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Panthéisme (Albert Sarrallier)

Introduction à “Panthéisme” d’Albert Sarallier

Mon ami Albert n’était pas de cette engeance angélique, fantomatique, désincarnée. Aux commandes d’un hélicoptère ou accompagnant des mourants jusqu’aux portes de l’au-delà, accoudé aux tables de l’amitié ou bousculant les horizons lointains, ce grand grizzli ombrageux palpitait d’amour concret, de fraternité agissante et de générosité rugueuse secoués de tremblements telluriques. Car Albert était un fils (...)

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Le cabanon du berger

Un grand cabanon de deux pièces jouxtait l’étable où les bêtes dormaient la nuit avec les chiens. Georges, un berger du Vercors, partait à l’aube avec ses brebis pour revenir deux ou trois jours plus tard, me laissant avec celles blessées aux pattes. J’en assumais donc la garde et la surveillance. Elles venaient à côté de moi, sous les sapins, se mettre à l’ombre. Mon seul repère était la lumière (...)

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Une écaille d’ombre

Je tiens en échec le tumulte de mon moi qui n’est même plus un froissis de feuille. Je suis en entier pénétré dans l’au-delà de l’univers sans le méditer, sans le reconnaître par des paroles. Je suis immobile et tourbillonnant. Mon moi n’est qu’une écaille d’ombre. En saisissant mon ombre, est-ce vraiment moi que je saisis. et comment saisir mon ombre ? Dans ce grand rien où je me tiens, je suis pourtant (...)

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Un langage pour la féérie

Savourer la féerie et la dire ? Mais comment la dire, après cette saveur ? Si le miel pouvait se goûter lui-même et goûter toutes ses gouttes à la fois, et si toutes ses gouttes pouvaient se goûter l’une après l’autre, et chacune goûter au rayon entier, telle serait la féerie, tel serais-je moi-même. Le langage qu’il me faudrait mettre en œuvre n’est pas le langage écrit, celui qui, exprimant, fige déjà (...)

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La présence de l’homme

Entre toutes les présences, c’est vers celle de l’homme que se dirige mon choix. Elle parle plus que les autres à mon besoin de féerie, et la féerie aussi me parle plus aisément, parce que je suis l’homme qui la connaît. Des coins les plus reculés de la Terre affluent vers moi les appels des hommes, leurs gestes, leurs accolades. On est toujours seul et maudit si l’on déserte l’homme. Aucune vérité (...)

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Plus loin que l’homme

Ce qui naît, ce qui meurt, le va-et-vient de la vie et de la mort, ne se passent pas en moi, mais hors de moi. Leur poussée m’est fraternelle, liée à ma volonté d’être. Je pourrais être craquant de richesses spirituelles et demeurer étranger à la vie. Car si je me rends libre au dedans, quelle est ma pesée sur le monde ? Je ne puis lui être ni un bien, ni un mal. Je lui importe peu. Mais c’est dans la (...)

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Pureté brutale des masses minérales

Les masses de pierres qui s’étagent devant moi, rien ne contrarie en elles la puissance stable et la beauté ! Leur impassible marque et leur perfection, leurs réussites, sont de l’ordre des choses qui vivent. Rien n’altère, il semble, leur grâce silencieuse. Elles émeuvent parce que leur conscience n’est pas visible et qu’elles ne m’offrent pas de raisons de me reconnaître en elles, de les plaindre ou (...)

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L’existence en simplicité

Vivre, c’est cela sans doute, lorsqu’on suit le fil de son existence en simplicité. Non sans que j’y coopère de mon plein gré, de mon propre aveu, mais d’une pente naturellement allante, parce que chaque battement de mon sang, s’il est semblable en lui-même, diffère de l’autre. L’autre être en moi, celui qui vit repoussé au dehors, celui-là sait, voit, hume, palpe, observe ces perceptions qui me viennent (...)

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Le roc de l’unité

Ma plénitude est celle de midi, elle embrasse tout le roulement du Soleil. Ce n’est pas le repos sans fin, un refuge de commodité, un détournement de mes forces, ni cette intime morsure de la complaisance en moi. Elle est vie si elle est joie, et comme moi, vivant, suis aussi la cadence qui meut la création, cette plénitude est efforts, regrets, espérance, craintes, équilibre sans cesse rétabli, qui (...)

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Noces magiques

J’ai depuis longtemps sauté hors de mon corps, mais le monde a sauté en moi et m’emplit jusqu’à mes bords. Ainsi sommes-nous l’époux et l’épouse à jamais multipliés. Résidant en tout, je me vois animé dans la grande identité, car la féerie est une vue simple, intuitive, de la création, une heureuse et permanente attention de l’être aux choses de la Terre. Je suis devenu la création entière par ressemblance, (...)

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Être seul dans la joie est monstruosité

Le centre de ma joie est bourré d’amour, comme la pâte du fer est bourrée de feu. Mais cette joie n’est pas uniquement mienne. Mes yeux, mes oreilles, ma peau, ne se plaisent pas d’être pour moi du plaisir, ils sont de chaque palpitation de vie du monde. L’édifice de mon corps avec ses sécrétions, son phosphore, son sang, demeure ouvert aux houles des autres vies. Si une part de moi se trouvait frustrée (...)

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Un langage rond comme la Terre

La féerie n’est pas une sorte de laborieuse élévation qui, au fur et à mesure qu’elle se crée, délivre le mystique du langage, et la dessèche, comme si la parole ainsi raréfiée, avait pour destination de se résoudre en silence. Mais la fonction féerique est de susciter et de projeter le mythe de l’homme, de jeter des racines de créature à créature. Elle ne peut être exprimée par un seul, elle ne peut et (...)

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L’heure présente du monde

Je suis né dans la féerie comme le poisson dans l’eau. Elle enveloppe et pénètre les choses, mais on ne l’ouït pas, ce qu’on entend d’elle n’est pas elle. On ne la voit pas, ce qu’on voit d’elle n’est pas elle. Je ne puis la dire. Elle est sans forme et cependant donne sa forme à tout ce qui porte un nom. Elle n’a point de substance, et cependant chaque substance se loue en elle. Elle crée les choses et (...)

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