Bonne ou mauvaise, notre santé est déterminée par de multiples facteurs. Le premier d’entre eux est génétique : à notre naissance, nous héritons d’un “terrain” qui nous sensibilise à certaines pathologies. Mais il faut compter aussi avec l’hygiène de vie, le milieu géographique, les habitudes d’alimentation, les conditions générales d’existence, et des phénomènes plus spécifiques du XXe siècle tels que les divers types de pollution auxquels nous sommes de plus en plus nombreux à être exposés. Et l’astrologie ? Permet-elle de diagnostiquer ou pronostiquer nos petits et grands problèmes de santé ?
L’astrologie médicale telle qu’elle se présente aujourd’hui plonge ses racines dans les théories et pratiques d’Hippocrate, médecin grec (−460, −377 av. J.-C.). Hippocrate est considéré comme l’un des plus grand thérapeutes de l’Antiquité européenne. Ses conceptions en matière de santé se fondent sur la théorie des quatre Éléments (Feu, Terre, Air, Eau). Pratiquement tous les scientifiques et philosophes de cette époque étaient convaincus que cette théorie permettait d’expliquer tous les phénomènes de la nature. Le Feu, la Terre, l’Air et l’Eau n’étaient pas du tout considérés comme des symboles ou des principes élémentaires, contrairement à ce que croient nombre d’astrologues du XXe siècle. C’étaient pour eux “des modalités dynamiques premières d’existence et d’organisation de l’univers” (Edgar Morin).
Les quatre Éléments étaient eux-mêmes le résultat de la combinaisons des quatre qualités premières (le Chaud, le Froid, le Sec et l’Humide). L’école hippocratique faisait une distinction entre le “terrain” (prédispositions de l’individu) et le “milieu” (influence de l’environnement sur la santé). À chaque terrain correspondait un “tempérament” qui se caractérisait par la prépondérance d’une “humeur” dans l’organisme. L’équilibre ou le déséquilibre entre les différentes “humeurs” (sang, lymphe, bile, atrabile) étaient censés expliquer toutes les pathologies.
Les Chaldéens, découvreurs de l’astrologie, n’avaient pas développé une astrologie médicale sophistiquée. Lorsque la Grèce antique rencontra l’astrologie chaldéenne, elle s’efforca tout naturellement de la “repenser” en fonction des catégories hellénistiques, donc des quatre Éléments. C’est ainsi que la médecine hippocratique fit irruption dans le monde de l’astrologie.
La doctrine médicale hippocratique allait dominer les théories et les pratiques médicales occidentales jusqu’à la Renaissance. Qu’ils soient astrologues ou non, tous les médecins croyaient fermement aux Éléments, aux Humeurs et aux Tempéraments, et soignaient leurs patients en fonction de ce système. Ils les soignaient d’ailleurs très mal : jusqu’au XXe siècle, la médecine était redoutablement inefficace. Les recettes d’Hippocrate, quoique séduisantes intellectuellement (la santé relève d’une interaction entre le terrain et le milieu), avaient tout de cautères sur une jambe de bois. Il valait mieux ne pas être atteint de maladies graves, et l’on allait généralement dans les hôpitaux plus pour y mourir que pour y guérir.
Tout cela n’empêcha pas l’astro-médecine de se développer en empruntant presque tout à Hippocrate. Le zodiaque fut divisé arbitrairement en Signes de Feu, Terre, Air et Eau ; les planètes elles aussi furent classées selon les mêmes catégories. Signes et planètes héritèrent ainsi des “terrains” pathologiques attribués aux Tempéraments hippocratiques.
Évidemment, les astro-médecins avaient d’aussi mauvais résultats que les médecins proprement dit… Les progrès des connaissances au XVe et XVIe siècle allaient sonner le glas de médecine hippocratique. Lucide et sévère, Fontenelle (rendu célèbre par ses Entretiens sur la pluralité des mondes en 1686) écrivait à son propos que “Ce sont des espèces de fictions poétiques, vives, animées, agréables à l’imagination, mais inintelligibles et insupportables à la raison.”
Les correspondances entre Signes, planètes, parties du corps humain et pathologies sont exclusivement basées sur des analogies arbitraires. Exemple : le zodiaque, dont l’existence est due à l’inclinaison de la Terre sur son orbite, est divisé en douze Signes. Il faut donc attribuer à chaque Signe un élément du corps humain. Par principe, il fut décidé que le degré zéro du Bélier était le “début” du zodiaque, et qu’il correspondait donc à la tête. Il suffisait ensuite de poursuivre l’analogie : la gorge était attribuée au Taureau, les poumons aux Gémeaux, etc., en descendant jusqu’aux pieds attribués aux Poissons (animaux notoirement apodes). Mais on aurait pu décider d’une autre analogie, par exemple en partant du bas vers le haut (le Bélier serait alors le Signe des pieds, et les Poissons celui de la tête)…
Ces localisations anatomiques étant définies par principe, il suffit d’attribuer à chaque Signe-terrain un type de maladie spécifique susceptible de se développer : fractures du crâne pour le Bélier, cancer de la gorge pour le Taureau, problèmes pulmonaires pour les Gémeaux, etc. Ce schéma simpliste et surréaliste aboutit à mettre sous la gouverne d’un seul et même Signe des parties du corps humain sans rapport direct entre elles : par exemple, les Gémeaux gouvernent à la fois les bras et les poumons
Pour les planètes, les critères de choix furent différents, quoique tout aussi arbitraires. Par exemple le foie, organe le plus massif, fut attribué à Jupiter, planète la plus grosse… mais le même critère ne fut pas appliqué pour les autres planètes, ce qui aurait été logique. On aurait alors évité que Saturne, deuxième planète la plus grosse du système solaire, ne gouverne les maigres et petits genoux…
Curieusement, la plupart des astrologues du XXe siècle qui s’intéressent aux rapports entre astrologie et médecine continuent de se référer aux théories d’Hippocrate, comme si la révolution thérapeutique des cinquante dernières années n’avait pas définitivement démontré leur inanité et leur impuissance à guérir efficacement les maladies. On sait aujourd’hui que la matière n’est pas faite de Feu, de Terre, d’Air et d’Eau, mais que la composition chimique des tissus vivants repose sur… un autre quaternaire : les corps simples que sont l’oxygène, l’hydrogène, l’azote et le carbone, auxquels s’associent, en très petites quantités, le soufre, certains métaux, le silicium et le phosphore.
Curieusement toujours, rares sont les astrologues à s’être intéressés à l’homéopathie, alors que ce type de médecine est l’un des rares à maintenir la doctrine des “tempéraments”. Les types carbonique, phosphorique et fluorique renvoient à des profils psycho-physiologiques qui peuvent être comparés à ceux de l’astrologie. Ainsi le type carbonique “pur” ressemble-t-il fortement à une dominante Mars-Jupiter-Saturne (c’est un réaliste bon vivant, obstiné et réfléchi), le phosphorique à une dominante Soleil-Mercure-Vénus (c’est un idéaliste nerveux, curieux, dispersé, à la sensibilité épidermique) et le fluorique à une dominante Uranus-Neptune-Pluton (c’est un instable imaginatif et brouillon, inspiré et indépendant).
Justement, ces trois trios planétaires correspondent aux niveaux “Existence” (Mars-Jupiter-Saturne), “Représentation” (Soleil-Mercure-Vénus) et “Transcendance” (Uranus-Neptune-Pluton) du système R.E.T. découvert par l’astrologue Jean-Pierre Nicola. Il serait donc intéressant de faire une enquête approfondie pour voir dans quelle mesure les dominantes planétaires renvoient aux trois constitutions de base de l’homéopathie. Une telle expérimentation demanderait à l’évidence le concours d’astrologues et d’homéopathes honnêtes, compétents et sérieux, sans parler du temps et des moyens financiers…
Outre celui d’exaspérer la science officielle et universitaire, le rapprochement entre astrologie et homéopathie offre un autre intérêt : il souligne leur commun intérêt pour l’eau… En effet, si influence astrologique il y a, elle a forcément un rapport avec la pesanteur et la gravité. Or le corps humain est en majorité composé d’eau (66 %), ce liquide mystérieux et insaisissable qui reste encore une profonde énigme pour la science contemporaine. Extrêmement sensible à la gravité, l’eau dont nous sommes faits a des propriétés surprenantes : lorsqu’elle se solidifie, elle flotte, et devient donc plus légère qu’elle-même. À une température comprise entre 0° et 4°, elle se rigidifie et se dilate, alors que la plupart des substances connues se contractent et se densifient sous l’effet du froid…
Les travaux du chercheur Jacques Benveniste ont, il y a quelques années, tenté de démontrer expérimentalement que les très hautes dilutions des médicaments homéopathiques devaient leur paradoxale efficacité à une étrange “mémoire de l’eau”. Des doses infinitésimales d’une substance quelconque agiraient sur notre corps par l’intermédiaire de cette bizarre mémoire. Dès que Benveniste a fait connaître le résultat de ses expériences, positif pour l’homéopathie, la science officielle a poussé de hauts cris et traité le chercheur de charlatan. Ses expériences ont depuis été reproduites par différents laboratoires indépendants, et ont été parfois confirmées, souvent démenties… Les astres agiraient-ils sur nous à dose homéopathique, subtile, insidieuse mais puissante ? Une affaire à suivre…
Dans l’état actuel de nos connaissances, force est de reconnaître que le territoire où interagissent astrologie et médecine est un no man’s land, une terre vierge à défricher. Nous ne pouvons que vous conseiller de lire avec une extrême prudence les ouvrages consacrés à l’astrologie médicale : la bonne ou la mauvaise santé sont le fruit de tant d’influences diverses qu’elles ne sauraient exclusivement être écrites dans des manuels d’astrologie.
La médecine psycho-somatique peut ouvrir d’intéressantes perspectives à des chercheurs en astrologie médicale, puisqu’elle postule qu’il existerait une étroite relation entre notre état psychique et notre état corporel. Ainsi, compte tenu du terrain génétique héréditaire d’un individu (qui ne peut bien entendu pas se retrouver dans son ciel de naissance), de ses dominantes planétaires et zodiacales, de son organisation personnelle face aux problèmes de santé, de son âge et de ses conditions de vie, il serait possible de pronostiquer les pathologies qu’il est le plus susceptible de développer.
Exemples : un “jupitérien” disposant d’un “bon terrain” génétique (résistant aux maladies) pourra se laisser aller à ses excès de bon vivant sans trop en pâtir pourvu qu’il fasse un minimum attention à son équilibre alimentaire et qu’il ne vive pas près de Tchernobyl. À l’inverse, un bon-vivant jupitérien au terrain génétique déficient risque très tôt de développer des pathologies en rapport avec ses excès divers… ce qui peut être corrigé par un régime strict et une médication adaptée, etc. Il n’y a pas de recettes, il n’existe que des configurations complexes synthétisant les influences astrologiques, génétiques, écologiques, économiques (politique de santé), etc.
L’astrologie médicale est donc une terra incognita, une science à venir…
Article paru dans le n° 3 d’Astrologie naturelle (juillet 1998).
▶ Critique de la doctrine des quatre Éléments en astrologie traditionnelle
Les significations planétaires
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620 pages. Illustrations en couleur.
La décision de ne traiter dans ce livre que des significations planétaires ne repose pas sur une sous-estimation du rôle des Signes du zodiaque et des Maisons. Le traditionnel trio Planètes-Zodiaque-Maisons est en effet l’expression d’une structure qui classe ces trois plans selon leur ordre de préséance et dans ce triptyque hiérarchisé, les Planètes occupent le premier rang.
La première partie de ce livre rassemble donc, sous une forme abondamment illustrée de schémas pédagogiques et tableaux explicatifs, une édition originale revue, augmentée et actualisée des textes consacrés aux significations planétaires telles qu’elles ont été définies par l’astrologie conditionaliste et une présentation détaillée des méthodes de hiérarchisation planétaire et d’interprétation accompagnées de nombreux exemples concrets illustrés par des Thèmes de célébrités.
La deuxième partie est consacrée, d’une part à une présentation critique des fondements traditionnels des significations planétaires, d’autre part à une présentation des rapports entre signaux et symboles, astrologie et psychologie. Enfin, la troisième partie présente brièvement les racines astrométriques des significations planétaires… et propose une voie de sortie de l’astrologie pour accéder à une plus vaste dimension noologique et spirituelle qui la prolonge et la contient.
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Pluton planète naine : une erreur géante
par
117 pages. Illustrations en couleur.
Pluton ne fait plus partie des planètes majeures de notre système solaire : telle est la décision prise par une infime minorité d’astronomes lors de l’Assemblée Générale de l’Union Astronomique Internationale qui s’est tenue à Prague en août 2006. Elle est reléguée au rang de “planète naine”, au même titre que les nombreux astres découverts au-delà de son orbite.
Ce livre récapitule et analyse en détail le pourquoi et le comment de cette incroyable et irrationnelle décision contestée par de très nombreux astronomes de premier plan. Quelles sont les effets de cette “nanification” de Pluton sur son statut astrologique ? Faut-il remettre en question son influence et ses significations astro-psychologiques qui semblaient avérées depuis sa découverte en 1930 ? Les “plutoniens” ont-ils cessé d’exister depuis cette décision charlatanesque ? Ce livre pose également le problème des astres transplutoniens nouvellement découverts. Quel statut astrologique et quelles influences et significations précises leur accorder ?
Enfin, cet ouvrage propose une vision unitaire du système solaire qui démontre, chiffes et arguments rationnels à l’appui, que Pluton en est toujours un élément essentiel, ce qui est loin d’être le cas pour les autres astres au-delà de son orbite. Après avoir lu ce livre, vous saurez quoi répondre à ceux qui pensent avoir trouvé, avec l’exclusion de Pluton du cortège planétaire traditionnel, un nouvel argument contre l’astrologie !
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