Les exemples d’interprétation que nous donnons sont très loin d’être exhaustifs : ils ne font qu’indiquer et esquisser un cadre général décrivant la problématique du Signe. Ils ne sauraient donc être pris au pied de la lettre. Chaque être, en effet, apporte ses propres réponses, plus ou moins originales, aux questions que soulève un Signe. Il n’y a pas de recette. En vous aidant de la Théorie du zodiaque et en combinant logique, observation et imagination, vous pourrez développer mille autres significations possibles, mille autres variations sur le même thème.
Il est possible que votre Signe solaire ne soit pas dominant dans votre thème natal. On peut par exemple être né sous le Signe du Bélier, alors que le Signe le plus valorisé est le Taureau. Dans ce cas, il vous sera probablement difficile de vous reconnaître dans les interprétations qui vous sont proposées ici. Pour vous sentir concerné, il vous faudra vous reporter aux interprétations correspondant à votre Signe dominant. Pour déterminer quels Signes sont dominants dans votre thème natal, n’hésitez pas à visiter notre site et à réaliser votre mini-portrait astrologique gratuit grâce à notre logiciel Astrosoft.
Lorsque la force du Capricorne se concentre aux Poissons, les effets de l’inhibition extinctive deviennent directs. Les signaux conditionnels, vidés de leurs contenus par le Capricorne, s’effondrent cette fois en tant que formes contenantes. Pour la Tradition, les Poissons représentent la dissolution totale : le déluge. Sur le plan du sujet, le Moi, centre du conditionnement, cède à l’offensive extinctive (le Moi, ou ce qu’il en reste après l’opération Verseau). Le monde conditionnel, sans intégrateur propre à lui trouver du charme, devient d’une platitude navrante ; ses promesses ne sont que brouillards et fumées.
Vu de l’extérieur, le Sujet paraîtra quelquefois languissant, inexistant. Le hasard dépêche-t-il l’amour pour redonner du nerf à sa vie conditionnelle ? Vaine entreprise : la proie est fuyante même touchée, car si le Poissons amoureux sous-entend toutes les tonalités de l’amour (un peu, beaucoup, passionnément, pas du tout) et ses modes tendre, amical, exclusif, ce ne sera jamais que du sous-entendu. Si l’absolu, sous les Poissons, a brisé son contact avec le conditionnel, il n’a pas perdu le contact avec l’homme. Bien au contraire, celui-ci, aveugle aux signaux secondaires, devra trouver l’excitant fondamental, l’objet réel de la tendance (dans le cas surtout d’une orientation objective, l’orientation subjective vit l’absolu sans se soucier de son objet).
Cette absence de conditionnement profond explique à la rigueur les succès surprenants de certains Poissons au bout d’une conduite discordante. Errements, oscillations, illogismes rejoignent par un libre cheminement la simplicité de l’absolu.
Être partout et nulle part, telle pourrait être la formule du Signe. Elle nous donne l’image d’une force d’autant plus déterminante que rien ne la désigne d’une façon continue ou systématique. L’amour, la haine, paraissent en dehors des comportements qu’ils inspirent, des passions invisibles foncièrement inhérentes à la vie. Abstraitement, elles ont conquis le titre d’entités universelles.
L’amour, par exemple, prend aux Poissons les formes extrêmes : oblativité et masochisme. Dans les deux cas, il s’agit d’un dialogue qui dépasse la simple relation du couple. Devant la générosité absolue, il n’est plus ni Sujet, ni Objet, tous deux s’inclinent devant une force qui démontre son efficacité optimale. Le masochisme montre de son côté le prétexte de l’objet lorsqu’il conduit l’être à une vie spirituelle plus intense (masochisme sublime).
Si nous prenons Mars ou l’agressivité comme réflexe absolu, nous ne changerons rien aux façons des Poissons. La combativité semble nulle, velléitaire, indéterminée, mais ce Mars informe, cette agression invisible est la plus dangereuse, sinon la plus directe. En résumé, l’inhibition extinctive balaie l’emprise conditionnelle, les moyens engagés dans l’expression de l’être ne figurent rien de certain, ce sont des palliatifs, des survêtements, et vouloir saisir le type Poissons par ses dehors, c’est commettre une erreur tactique. Sous cet angle, on ne verra de lui que l’insignifiant. Son adaptation apparente à tous les milieux ne démontrera qu’une grosse indifférence vis a vis des catégories sociales. Il y a dans son attitude cosmopolite un abandon à n’importe quoi, car la désaffectation jongle avec les valeurs, les substituant les unes aux autres pour en éprouver l’essentiel.
La désagrégation du cadre conditionnel définit un premier pas de l’extinction, mais en principe celle-ci n’opère que pour mieux satisfaire une aspiration absolue de l’être. Il doit donc exister aux Poissons la possibilité d’établir un accord parfait entre l’interne et l’externe, l’excitant et le réflexe. Nous sommes sur la piste du Poissons miracle : forcément adapté au déluge, il se réalise dans l’inextricable, passe au travers des difficultés et, tandis qu’on le donne perdant, gagne de plusieurs longueurs sur l’adversité.
N’est-ce pas ainsi avouer que cet amoureux flottant semble heureux de vivre et que son bonheur atteint le comble au fil des vicissitudes ? Prenons maintenant une optique métaphysique : la vie apporte rarement ce que l’on attend d’elle (tous les pessimistes vous le diront, la vie n’est que déception), un désir apaisé, un autre s’éveille ; en définitive, l’homme cherche le bonheur dans ce qu’il n’a pas : la satiété et l’équilibre. Ce bonheur se projette et stimule l’activité psychique ; peut-il être atteint par le stade Poissons, stade de la “réunification de l’absolu avec lui-même” selon les ésotéristes ?
Le thème du jugement dernier est aussi une extinction qui place l’âme (centre absolu) devant son Juge, le grand miroir. En utilisant encore l’ésotérisme, le symbole du Serpent qui se mord la queue, symbole du cycle évolutif Bélier-Poissons, suggère l’idée d’auto-substantation ou d’auto-identification. De tout ceci on retiendra que, pour le sacré, le Poissons est le stade de fusion avec l’absolu. Pour le profane, il représente la personnalité capable d’intégrer son idéal sans le corrompre, étant la chair de celui-ci comme celui-ci est l’esprit de sa chair.
Les types relativement adaptés mais pauvres offrent une variété que nous ne ferons qu’ébaucher. La richesse du Signe étant toute dans son “en-soi”, dans ce qu’il y a d’absolu, si ce centre n’a pas assez d’éclat pour transparaître, nous aurons les caractères déconditionnés : bons à tout, bons à rien, entraînés dans toutes sortes d’expériences qu’ils n’assument pas jusqu’au bout, doués pour créer la confusion et jeter le trouble sur leur passage. Il y aura en eux un gâchis de bon, de mauvais, de poésie, de mesquinerie, de force, de misère. Un autre groupe humain du type Poissons mime l’identité avec l’absolu. Ceux-là vivront dans le sentiment d’être la Science infuse. Ils se reconnaissent à leurs airs d’intouchables, imbus d’une personnalité imaginaire. N’oublions pas le groupe des actifs pratiques, ceux-là mettront au service d’un intérêt dominant le pouvoir extinctif du Signe. L’agressif fera fi des contraintes pour atteindre ses fins, sa guerre sera la guerre totale, une agression de tous les instants, et le schéma sera plus accentué qu’au Capricorne, car l’être, ici, avec le sens des contraires et la concentration, déroute par les voies inattendues qu’il utilise. Il passe où bon lui semble d’une manière dont la logique se trahit de temps à autre.
Le sens des structures se traduit fort différemment aux Poissons suivant sa capacité d’intégration. Sur le plan du Sacré, nous avons déjà vu la communion des Poissons avec l’âme universelle, réduite au Soi. Sur le plan de l’intellect, la prescience et une logique souple permettent d’accéder aux arcanes du savoir. La notion d’harmonie, de cohérence mystique, conduisent les Poissons à établir une chaîne magique entre les êtres et les choses. Il dévide le fil des analogies avec les archétypes du positif et du négatif.
Le clair et l’obscur, l’ouvert et le fermé, lui suffisent pour vaincre toutes les portes. Le scientiste ne manque pas, de son côté, de fermer une époque ou d’en ouvrir une autre par une formulation qui bouleverse les équilibres.
L’Intuition concrète appréhende la vie dans toute sa complexité. Elle est indiquée pour comprendre l’existence dans ce qu’elle à de surabondant. Mais qu’est-il en fin de compte notre monde au langage de sourd-muet ? Combien de choses nous échappent, combien de valeurs avons-nous faussées avec nos instruments et systèmes ? Et malgré nos fantassins de la connaissance, capitaines ou grands maîtres, ce monde reste l’océan où nous nageons.
C’est pour beaucoup à cause de cette intuition sensible aux potentialités, aux demi-gestes, aux coulisses secrètes de la vie apparente, que le type Poissons a des réactions étonnantes — a priori — mais parfois étrangement en avance sur le cours du temps.
Dans sa série zodiacale, A. Barbault a défini les deux pôles des Poissons : la nébuleuse et le Cosmos organisé. Le premier état illustre le flou de l’inhibition extinctive, le second a trait à l’inertie d’inhibition. Celle-ci concerne également un type Poissons sans histoire. La tendance à l’inertie, plus accentuée que dans les Signes précédents, conduit à une dépersonnalisation complète. Il ne reste de l’être que de pauvres automatismes. L’inertie d’inhibition sur un terrain inémotif aboutit à l’ascétisme, à la solitude, au dépouillement monacal.
Sur un terrain riche et pour l’intellect, la ‘L−’ favorise les constructions originales, fortement préoccupées de coller à la réalité pour l’épouser et la traduire dans son intégralité. Malgré ses réussites, la ‘L−’ reste le facteur schizoïde du comportement. Au stade Bélier, la ‘L−’ passera en effet dans le camp de l’inadapté, son influence est déjà pressante. Nous avons une kyrielle de rêveurs, poètes, mystiques des Poissons ; tous ne sont pas les meilleurs interprètes du mystère. Enfin, les Poissons symbolisent ni plus ni moins le Nirvana ; on ne saurait se détacher de l’ambiance d’une façon plus absolue.
La formule ‘F− L−’ place le cosmos organisé à l’intérieur de la nébuleuse ; autrement dit, le travail d’extinction masque une opiniâtre construction. Dans ce groupe : les volontés implacables sous une conduite décousue, les irréductibles qui paraissent se prêter à tout. La ‘L−’ soutiendra l’action dissolvante, ce sera la “liquidation”, au nom d’un idéal pour les natures supérieures, au nom du seul égoïsme pour les natures suffisantes. ‘L− F−’ concerne les Poissons organisés avant la lettre, de mœurs placides, pacifistes, mais quelquefois intérieurement inconsistants.
L’une des clefs de la psychologie du type Poissons est dans sa faculté de “nager entre deux eaux”. C’est en effet une force du Signe que de se maintenir entre deux courants contraires. L’équivoque est condamné, jugé comme une fuite, mais est-ce un jugement objectif ? Comment nier la valeur positive de ce comportement, raffiné au point de déjouer les dialectiques chevronnées ? L’homme ni chèvre ni chou a de sérieux atouts pour réussir dans les combats critiques de l’existence : louvoyer, se faufiler, passer entre, agir sans s’affirmer ; ce sont des qualités maîtresses pour une lutte aussi complexe que celle de l’homme moderne.
L’univers magique des Poissons découle également de l’exclusion des contraires. Un tel univers se permet toutes les fantaisies. En cherchant à le définir, on s’aperçoit seulement au gré des rencontres, qu’une chose n’implique plus son opposition, probablement parce qu’étant strictement elle-même, elle échappe aux rapports de comparaison. Tel est d’ailleurs le postulat de l’individuation pour Jung. Avec la structure Poissons, les interprétations varient selon le point de vue psychologique ou philosophique. Dans le premier cas, être “soi-même” déborde le seul phénomène d’individuation. Il ne manque pas d’êtres se suffisant à eux-mêmes, composés d’égoïsme, de générosité, de science, de folie, et simplement vivants. La vie n’a rien à attendre de nos dialectiques, celui qui n’écoute qu’elle sera à la fois authentique et incompréhensible.
Sur le plan métaphysique, la structure Poissons se prête à d’autres constructions. Évoquons notamment celle qui considère l’esprit comme un “statisme” au sein duquel repose l’ordonnance des mondes. En est-il réellement ainsi ? Ce n’est pas l’astrologie qui nous le dira, mais on voit en tout cas, dans ces conceptions, une base affective et une structure nerveuse combinant l’inertie d’inhibition au sens des contraires.
Théoriquement, le signe Poissons réintègre l’axe d’équilibre Bélier-Balance. Il existe un type Poissons calme, harmonieux, et l’on dit que la grande paix est possible sous la caution de ce Signe. Proche de la normale, l’excitabilité des Poissons s’accorde à l’intensité des stimulations, elle fournit les rares individus à la hauteur des grandes époques historiques. Il n’y a qu’un Poissons pour sauver la vie du Déluge.
Tout ceci regarde le sublime ; pour le commun, la phase égalitaire aggrave l’inhibition extinctive et lui donne un aspect unilatéral (nihilisme). L’intuition interpénètre le subjectif et l’objectif, d’où cette faculté de voir partout les reflets de son être, d’où le caractère à la fois familier et étrange des choses dont on cherche l’appartenance. Elle donne du monde une interprétation plane, étendant le merveilleux jusqu’aux banalités normalement blessantes par leur strict réalisme.
Nous l’avons remarqué : les symboles traditionnels rejoignent l’interprétation des mécanismes attachés à chaque Signe. à propos de la ‘f+’, nous évoquerons les significations du XIIe secteur : les afflictions morales, les hôpitaux, l’emprisonnement. On ne saurait figurer de façon plus concrète le manque d’excitation dépense. La situation se corse du fait que les “contraires” sont symboliquement en collision, les belligérants (jour et nuit) étant de force sensiblement égale.
Le type Poissons inadapté, selon les augures, est l’objet de toutes les calamités ; sa vie est tissée d’échecs incompréhensibles, les grandes douleurs lui courent après, il semble né pour servir de cible au mauvais sort. La claustration, l’immobilisation forcée, constituent les aspects matériels d’un drame qui, psychologiquement, est celui du Capricorne : resserrement ; extériorisation naturelle rendue impossible ou douloureuse. Le monde de la mer est celui du silence ; c’est encore une image qui campe le type Poissons vivant dans l’inexprimé. Il peut être riche d’un lourd message pour les hommes, alors se posera le problème de l’expression, car il faut que les idées acceptent les mutilations d’une construction pour passer dans l’histoire et se perpétuer ; le message qui reste dans “l’en-soi” est un dangereux toxique. Affectivement, la passion serait fatale au Poissons faible, il bredouillera ses amours ou restera coi, ce qui n’est pas fait pour le conduire au bonheur, quoiqu’en disent les partisans de l’amour qui se tait. Le manque d’excitation dépense ne se limite pas au drame de l’incommunicable transcendance. Il convient également à des personnes repues de paresse ou physiologiquement impotentes.
La fonction Sensation est au seuil de l’adaptation. On doit envisager deux possibilités majeures. Cette fonction dispose d’un pouvoir suffisant pour maintenir un équilibre relatif, ce sera le cas des Poissons lymphatiques ou végétatifs, types sensuels, pratiques, parfois esthètes, préoccupés de satisfaire une libido captative, sans trop se soucier des canons de la morale. Ce ventre innocent, glouton et pacifique, ne connaît que les troubles de sa digestion. La seconde possibilité concerne le type sensation introverti de classe supérieure. Celui-ci porte en lui un art plein de ressources, une sensorialité compliquée, il est à l’affût des contacts étranges, des perceptions troublantes, et matérialise en lui un carnaval d’impressions.
La ‘v+’ est généralement masquée par la faiblesse d’excitation. Ses apparitions, pour être épisodiques, n’en sont pas moins significatives. L’apathie est brisée par des séquences d’agitation fiévreuse assez peu productive. L’irruption soudaine de la ‘v+’ offre le schéma classique de la crise de nerfs. Dans les cas pathologiques, la v+ justifie la tendance hysteroïde du type faible. L’on sait que cette constitution est caractérisée par la “discordance entre l’apparence extérieure et la conscience affective profonde”, ce qui met bien en vis-à-vis le manque d’excitation dépense et la vitesse d’excitation. Hystérique ou non, la ‘v+’ détermine des réactions de susceptibilité théâtrale, l’instabilité d’humeur et d’attitude. Elle donne aux désirs l’impétuosité d’un moment. Comme nous l’avons signalé, ses aspirations paraissent appartenir déjà à la tendance “maniaque” du Printemps, on y voit : vanité, imagination prolixe sur les thèmes de puissance, fond de cruauté, extrême diversité de moyens pour attirer l’attention sur soi. Proche du normal, la ‘v+’ se traduira par une susceptibilité coléreuse, une émotivité incontrôlée compliquant les rapports sociaux ; la cyclothymie est notable. L’antagonisme ‘f+ v+’ favorise l’éclosion des sentiments d’infériorité en confrontant l’imagination extravagante et les désirs multiples, avec la faiblesse du pouvoir réalisateur.
Textes extraits de La Condition solaire, éd. Traditionnelles, 1964.
Le petit livre des Poissons
par
49 pages. Illustrations en couleur.
Ce livre présente et explique les trois zodiaques : celui du décor des constellations, celui de l’astrologie traditionnelle basé sur les Quatre Éléments symboliques (Feu, Terre, Air & Eau) et celui de l’astrologie naturelle basé sur les phénomènes astronomiques objectifs.
Interprétation des Poissons selon la symbolique classique et selon ses réflexes dans le zodiaque naturel (force, vitesse, équilibre) ; interprétation des Poissons en fonction des planètes dominantes ; le Signe solaire & le Signe Ascendant.
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