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L’astrologie sidéraliste, une astrologie sidérante

L’astrologie occidentale ne manque pas de courants, écoles et chapelles. Depuis un quart de siècle, s’exprime un nouveau courant : celui de l’astrologie sidéraliste. Ses adeptes croient dur comme fer que le véritable zodiaque n’est pas celui qui est basé sur l’inclinaison de la Terre sur son orbite (zodiaque tropique), mais le “zodiaque des étoiles”, qui se fonde sur les constellations que traversent les astres au cours de leur trajectoire sur l’écliptique. L’astrologie sidéraliste est tout bonnement une ineptie.

Pour mieux comprendre d’une manière détaillée le pourquoi et le comment astronomiques des pseudo-arguments du sidéralisme, reportez-vous au texte sur La précession des équinoxes qui se trouve sur ce site. En résumé : pour les sidéralistes, le “vrai” zodiaque serait celui des constellations, qui ne sont jamais que des groupements optiques et arbitraires d’étoiles se situant dans un décor à l’arrière plan de la trajectoire des astres du système solaire. Pour les sidéralistes donc, le 0° du zodiaque (0° Bélier ou point vernal)) n’est pas le point gamma (intersection entre l’écliptique et l’équateur, mais le 0° de la constellation du Bélier.

Point vernal et 0° Bélier

Je cite Jean-Pierre Nicola : “Le point vernal détermine le degré zéro du signe du Bélier, premier signe du zodiaque.” Si vous avez besoin de visualiser ces définitions, reportez-vous à la figure 1. Vous trouverez, aux deux intersections de l’équateur céleste et de l’écliptique :

▶ 1°) Le point vernal (ou point gamma), équinoxe de printemps, origine 0° du Bélier et des signes qui lui succèdent.
▶ 2°) Son vis-à-vis, à 180° (ou gamma prime), équinoxe d’automne, origine 0° du signe de la Balance.

En joignant les deux points gamma, on obtient l’axe des équinoxes. La Terre en occupe le centre, mais il n’a de réalité que sur le papier. Dans son mouvement apparent, le Soleil se déplace sur l’écliptique d’ouest en est, soit dans le sens contraire aux aiguilles d’une montre et au mouvement apparent quotidien. Sa marche annuelle le porte à renouveler le printemps au tour suivant… Un tour qui ne sera pas exactement de 360° puisque le point vernal est allé à sa rencontre à la vitesse peu sensible de 50,25″ d’arc par an (1° en 72 ans, 30° en 2147 ans, 360° en 25760 ans que l’on arrondit souvent à 26000). 50,25″ d’arc, ce n’est pas rien, presque. Cela suffit pour que le moment de l’équinoxe avance chaque année de 20 minutes par rapport à l’année précédente, d’où ce terme explicite de précession… venir avant. Il implique que le Soleil au printemps de l’an II n’occupe pas, parmi les étoiles, la même position qu’au printemps de l’an I, et qu’il paraisse au fil des siècles “se promener à travers les constellations zodiacales, celles qui contiennent l’écliptique. Ainsi, au temps d’Hipparque, 130 ans avant J.-C., le Soleil apparaissait à l’équinoxe du printemps dans le Bélier, tandis qu’il coïncide aujourd’hui avec la constellation des Poissons.

Si l’on parle de l’avance du point vernal vers le Soleil, il s’agit de précession. Si l’on parle de son recul par rapport à un repère stellaire, on formule le même phénomène en termes de rétrogradation du point vernal.

Lorsque le Soleil retrouve le point vernal, les durées de jour et nuit restent égales comme durant les millénaires de printemps précédents… Cette égalité ne se produit plus sous le parrainage des mêmes étoiles.

Le phénomène de précession des équinoxes, très lent, n’a été découvert que vers le IIe siècle avant J.-C. par l’astrologue-astronome Hipparque. Depuis, nous savons que les points de repères stellaires (le décor des constellations) valables à une époque ne le sont plus à une autre. Il faut savoir aussi que la précession des équinoxes est affectée par le phénomène de la nutation (oscillation principalement due à la Lune et dont la période est de 18,6 ans.), découvert par l’astronome James Bradley (1692–1792), qui fait que la durée de la précession des équinoxes n’est pas constante.

Actuellement donc, pour prendre un exemple, quand le Soleil se trouve dans le Signe du Bélier, c’est dans la direction de la constellation des Poissons qu’il se situe. Pour un astrologue sidéraliste, tout est miraculeusement simple : un individu né le 1er avril n’est plus “Bélier”, mais “Poissons”. Ce qui réjouit les astronomes anti-astrologues idiots et ignares qui agitent infantilement le hochet de la précession des équinoxes pour faire croire au grand public que les astrologues racontent n’importe quoi à propos du zodiaque. Ce qui fait moins rire les astronomes anti-astrologues moins bêtes comme Francis Biraud et Pierre Zarka. Je les cite :

L’argument très utilisé selon lequel l’astrologie ne vaut rien parce qu’elle ignore la précession (décalage d’un signe et demi par rapport aux constellations depuis l’antiquité) est très dangereux. Il est d’ailleurs mentionné et réfuté dans la plupart des livres d’astrologie.

Nous comptons actuellement les longitudes de 0° à 360°, mais il n’en a pas toujours été ainsi : on les a longtemps comptées en 12 signes de 30 degrés, et de 0° à 30° à l’intérieur de chaque signe. Les astrologues ont conservé cette convention, mais c’est seulement un archaïsme. La ‘Connaissance des Temps’ a fait de même jusqu’en 1833 inclus !

La graduation de l’écliptique en 12 signes de 30° (zodiaque tropique ou saisonnier, par opposition au zodiaque des constellations) n’est donc rien d’autre qu’un repérage dans le ciel. Grâce à ce choix, malgré la précession, le beau temps, par exemple, revient (dans l’hémisphère Nord) lorsque le Soleil ‘entre dans le Bélier’.

Notons au passage que cet “archaïsme” permet néanmoins de mesurer avec fiabilité les positions planétaires dans le plan de l’écliptique. Même les moins bêtes des astronomes anti-astrologues se moquent du monde…

Mais passons. Aucune confusion n’est possible : l’écliptique n’ayant d’autre réalité que géocentrique, les Signes du zodiaque, qui se fondent sur les déclinaisons des astres du système solaire, n’ont strictement rien à voir avec les constellations qui portent le même nom, constellations dont l’aspect résulte d’une projection sur le ciel d’étoiles situées à des distances quelconques de la Terre.

Contre-argument stupide des sidéralistes : “Oui, mais un jour, il y a eu coïncidence entre Signes tropiques et constellations, et 25760 ans plus tard, cette coïncidence se reproduira. Donc il y a un lien entre Signes et constellations.” Comme s’il y avait une relation de cause à effet entre votre patrimoine génétique et le décor qui se trouve derrière vous au moment où vous me lisez. Pour les sidéralistes, les influences zodiacales ne sont pas causées par les déclinaisons du Soleil, de la Lune et des planètes du système solaire, mais viendraient de lointaines étoiles arbitrairement regroupées.

Bisbilles sidéralistes sur l’ayanamsa

Admettons pourtant (pour rire) qu’ils aient raison… Ils se retrouvent alors confrontés à un sérieux problème : à quelle époque le point vernal et le 0° de la constellation du Bélier ont-ils été confondus ? Le découpage actuel des constellations est très récent (il date d’une résolution de l’Union Astronomique Internationale de 1922)… et absolument conventionnel et arbitraire. Avant ce découpage, il en existait d’autres… tout aussi conventionnels et arbitraires, puisque les constellations n’ont pas d’autre réalité que visuelle (ce sont des apparences). Où commence, où finit la constellation du Bélier ? Impossible de le dire, puisqu’elle n’existe pas, sinon dans les yeux et l’imagination des observateurs. Dans la nomenclature actuelle, elle commence avec la première étoile qui la définit et se termine par la dernière.

Cela explique que les astrologues sidéralistes ne sont pas d’accord sur l’ayanamsa (distance entre le point vernal et le 0° de la constellation du Bélier) et sur le moment où ces deux points ont coïncidé. Pour P.E.A. Gillet, c’était en −76 avant J.-C. ; pour Cyril Fagan, en 285 ; pour B.V. Raman, en 397, etc. On ne peut pas dire que ce soit très précis. Pour 1912, Raman fixe l’ayanamsa à 21° 11′ de longitude écliptique et Fagan à 23° 46′. C’est n’importe quoi.

Il y a encore pire : si les Signes tropiques ont par définition une étendue uniforme de 30° (ce qui peut se discuter), les étendues des constellations sont très variables. À titre d’exemple, la constellation du Bélier s’étendrait sur 26° d’écliptique environ, alors que celle du Taureau s’étendrait sur environ 38°. De plus, il y a d’immenses “vides” et “trous” entre constellations. Si les sidéralistes étaient logiques avec eux-mêmes, ils devraient donner à chaque Signe de leur zodiaque l’étendue de la constellation qui porte le même nom, et reconnaître qu’il est de nombreuses périodes au cours d’une année où des gens naissent avec un Soleil qui ne se trouve en arrière-plan d’aucune constellation. Imaginez alors la tête de leurs consultants quand ils leur diraient : “Vous n’êtes ni Bélier ni Taureau, vous n’êtes rien.” Effet garanti.

Mais les sidéralistes n’ont pas ce genre de problème. Ils ont décidé que les Signes de leur zodiaque continueraient à couvrir 30° d’étendue…, décalés tous les 2147 ans d’un Signe à partir du moment incalculable où il y aurait eu coïncidence entre le 0° Bélier du zodiaque tropique et le 0° de la constellation du Bélier, et tant pis pour celle des constellations qui portent le même nom et sur lesquelles ils se fondent pourtant pour rabâcher leurs inepties. Ce n’est pas tout : il existe une treizième constellation, Ophiucus (entre le Sagittaire et le Scorpion) dans la bande zodiacale. Pourquoi ne la prennent-ils pas en compte, puisqu’ils croient aux influences des constellations ? Mystère…

Les sidéralistes ne se contentent pas de délirer d’un point de vue astronomique. Ils sont aussi sévèrement atteints par la réincarnationnite et le spiritualisme. En témoignent ces quelques citations extraites de quelques-uns de leurs livres et revues comme Le Ciel étoilé (revue), et Le Retour du zodiaque des étoiles de Jacques Dorsan (Dervy), Initiation à l’astrologie sidérale de Denis Labouré (Trédaniel-Pardès), Le vrai zodiaque est sidéral de Maurice Nouvel (Pardès) (livres) : Le matérialisme “a fait descendre le zodiaque des confins de l’Univers au niveau de basses considérations climatiques terrestres… Admettre de nos jours qu’un zodiaque se déplace devant les constellations est une véritable hérésie astrologique ! Voilà bien le fait significatif d’une chute mortelle de l’astrologie dans le matérialisme.” En réalité, pour les sidéralistes, la “vraie nature du Zodiaque” serait “un réseau de douze sources d’énergies spirituelles” venues d’un “monde supra-sensible” peuplé d’“Entités spirituelles”, des “Hiérarchies Supérieures des Séraphins, Chérubins et Trônes”, sans oublier “l’au-delà, les vies passées, la réincarnation et le karma… En s’appuyant sur la recherche faite sur la réincarnation, telle que développée par l’astrologie hermétique, et par comparaison des positions planétaires du moment de la naissance et de la mort lors d’une incarnation avec celles de naissance et de mort lors de l’incarnation suivante.

Bref, les astrologues sidéralistes sont très sévèrement azimutés et mélangent tout : la théologie chrétienne zozotérique, le réincarnationnisme hindouiste et les étoiles. Un amalgame à vomir. Ce sont des idolâtres d’un faux zodiaque… alors que la colonne vertébrale de l’astrologie est d’abord planétaire.



Cet article vous a été proposé par Richard Pellard

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Les significations planétaires

par Richard Pellard

620 pages. Illustrations en couleur.

La décision de ne traiter dans ce livre que des significations planétaires ne repose pas sur une sous-estimation du rôle des Signes du zodiaque et des Maisons. Le traditionnel trio Planètes-Zodiaque-Maisons est en effet l’expression d’une structure qui classe ces trois plans selon leur ordre de préséance et dans ce triptyque hiérarchisé, les Planètes occupent le premier rang.

La première partie de ce livre rassemble donc, sous une forme abondamment illustrée de schémas pédagogiques et tableaux explicatifs, une édition originale revue, augmentée et actualisée des textes consacrés aux significations planétaires telles qu’elles ont été définies par l’astrologie conditionaliste et une présentation détaillée des méthodes de hiérarchisation planétaire et d’interprétation accompagnées de nombreux exemples concrets illustrés par des Thèmes de célébrités.

La deuxième partie est consacrée, d’une part à une présentation critique des fondements traditionnels des significations planétaires, d’autre part à une présentation des rapports entre signaux et symboles, astrologie et psychologie. Enfin, la troisième partie présente brièvement les racines astrométriques des significations planétaires… et propose une voie de sortie de l’astrologie pour accéder à une plus vaste dimension noologique et spirituelle qui la prolonge et la contient.

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Pluton planète naine : une erreur géante

par Richard Pellard

117 pages. Illustrations en couleur.

Pluton ne fait plus partie des planètes majeures de notre système solaire : telle est la décision prise par une infime minorité d’astronomes lors de l’Assemblée Générale de l’Union Astronomique Internationale qui s’est tenue à Prague en août 2006. Elle est reléguée au rang de “planète naine”, au même titre que les nombreux astres découverts au-delà de son orbite.

Ce livre récapitule et analyse en détail le pourquoi et le comment de cette incroyable et irrationnelle décision contestée par de très nombreux astronomes de premier plan. Quelles sont les effets de cette “nanification” de Pluton sur son statut astrologique ? Faut-il remettre en question son influence et ses significations astro-psychologiques qui semblaient avérées depuis sa découverte en 1930 ? Les “plutoniens” ont-ils cessé d’exister depuis cette décision charlatanesque ? Ce livre pose également le problème des astres transplutoniens nouvellement découverts. Quel statut astrologique et quelles influences et significations précises leur accorder ?

Enfin, cet ouvrage propose une vision unitaire du système solaire qui démontre, chiffes et arguments rationnels à l’appui, que Pluton en est toujours un élément essentiel, ce qui est loin d’être le cas pour les autres astres au-delà de son orbite. Après avoir lu ce livre, vous saurez quoi répondre à ceux qui pensent avoir trouvé, avec l’exclusion de Pluton du cortège planétaire traditionnel, un nouvel argument contre l’astrologie !

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