ Ah ben je dis ‘Le vôtre, je sais pas, mais le mien, il y est !’ Il me dit ‘Le vôtre, c’est le mien !’ Là, je dis ‘Une seconde, hein ! Vous êtes de quel Signe, vous ?’ Il me dit ‘Balance.’ Je regarde Balance. ‘Ah ben, je dis, vous n’avez pas d’accident ! Vous êtes dans votre tort, mon vieux !’

Il y a un agent qui est arrivé, il m’a dit ‘Vous n’avez pas vu mon signe ?’ J’ai dit ‘Prenez le journal, regardez !’ ”

Sketch L’horoscope, de Raymond Devos.

Article paru dans le n° 1 d’Astrologie naturelle (décembre 1997).

Cet article vous a été proposé par Richard Pellard

Voir aussi :

▶ Astromancie et astrologie : un malentendu paradoxal
▶ Choisir son “devin”
▶ Comment choisir son astrologue ?
▶ Yves Ouatou et les horoscoops
▶ L’astrologie peut-elle prévoir l’avenir ?


Les significations planétaires

par Richard Pellard

620 pages. Illustrations en couleur.

La décision de ne traiter dans ce livre que des significations planétaires ne repose pas sur une sous-estimation du rôle des Signes du zodiaque et des Maisons. Le traditionnel trio Planètes-Zodiaque-Maisons est en effet l’expression d’une structure qui classe ces trois plans selon leur ordre de préséance et dans ce triptyque hiérarchisé, les Planètes occupent le premier rang.

La première partie de ce livre rassemble donc, sous une forme abondamment illustrée de schémas pédagogiques et tableaux explicatifs, une édition originale revue, augmentée et actualisée des textes consacrés aux significations planétaires telles qu’elles ont été définies par l’astrologie conditionaliste et une présentation détaillée des méthodes de hiérarchisation planétaire et d’interprétation accompagnées de nombreux exemples concrets illustrés par des Thèmes de célébrités.

La deuxième partie est consacrée, d’une part à une présentation critique des fondements traditionnels des significations planétaires, d’autre part à une présentation des rapports entre signaux et symboles, astrologie et psychologie. Enfin, la troisième partie présente brièvement les racines astrométriques des significations planétaires… et propose une voie de sortie de l’astrologie pour accéder à une plus vaste dimension noologique et spirituelle qui la prolonge et la contient.

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Pluton planète naine : une erreur géante

par Richard Pellard

117 pages. Illustrations en couleur.

Pluton ne fait plus partie des planètes majeures de notre système solaire : telle est la décision prise par une infime minorité d’astronomes lors de l’Assemblée Générale de l’Union Astronomique Internationale qui s’est tenue à Prague en août 2006. Elle est reléguée au rang de “planète naine”, au même titre que les nombreux astres découverts au-delà de son orbite.

Ce livre récapitule et analyse en détail le pourquoi et le comment de cette incroyable et irrationnelle décision contestée par de très nombreux astronomes de premier plan. Quelles sont les effets de cette “nanification” de Pluton sur son statut astrologique ? Faut-il remettre en question son influence et ses significations astro-psychologiques qui semblaient avérées depuis sa découverte en 1930 ? Les “plutoniens” ont-ils cessé d’exister depuis cette décision charlatanesque ? Ce livre pose également le problème des astres transplutoniens nouvellement découverts. Quel statut astrologique et quelles influences et significations précises leur accorder ?

Enfin, cet ouvrage propose une vision unitaire du système solaire qui démontre, chiffes et arguments rationnels à l’appui, que Pluton en est toujours un élément essentiel, ce qui est loin d’être le cas pour les autres astres au-delà de son orbite. Après avoir lu ce livre, vous saurez quoi répondre à ceux qui pensent avoir trouvé, avec l’exclusion de Pluton du cortège planétaire traditionnel, un nouvel argument contre l’astrologie !

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